Ce mensuel d'information avait été créé par Yann Poilvet en 1969. Titre de presse généraliste sur la Bretagne et l’actualité bretonne, il couvrait les cinq départements bretons et la diaspora. Les rubriques : politique, économie, culture, sports, gastronomie, livres et un agenda bien garni couvraient bien notre pays.
Dans un constant souci d'objectivité, armor, dont le sous-titre était "Le magazine de la Bretagne au présent", donnait la parole aux femmes et aux hommes qui font la Bretagne d'aujourd'hui avec une volonté d'affirmer une identité bretonne forte. Armor avait créé le très respecté "Prix du Breton de l'année".
Chaque mois, outre ses chroniques régulières, armor consacrait un cahier spécial à une cité ou à un pays et un dossier thématique traitait d'un domaine économique. armor donnait également la parole aux Bretons de l'extérieur dans son supplément Horizons Bretons.
Anne-Édith Poilvet, la fille de Yann, avait repris la direction du magazine il y a quelques années. Armor était un partenaire actif de l'Agence Bretagne Presse. Les deux médias mutualisaient photos et certains articles et faisaient des échanges de promotions. Des journalistes comme Louis Gildas, Tugdual Ruellan et Ronan Le Flécher contribuaient aux deux rédactions.
Contactée par ABP, Anne-Édith Poilvet a déclaré sans ménagement "La situation financière se dégradait et nous avons préféré décider nous-mêmes d'arrêter plutôt que d'être acculés à le faire."
Ayant choisi l’indépendance financière, armor se trouvait plus menacé que d'autres en période de crise. Le magazine ne recevait pas de subventions et n'avait pas de réseau de distribution comme le mensuel Bretons, distribué par Ouest France. "En cas de gros temps, nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes" avoue Anne-Édith qui assène "La crise de la presse, la crise tout court, internet, des inondations auxquelles nos locaux ont dû faire face l'an dernier nous ont achevés."
Anne-Édith faisait aussi face à des problèmes de santé et au surmenage. Son extraordinaire courage, que tous ses amis admiraient, finissait toujours pourtant par réussir le bouclage de chaque numéro. En avoir fait 500 est déjà une remarquable performance en soi.
Philippe Argouarch