Le jeudi 13 février, la loi sur les langues régionales, dite loi Molac, du nom du député breton qui l'a présentée, a été adoptée en première lecture par 46 voix sur 49 députés présents.
La loi intitulée "PROTECTION PATRIMONIALE DES LANGUES REGIONALES" a pour rapporteur le député du Morbihan Paul Molac. Les co-signataires sont M. Sylvain Brial, M. Jean-Félix Acquaviva, M. Michel Castellani, M. Jean-Michel Clément, M. Paul-André Colombani, M. Charles de Courson, Mme Jeanine Dubié, Mme Frédérique Dumas, M. M'jid El Guerrab, M. Olivier Falorni, M. Yannick Favennec Becot, Mme Sandrine Josso, M. François-Michel Lambert, M. Matthieu Orphelin, M. Bertrand Pancher, Mme Sylvia Pinel, M. François Pupponi, M. Philippe Vigier.
Durant les débats, seuls entre 40 et 50 députés sur 575 étaient présents, ce qui est la norme quotidienne au sein du Parlement français. On nota l'absence de presque tous les députés bretons sauf M. Yannick Kerlogot, député des Côtes-d'Armor, Mme Sandrine Josso du 44, Erwan Balanant, Thierry Benoit, Liliane Tanguy, Gilles Lurton et bien sûr Marc Le Fur, de tous les combats pour les langues régionales.
Ce qui est passé ? Le bilinguisme des panneaux routiers et publics, les signes diacritiques régionaux dans les prénoms, la protection des langues régionales dans le loi de 1994 en faveur de la langue française. Ce qui a été bloqué en commission ou en séance d'amendements : la reconnaissance du principe d'immersion comme méthode pédagogique efficace, le financement des collèges bilingues privés, l'intégration de l'enseignement des langues régionales dans les horaires standards.
Vidée de ses textes essentiels sur l'enseignement des langues régionales, les députés Paul Molac, Marc Le Fur et M. Hetzel (Alsace)ont bien essayé de rétablir les articles 3, 4 et 9 qui avaient été supprimés en session mais n'y sont pas parvenus sauf pour quelques ajouts, en particulier l'adoption par l'état civil des signes diacritiques régionaux comme le tilde. En revanche, l'article 8 a bien été adopté, il autorise officiellement les panneaux bilingues sur les routes et les lieux publics sans passer par toutes sortes d'autorisations.
La loi de 1994 sur l'usage de la langue française sera modifiée, cette loi avait été passée pour protéger le français de la langue anglaise mais fut utilisée contre les langues régionales. Le texte est modifié par l'ajout suivant : "Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle à l'usage des langues régionales.
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présent dans l'hémicycle comme un gendarme surveillant les députés du peuple, donnant son avis à tout bout de champ, comme cela se fait au sein de la Ve république, en contradiction complète avec le principe de la séparation des pouvoirs, s'est opposé à tous les amendements proposés même si, dans son discours d'introduction, il s'est déclaré en faveur des langues régionales. Dans l'ensemble, tous les groupes parlementaires se sont dits favorables aux langues régionales et ont voté le texte définitif tout en bloquant presque tous les amendements. Seule La France Insoumise, représentée par Bastien Lachaud, s'en est prise à cette loi jugée inutile selon lui.