C'est avec satisfaction que la Fédération Alto a accueilli l'annonce gouvernementale concernant l'abandon de l'ensemble des projets de lignes à grande vitesse. Il reste aujourd'hui à affiner cette initiative pour l'étendre naturellement à l'inutile et dispendieux prolongement LGV Le Mans Rennes.
Un moratoire s'impose d'autant qu'il est réclamé depuis longtemps.
Une option urgente que la Fédération Alto va à nouveau réitérer auprès du ministre en charge du dossier, mais aussi auprès du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, silencieux sur le besoin d'une relation à haute vitesse entre Nantes et Rennes.
La Fédération Alto avait dénoncé ce prolongement de la ligne TGV Bretagne –Pays de la Loire au profit de la régénération du réseau ferroviaire du grand ouest.
Cet argument vient d'être mis en avant par le nouveau gouvernement en substitution de la poursuite du tout TGV. Un pas en avant pour la réduction d'une lourde dette qui, par la concession de gestion de cette ligne sous forme d'un partenariat public privé, profitait au groupe privé Eiffage sous forme de loyers immobiliers à très longue durée (avec comme conséquence des intérêts pour une somme de 1,2 milliard d'€ soit une facture passant ce projet à 4,6 milliards d'€ !). Cette section abandonnée de LGV de 220 km, uniquement pour Rennes, permettrait la modernisation de plus de 1.000 km du réseau existant, par des relevés de vitesse, des suppressions de passages à niveau, au bénéfice par exemple, de Brest, Quimper, Nantes etc.
Aujourd'hui, les Bretons sont roulés dans la farine, l'amélioration du réseau intérieur a pris du retard, les contrats de plan (depuis 1998) et schémas régionaux ont été politiquement « retardés » au profit de la desserte de la seule agglomération rennaise avec une dite ligne à grande vitesse !
L'argument phare du projet soutenu à l'époque par la région administrative Bretagne, d'un Paris-Brest en 3 heures, s'est dilué dans les méandres encore trop nombreux des lignes après Rennes : 3 h 30 au mieux et encore !
Pour la Fédération Alto le projet a perdu tout ou partie de son intérêt et de sa rentabilité annoncée : un gain de temps inférieur à ce qui était prévu, une diminution du nombre de dessertes, une ligne ralentie avec la mixité de la virgule (TER +TGV) entre Sablé et Laval, le doute sur la réalisation d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes sans aucune relation ferroviaire pour le desservir.
La Fédération Alto pense que tout est encore possible pour éviter un gâchis financier et territorial annoncé. Hormis quelques fouilles archéologiques et bassins de rétention en cours de réalisation, aucuns travaux d'importance n'ont été engagés sur ce projet.
C'est donc d'abord un moratoire que la Fédération Alto demande, afin de diligenter une étude indépendante sur la pertinence ou non de ce projet.
Nul doute selon la Fédération Alto, qu'au plus haut niveau de l’État, soucieux d'un équilibre financier sérieusement assuré, cette proposition sera étudiée minutieusement.
Elle peut en cela compter sur un partenaire de poids en la personne du Président de la SNCF, Guillaume PEPY. S'exprimant sur cette annonce gouvernementale il a dit : " Ma conviction, c'est que la priorité de la SNCF ça doit être les trains de la vie quotidienne, c'est à dire les RER en Île de France, les TER en province et le réseau existant ". Même le président de la SNCF reconnaît que la Fédération Alto est sur la bonne voie, gageons qu'il soit écouté !