Le mardi 27 mai, un débat préalable à la réforme territoriale était au programme des discussions à l'Assemblée nationale. Alors que la question continue d'être très largement commentée en Bretagne, Paul Molac, député apparenté Union démocratique bretonne (UDB) s'est longuement exprimé sur les enjeux de cette réforme, notamment en ce qui concerne les redécoupages régionaux :
« Ce que je ne comprends absolument pas, c'est que l'on n'envisagerait plus de redécoupage de régions mais de simples fusions. Si l'on s'en tenait à des fusions, la Bretagne resterait amputée de son cinquième département, la Loire-Atlantique. Comment expliquer cela aux Bretons, eux qui n'ont jamais autant voté pour des listes régionalistes que lors de ce dernier scrutin européen ? Comment expliquer cela aux 548 communes sur les 1 491 que compte la Bretagne à cinq départements qui ont voté des v½ux pour la réunification de la Bretagne ? Comment l'expliquer à ceux qui, depuis plus de quarante ans, manifestent à plus de 10 000 personnes et à intervalle régulier, comme il y a un mois, pour une réintégration de la Loire-Atlantique à la Bretagne ? Dois-je rappeler que, dans toute la France, ce sont les seuls à s'être mobilisés avec leur région sur les questions institutionnelles ? Alors que le Président de la République et le Premier ministre appellent les Français à se saisir de cette réforme, on claquerait la porte au nez aux seuls citoyens qui se sont exprimés avec enthousiasme sur la question. On ne leur offrirait même pas la possibilité d'être consultés comme j'y invite dans une proposition de loi qui vise à faciliter la tenue de référendum en cas de redécoupage des régions. Ce qui se passerait en termes de démocratie ne serait pas anodin. […] Une solution s'impose, elle saute aux yeux, n'en déplaise à certains : le redécoupage. Selon un sondage récent, 90 % des Bretons refusent de voir la Bretagne privée d'existence propre. En quoi cela est-il synonyme de réflexe identitaire puisqu'on peut tout à fait être Breton et Français. Je pense que j'en suis un bon exemple, tout de même !»