L’Armor (la mer), renvoie inévitablement au monde maritime avec son littoral, sa faune et sa flore, ses ports, ses bateaux, ses marins, ses pêcheurs, ses charpentiers de marine…
Par opposition l’Argoat (région boisée, l’intérieur des terres) rappelle le monde terrestre avec ses landes, ses bois, ses champs cultivés, ses élevages, ses fermes, ses foires, ses villes, ses marchands, ses paysans, ses brodeurs…
Ces deux pays, si différents, sont pourtant reliés l’un à l’autre, notamment par le biais de certaines activités : c’est le cas des goémoniers, ou des paludiers, travaillant à terre dans le domaine maritime.
- (voir le site) du musée.
- (voir le site) du musée, page de l'exposition.
- (voir le site) du musée pages des explications par trois musées experts.
Difficile à lire en gris clair sur blanc, alors que sur internet l'encre ne coûte pas cher (!), le voici.
L’exposition "Armor, Argoat, La Bretagne au travail" présente différents métiers liés au monde de la mer et au monde de la terre, traités par les artistes depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.
Si certains métiers font toujours partie de notre quotidien, d’autres font référence à un passé révolu comme les lavandières ou les vanniers.
Bien que la plupart des activités sélectionnées pour l’exposition ne nous soient pas inconnues, il nous a semblé primordial de nous associer à l’expertise de musées spécialisés.
Ainsi pour les activités liées à l’univers de la pêche (pêche à pied, construction navale, embarquement, débarquement de poisson…) Serge Blanken, du Port Musée de Douarnenez, nous a apporté son concours. L’explication donnée sur certaines représentations nous permet de mieux appréhender ces différents métiers de la mer.
L’épisode de l’embarquement, traité par plusieurs artistes, nous informe des habitudes d’une époque comme le montre cette assiette signée Madite pour laquelle Serge Blanken explique que " partant pour une campagne de pêche, le marin embarque deux dames-jeannes vides. Les dames-jeannes (appelées aussi touries ou bonbonnes) sont des grandes bouteilles de verre protégées par de l’osier tressé, serré à même le verre. On y embarquait notamment l’eau et le vin. Leur contenance variait de 5 à 30 litres, voire plus ".
De même les filets et autres outils de pêche sont bien représentés, l’occasion parfois de revenir sur des activités aujourd’hui aujourd’hui bien rares, et notamment illustrées par René-Yves Creston sur un plat pour lequel il est expliqué qu’ "il s’agit ici d’une scène de pêche à la senne à pied, aujourd’hui quasiment disparue et désormais très règlementée. Seuls deux types de sennes sont encore autorisées : la senne à lançons exclusivement réservée à cette espèce et la senne à mulets pour la pêche aux poissons dits ronds, toute autre espèce doit être remise à la mer ! L’autorisation est soumise à numerus clausus. Lorsqu’un banc de poissons est repéré, soit en marchant dans l’eau jusqu’à la poitrine, soit en nageant (mais c’est très lourd), soit à l’aide d’un canot, en partant du bord, on encercle le poisson et les participants - les uns à gauche, les autres à droite - dont certains sont dans l’eau jusqu’à la taille, tirent le filet jusqu’à la plage où seront récupérés les poissons. C’est une pêche diurne autorisée pendant 6 heures de part et d’autre de la basse mer".
La même expertise est amenée sur le travail des paludiers par Gildas Buron et Michaële Simonin, du Musée des Marais Salants de Bourg de Batz.
Ils portent leur regard sur les recherches menées sur les paludiers par René-Yves Creston dans les années 1930 et qui donnèrent naissances à diverses céramiques. Les créations d’autres artistes sont aussi étudiées comme l’oeuvre contemporaine d’Oliver Lapicque, laquelle reprend "la gestuelle d’un paludier tirant le gros sel au lasse dans un oeillet des marais salants de Guérande. Le manche, balancier de 7 mètres, de l’outil de récolte, coupe le motif en deux. Des mulons de sel blanc, stockés sur les talus d’argile brune, se détachent sur le ciel bleu d’été. Un décroché évoque la ladurée de sel tiré au pont dans l’oeillet. Le paludier a emprunté au pêcheur des vêtements de travail aux couleurs chaudes : béret de feutre plat, vareuse rouge et pantalon jaune".
Stéphanie Lalet, directrice de l’Écomusée de Plouguerneau, apporte son concours afin de traiter du travail des goémoniers, de son évolution, nous faisant ainsi découvrir une activité ancestrale et bien représentée en faïence de Quimper. En atteste ce plat de Raymonde Pennaneac’h pour lequel Stéphanie Lalet explique que c’est une scène de "ramassage du goémon épave (bezhin torr) avec râteau de grève (rastell an aod), croc (krog) et civière (gravazh) ".
La scène est située en Sud-Finistère avec la présence en arrière-plan du phare d’Eckmühl et de la chapelle Notre-Dame de la Joie (Intron ar Joa). Elle note par ailleurs les coiffes 1930 du Pays bigouden, éléments de datation de la scène.
Pour en savoir plus sur ces musées, cliquez sur les liens ci-dessous
Le Port Musée à Douarnenez : (voir le site)
Le Musée des Marais salants à Batz : (voir le site)
L'écomusée de Plouguerneau : (voir le site)
Le catalogue de l’exposition est disponible à l’accueil du musée
Lasse ou las : outil de ramassage du sel ;
Oeillet : zone de stockage / récolte du sel - cristallisoir où le sel se dépose ;
Mulons : tas de sel recouverts d’argile, pour assurer sa conservation ;
Ladurée : tas de sel formé sur la ladure (plateforme située sur les ponts des oeillets) ;
Râteau de grève : outil qui permet de ramasser le goémon épave sur le rivage ;
Croc : outil qui permet de charger et décharger le goémon lors de son transport en charrette ;
Civière : outil en bois permettant le transport des algues.
14, rue Jean-Baptiste Bousquet
29000 Kemper
02 98 90 12 72 et contact@)musee-faience-quimper.com
Du lundi au samedi, de 10 h à 18 h sans interruption.
Fermé dimanche et jours fériés.
Groupes toute l'année sur réservation.