La thématique de l’édition 2024 du Festival Interceltique de Lorient (FIL) étant la jeunesse celte, le festival a mis à l’honneur les jeunes. Il s'agissait de construire l’avenir de l’interceltisme en célébrant de nouveaux talents et en organisant des rencontres entre les jeunes des différentes régions et pays celtes.
L' Institut culturel de Bretagne (ICB) ne pouvait manquer cette opportunité puisque la transmission de la culture aux jeunes générations est l’une de ses missions principales. L'ICB a donc organisé un forum mercredi après-midi en invitant des jeunes de 8 pays différents héritiers de langues ou de cultures celtiques. Le but du forum selon l'ICB est de « parvenir à comprendre et à identifier des leviers communs à ces cultures celtes. Il s'agit de faire de l'interceltisme un projet vivant et en mouvement. Ensemble, nous pouvons construire une communauté interceltique forte et solidaire, capable de relever les défis de la modernité tout en restant fidèles à nos valeurs et à nos racines». Il s'agit aussi de répondre à ces questions : Existe-t-il une jeunesse celte aujourd’hui ? Quelles sont les pratiques celtiques ? Y a-t-il un sentiment d’appartenance à l’identité celtique ? Quels sont les points communs et les différences en fonction de leur nation d’origine ? Et quelle perception à une appartenance culturelle commune ? Celtique ? Et européenne ?
Dans la première table ronde intitulée Pratique d'une langue celtique , les invités ont abordé la problématique de l'enseignement et de l'apprentissage des langues celtiques. Dans la deuxième, intitulée Pratique d'un sport celtique , on a parlé de sports celtiques et en particulier l'auditoire a eu droit à une introduction au football gaélique. Dans la 3e table ronde, intitulée Pratique culturelle celtique , on a surtout parlé musique et dans la dernière, intitulée Études celtiques et/ou voyages d’études dans un pays celte aborde les voyages en Celtie on a voyagé.
Les échangent abondent entre régions et pays celtes et au delà, même si le programme Erasmus n'existe plus au Royaume Uni. Pour terminer la journée, l'anthropologue et éco-ethnologue bretonne Aude Chesnais, qui a fait un doctorat aux États-Unis et a conduit des recherches sur les autochtones Lakota, a décidé de répondre à la question que lui posaient des Lakotas et ses collègues : « Et qu'en est-il de votre terre ? Et la Bretagne ? Que se passe t-il là-bas ? n'est-elle pas une sorte de nation celte ? N'avez-vous pas aussi une relation particulière entre la culture et la terre ? » De retour en Bretagne depuis 2021, Aude a obtenu une bourse pour étudier l'écologie traditionnelle, les relations entre culture bretonne, traditions, langues et le territoire.
Il y a une nature commune à toute la Celtie, il s'agit de ce climat océanique, d'une zone de tempêtes où s'engouffrent des dépressions qui se suivent et se ressemblent sur des pays de landes et de bocages reliés par la mer celtique. Nos terres façonnées par les massifs hercyniens et grampians ont des centaines de millions d'années et nous en avons façonné les paysages autant que la pluie, les vagues et les marées. C'est sans doute à cause de ce climat interceltique que nous produisons une culture commune et des paysages communs et aussi des tempéraments communs, voire des cultures qui se ressemblent. Pour reprendre la phrase de la manxoise Sarah Mercer mercredi dernier : « We are wild people because we have a wild weather and wild landscapes.»
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