Nous recevons en date du 3 avril 2006, la réponse (1) à notre dépôt de plainte du 21 février 2006 contre Jackie Berroyer. Ce dernier, entendu le 2 février sur les ondes de RTL dans l’émission " Les grosses têtes ", y interprétait deux des six couplets de la “chanson” consacrée à la Bretagne qu'il “chante” dans son dernier spectacle. Ne revenons pas sur le contenu infâme pour les Bretons et qui plus est, les handicapés bretons ; inacceptable et raciste, mais présenté comme de l’humour ! Pour mémoire, rappelons en partie, la motivation de notre plainte :
" Ces propos tombent manifestement sous le coup de la qualification pénale de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée prévus par les articles 23, 24, 42, 43 de la loi du 29 juillet 1882 ".
" Nous déposons plainte à l'encontre du ou des auteurs de l'infraction et escomptons des poursuites de votre part, après enquête que vous diligenterez afin notamment d'établir la réalité des faits sus-visés et d'entendre les pénalement responsables ".
" Les Bretons attendent avec impatience de savoir comment la justice de la République répondra à ces atteintes intolérables à leur dignité. Des poursuites s'imposent à moins que la République ne soit le lieu du racisme anti-breton généralisé, toléré, pour ne pas dire encouragé par l'ordre juridique en vigueur qui ne reconnaît pas la réalité bretonne. Vous conviendrez qu'alors, elle perdra toute signification à nos yeux ".
Le samedi 2 mars 2006, nous avons appris par la presse la condamnation de Dieudonné pour propos antisémites. Un poids, deux mesures ! Quelle aurait été la décision du tribunal si les propos de Berroyer avaient insulté les juifs, les harkis ou les musulmans ? Nous constatons que l’égalité à la française ne peut être appliquée aux Bretons qui sont donc des citoyens de seconde zone. On le savait déjà par bien d’autres mesures inégalitaires. Maintenant, c’est officiel… jusqu’à ce que par “toutes voies de droit”, y compris européennes et internationales, nous fassions démonstration du contraire à cette république monarchique à bout de souffle et qui se prétend encore républicaine. Bretons nous sommes, fort l’honneur !
Pour le collectif, la présidente Angèle Jacq
(1) Réponse du Parquet du Tribunal de grande instance de Paris, section A4, presse-protection des libertés.