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Statuette à la lyre de Paule, IIe siècle avant J.-C.
Statuette à la lyre de Paule, IIe siècle avant J.-C.
- Communiqué de presse -
Vous avez dit "Celtique" ? La part des Celtes dans la péninsule armoricaine (mise à jour)
Vous avez dit " Les Celtes"? L'exposition "Celtique" du Musée de Bretagne à Rennes fait débat. Les questions des langues celtiques et de la culture immatérielle ont bien leur place dans l’identité bretonne. Cet héritage celtique s’est renforcé avec l’arrivée des Bretons insulaires (les Britons) au VIe siècle.
Par Mickael Gendry pour GENDRY Mickael le 7/09/22 11:23

Vous avez dit "Celtique" ? La question de l’héritage celtique est sensible en Bretagne mais de quelle réalité parle-t-on ? La controverse a pour origine le retrait du parrainage d’Alan Stivell de l’exposition au Musée de Bretagne au Champs Libres, deux mois après son inauguration sur les réseaux sociaux, le 20 mai 2022. Alan Stivell défend alors que l’identité celtique est une réalité et non un mythe. Du côté du Musée de Bretagne, « il n’y a pas de filiation directe entre les faits culturels d’aujourd’hui et ceux des populations de l’Antiquité » (1), Interrogée sur l’identité celtique, Manon Six, conservatrice et commissaire de l’exposition, déclare qu’« Il y a des faits tangibles, scientifiques, mais aussi une construction de cette identité qui n'est pas scientifique. L'héritage celte est à la fois une réalité́ historique, et un concept à la mode, un produit marketing qui fait vendre, un lieu commun. » (2) La démarche d’Alan Stivell est rapidement relayée par le sociologue Ronan Le Coadic, ancien président fondateur de BCD (Bretagne Culture Diversité), dans une large tribune intitulée : "manipulation idéologique au Musée de Bretagne" publiée sur le Club de Mediapart le 29 juin, Yann-Vadezour ar Rouz, un enseignant de breton le 23 juillet qui dénonce une « stigmatisation de l’identité bretonne » sur le site « Justice pour nos langues », enfin l’historien Erwan-Chartier et le linguiste Hervé le Bihan qui retirent leur caution scientifique de l'exposition ce mois d’août. Déjà en 2015, l'exposition "Celtes : art et identité" à Londres au British Museum se retrouvait au cœur d'un débat passionné, le journal "The Gardian" titrant même : "Celts-Art and identity review : an unintentional resurrection" ["Les celtes, Art et identité : une résurrection involontaire" (3)]. Le texte signé par une trentaine d’universitaire en octobre 2022 sonne comme un couperet : « « l’histoire n’est pas un savoir figé. Elle ne cesse de se renouveler à l’aune des nouveaux questionnements de la recherche, de la découverte de nouvelles sources, du constant réexamen de savoirs accumulés qui n’ont pas à être canonisés. C’est sa vocation, dût-elle, pour cela, déranger, ébranler quelques certitudes et susci-ter, parfois, un certain inconfort» et d’ajouter « Une exposition peut susciter le débat et la critique, mais le principe de discussion doit s’imposer et, aucun censeur ne de-vrait se croire en droit d’exiger le retrait ou la correction d’une exposition qui lui déplaît. » (Ouest France, (05/10/2022)

La Bretagne est-elle celtique ? Autrement dit l’espace de la péninsule armoricaine qui l’a précédé a-t-il été habité par les Celtes ? Peut-on parler d’un héritage celtique ? Le débat a-t-il été bien posé ? De quelle réalité parle-t-on ? D’une définition de l’archéologique ou de la linguistique ? De l’identité ethnique - « celle que l’on attribue aux autres » ou de l’identité culturelle ? Le territoire considéré est-il anachronique ou serait-il plus qu’ailleurs le révélateur de la tradition celtique, une sorte de conservatoire en somme ?

Les « Celtes » sont d’abord la représentation que se faisaient les Grecs puis les Romains des populations aux marges de leurs civilisation. Dans l’Antiquité « l’identité d’un peuple se conçoit d’abord comme une extension de la territorialité du groupe, avant que d’être l’expression de son ethnicité » (4) . Pour les historiens classiques grecs et romains, l’ethnie est « un concept à peu près vide de sens » (5) et l’ethnicité , « l’alibi du conquérant confronté à ses fantasmes et ses préjugés » (6). Cet ethnonyme hérité de l’Antique s’applique alors à un vaste ensemble de peuples divers qui vivaient dans la partie septentrionale de l’Europe actuelle. Ce sont les Grecs de Massalia (Marseille), qui les premiers qualifient des Celtes ("Keltoï") les populations autochtones avec qui ils entrent en contact sur les bords de la Méditerranée, peut-être d’abord dans le cadre d'une confédération. Ils sont désignés comme tels dans la première occurrence connue d'Hécatée de Milet, père de la géographie vers 600 avant J.C. quand il parle de Massalia (Marseille) comme une colonie de Phocée, " ville dans le pays des Ligures non loin de la Celtique ("Keltike")". La "Keltike" traduit en "Celticum" est un nom de territoire, substantivé à partir de l'adjectif "Keltikos", un terme n'a pas de racines latines ou grecques mais qui est vraisemblablement d'origine autochtone, peut-être leur éponyme et que Jean-Louis Brunaux, directeur de recherche au CNRS propose de traduire par " compagnons", "commerçants". Hérodote, qui reprend Hécatée de Milet au Ve siècle avant J .C croit don d’en préciser la source qu’il associe au Danube. Les Romains, les désignent ensuite sous le nom de "Galli" à partir du IVe siècle avant J.-C., des populations barbares qu’ils situent au-delà des Alpes : la Gaule ("Gallia") et la Cisalpine, la région où se sont installées ces populations en Italie du Nord. Pour eux, comme les Grecs, ces populations sont considérées comme « barbares », des populations non assimilables. L’espace géographique des Celtes n’est donc pas celui des Gaulois mais deux perceptions différentes dans l’espace et le temps des Grecs puis des Romains, de populations qu’ils considéraient homogènes aux marges de leur civilisations.

L’ethnonyme des Celtes, légué par l’Antiquité ne renseigne pas la question des origines et surtout pas de leur ethnogenèse (7), un concept porté par l’historiographie allemande qui n’a plus cours aujourd’hui. Loin de correspondre à un peuple spécifique ou des groupes génétiquement distincts, la désignation des Celtes n’a de valeur que par les Grecs puis les Romains qui les ont désignés, même si elle a pu contribuer à forger en retour une certaine identité culturelle.

La théorie d’un berceau de la civilisation celte centre-européen, liée aux découvertes archéologiques de Hallstatt et de La Tène au XIXe siècle a donné l’illusion d’un modèle expansionniste fondé sur les migrations. Les découvertes récentes de l’archéologie privilégient l’apparition de foyers concomitants de l’exploitation du fer à l’Est et à l’Ouest de l’Europe. Comme le rappelle justement Manon Six, nombreux sont les objets trouvés par les archéologues sur des sites très différents, parfois très à l'ouest "qui permettent par comparaison de constater une homogénéité technique, stylistique sur des strates de temps qui sont les mêmes" (8). C'est le cas de Paule (Côtes-d'Armor) ou de Saint-Jean-Trolimon (Finistère) par exemple, en Bretagne (9 -10). En effet, les archéologues ne constatent aucune rupture typologique, artistique de l’âge du bronze ancien, au premier âge de fer (Patrice BRUN, 2019). Les seules migrations attestées de La Tène au IIIe et IVe siècle avant J.-C. ne dépassent pas l’échelle régionale (Patrice BRUN, 2019, carte de Barry CUNLIFFE, 1988). C'est le cas par exemple des Celtes relevant de la culture de La Tène qui arrivent en Italie vers 400 avant J.-C (Tite-Live, Histoire V). Aucun mouvement n’est attesté pour cette époque, à la fois dans la péninsule ibérique et vers les îles britanniques (Patrice BRUN, 2019). La question de l’évitement de la Bretagne continentale actuelle posée par l'archéologue Yannick Le Cerf se trouve singulièrement fragilisée (Yannick LECERF, 2014 et 2017 (11-12-13). Le contexte des migrations d’ampleur en Europe est plus ancien, à l’époque du complexe campaniforme au milieu et seconde moitié du IIIe millénaire avant J.-C. ( Emile VOGT, 1956 ; Alain GALLAY, 1993, Patrice BRUN, 2006, Venceslas KRUTA, 2006) et peut-être au-delà, à l’aube de l’agriculture, d’Asie Mineure par le courant danubien au VIe millénaire avant J.C. (Venceslas KRUTA) ou des steppes du sud de la Russie avec l’hypothèse kourgane, au Ve millénaire av. J.-C., (Marija GIMBUTAS, 1956) qui regroupe notamment le culture de Yamna (3600 à 2300 avant J.C.). Selon l’archéologue Patrice Brun, « les données archéologiques et génétiques [diffusion de l’haplogroupe R1b] concordent avec les données linguistiques qui laissent penser que les porteurs de la culture de Yamna parlaient une langue de la famille indo-européenne » (14) au IIIe millénaire avant J.-.C.. « Des descendants de la culture pontique de Yamna s’étaient avancés dans le bassin des Carpates où ils avaient trouvé un paysage steppique se prêtant bien au type d’agro-pastoralisme extensif initié dans les steppes ukrainiennes. Au cours du troisième quart du IIIe millénaire avant notre ère, des groupes installés le long du Danube moyen, en Hongrie actuelle, ont adopté des éléments du paquetage campaniforme. Il s’agissait notamment d’éleveurs de chevaux qui pratiquaient aussi probablement l’élevage extensif de bovins et d’ovins » (15). Ces migrations plus hautes dans le temps que l’on pensait pourraient être à l’origine de la diffusion des langues celtiques. Les données de la génétique récentes semblent confirmer le rôle du berceau de la culture Yamna dans la diffusion des langues indo-européennes. Camille Gaubert pour la revue Sciences Avenir de 2022 (16) précise les enjeux de cette recherche : « Le nœud du débat se situe notamment sur l’interprétation que font les auteurs des traces d’ADN des Yamnayas, cette tribu nomade occupant 3.000 ans avant J.-C. les steppes pontiques (les plaines traversant l’Ukraine, la Russie et le Kazakhstan), retrouvées dans presque tous les peuples étudiés ». « D'après les chercheurs, les migrations vers l'ouest et le nord à partir des hauts plateaux d'Asie occidentale (Caucase, au-dessus de l'Arménie) ont divisé une langue originelle proto-indo-anatolienne en branches anatoliennes (en Anatolie) et indo-européennes (dans les Balkans et en Grèce via les Yamnayas) » [17 Carte : ] . Iosif Lazaridis, généticien de l’université de Harvard auteur de plusieurs études parues dans la revue Sciences précise : « Nous savions déjà que les Yamnayas ont joué un rôle très important dans la diffusion des langues indo-européennes, explique-t-il, cette famille mère de multiples langues européennes et asiatiques telles que le sanskrit (Inde), le grec ou le latin. Et effectivement, les analyses ADN de 777 individus ayant vécu entre le Néolithique (Il y a 12.000 ans) et la période médiévale (il y a 1.000 ans) autour de la mer Noire confirment une forte présence de l’ADN Yamnaya... Sauf en Anatolie ! ». La messe est dite ?

Ces constats rejoignent les observations réalisées sur le plan de la linguistique : L’historien Venceslas Kruta souligne l’importance des différences dialectales entre langues celtiques dès l’origine : "Le peu que nous savons des langues celtiques continentales du dernier millénaire avant Jésus-Christ permet d’ailleurs de supposer qu’existaient dès alors des parlers celtiques assez nettement différenciés et il est vraisemblable qu’ils avaient déjà subi depuis leurs lointaines origines des changements considérables. L’Europe ancienne connut donc plusieurs formes de langues celtiques" (18). Pierre-Yves Lambert indique que : "À la suite des travaux d’Antonio Tovar sur les documents celtiques d’Espagne et de Michel Lejeune sur le caractère celtique du lépontique, le celtique continental que l’on croyait monolithique, apparaît aujourd’hui dans sa diversité : il n’a jamais existé une langue unique parlée par tous les Celtes. On peut néanmoins affirmer que, malgré les divergences dialectales et les évolutions différentes, il y avait une intercompréhension entre certains dialectes, voire des dialectes communs à date plus haute" (19). La proximité des langues celtiques permettait une intercompréhension mutuelle.

Le concept artificiel des Celtes, fabriqué de l’extérieur et légué par l’Antiquité conduit à une impasse sauf à considérer la diversité des peuples qui relevaient de l’espace géographique considéré, une carte des Grecs qui n’était pas forcément celle des Gaulois à l'échelle de l'Europe. La péninsule armoricaine était une portion de cet espace - et non le territoire - , habité par les peuples gaulois des Osismes, des Vénètes, des Coriosolites, des Riedones, des Namnètes et avant eux, ceux, Gaulois et / ou Celtes dont on a perdu la trace. La définition du terme comme ethnonyme pose aussi le débat de la construction de la mémoire et de l’identité des populations qui relevaient de cet espace.

L’identité celtique n’est-elle qu’un sentiment géographique des Grecs puis des Romains ? Cette perception renvoie-t-elle à une identité culturelle spécifique ? Ce regard a-t-il contribué à forger en retour une certaine identité culturelle de ces peuples Doit-on réfuter le terme de Celtes, puisque l'on ignore comment ces peuples se désignaient eux-mêmes ? N’est-il pas intéressant d’inscrire le concept de Celtes légué par l'Antiquité dans une sémiotique historique (20) afin de mieux en saisir les enjeux ? Patrice Brun désigne les Celtes comme "les locuteurs d’une langue celtique, porteurs d’une même culture matérielle et artistique" (21) et non une ethnie fermée ayant une identité millénaire. Bernard Lyonnet estime que « Si la reconstruction d'une langue originale apparaît comme une démarche extérieure à la science, il reste nécessaire de poser les grands principes d'une étude historique et spatiale des signes attestés, afin de rendre compte méthodiquement de la complexité de ces phénomènes ». Selon lui, « L'apport le plus solide et admis de Saussure concerne l'approche systémique : un signe isolé n'a pas de valeur, au sens où il ne peut faire système avec les autres signes qui le délimitent par des différences. C'est pourquoi l'étymologie de mots isolés ne peut dépasser le stade de l'hypothèse » (22). Elle doit s’inscrire dans un contexte. « Il en va de même pour l'interprétation des signes restitués par l'archéologie » (23), qui doivent être analysés sur plusieurs plans spatial, temporel et social. "Le cadre sémiotique des cultures", - et à fortiori celui de la culture celte - "peut poser les bases d’une interprétation des signes anciens" (24).

Le débat peut-il dès lors avoir une réalité dans l’espace qui correspond aujourd’hui à la Bretagne ? A l’évidence oui, si on considère que le débat est biaisé dès l’Antiquité et qu’il a produit son propre discours, davantage encore si on considère le territoire anachronique de la Bretagne comme un espace beaucoup plus vaste, celui de l’Europe avec la culture campaniforme (Patrice Brun, 2006, 2019 ;Venceslas Kruta, 2006), le complexe atlantique à l’âge de bronze (Patrice Brun , 1998 ; Bénédicte Quilliec, 2004) et sa rémanence "l’Armorique" jusqu’à la romanisation, un terme d’origine gauloise qui signifie, « le pays devant la mer », la Bretagne dans ses liens outre-Manche au premier Moyen Age (Caroline Brett, 2011 ; Barry Cunliffe, 2022). Les peuples celtes étaient bien présents en Bretagne. Ils relevaient de la Gaule Celtique au temps de César. Les Celtes formaient un ensemble de peuples non homogènes, apparentés par les langues, les croyances, les représentations collectives, les modes de vie et la culture matérielle, les paysages, les villes et les voies "gauloises" dont héritent les voies romaines... tous ces éléments qui fondent l’identité culturelle. Les questions des langues celtiques et de la culture immatérielle ont bien leur place dans l’identité bretonne. Cet héritage celtique s’est renforcé avec l’arrivée des Bretons insulaires (les Britons) au VIe siècle (25).

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Texte ajouté le 7 octobre 2022 :

Cette réflexion sur l’établissement de l’entité celte, du campaniforme au début de la romanisation à l’échelle de L’Europe et ses prolongements dans le premier Moyen Age dans les pays celtiques (La Bretagne continental, le Cornwall - Cornouailles anglaises - et la Domnonée en Bretagne insulaire, l’Irlande) tente de concilier les définitions de l’archéologie et la linguistique, « le typo-culturalisme suranné (26) » et « le localisme différentialiste actuellement en vogue (27) » selon Patrice Brun. Elle rend compte du schéma discursif de l’ethnonyme des Celtes légué par l’Antiquité grecque. Elle ne conduit pas à établir « un régime d’origination (28) », d’essence biologique ou endogamique. Comme le rappelle aussi cet historien : « Les ethnies ne sont que partiellement des formations biologiques, c'est-à-dire fondées sur une commune ascendance. Ce sont les mythes qui ont construit après coup une fiction dissimulant ces inclusions sous l'apparence d'un arbre généalogique. Il s'agissait de faire paraître naturel un processus éminemment culturel, afin d'en assoir la légitimité et ainsi préserver le lien social . (29) ». La formation de l’entité celte au campaniforme est d’abord celle d’une identité culturelle en mouvement perpétuel, non homogène dans l’espace et le temps, faite de contacts au gré des circuits d’échanges.

Mickaël Gendry

(1) LE COADIC, Ronan , « Manipulation idéologique au musée de Bretagne », Mediapart, 29 juin 2022. URL : . Consulté le 11 juillet 2022.

(2) SERRANO, Céline « Polémique. Tout est dans le point d'interrogation : Alan Stivell retire son parrainage de l'exposition "Celtique ?" du Musée de Bretagne », site de France 3 Bretagne, publié le 25/05/2022.

(3) JONES, Jonathan , "Celts-Art and identity review : an unintentional resurrection", in The Gardian, 22/09/2015

(4) LEWUILLON, Serge, « La mal-mesure des Celtes. Errements et débats autour de l’identité celtique de 1850 à nos jours », in, Celtes et Gaulois l'Archéologie face à l'Histoire, Actes de la table ronde de Leipzig 16-17 juin 2005, Rieckhoff, dir. 2006, p.173.

(5) Idem, p.176.

(6) Idem, p.174.

(7) KRUTA, Venceslas, « L'ethnogenèse des Celtes et son rôle dans la formation de l'Europe», 2006, ACTES DU COLLOQUE tenu au Parlement de la Communauté française de Belgique et au Musée royal de Mariemont les 20 et 21 octobre 2006 édités par Jacqueline CESSION-LOUPPE, p.11-26.

(8) Podcast – C comme celtique avec Manon Six sur Bretagne Culture Diversité :

(9) MENEZ, Yves (dir.), Une résidence de la noblesse gauloise. Le camp de Saint-Symphorien à Paule (Côtes-d’Armor), Éditions de la MSH, Paris, 2020, 410 p. dont 348 ill. couleur (coll. Documents d’archéologie française ; 112)

(10) VILLARD, Jean-François, « Saint-Jean-Trolimon (Finistère). Tronoën », Archéologie médiévale, 39 | 2009, 178-179.

(11) LECERF Yannick, "Un chercheur met les Bretons au régime sans celte", Ouest-France, 21/05/2016. ons-au-regime-sans-celte-4245572

(12) LECERF Yannick, Les peuplements, des origines à la conquête romaine, éd. Skol Vreizh, 2014

(13) LECERF Yannick, Bretons et Celtes les incertitudes de la celtitude : quand le monde de l'archéologie s'interroge,éd. Feuillage, 2017.

(14) BRUN, Patrice, « La formation de l’entité celtique : migration ou acculturation », La formation de l'entité celtique : migration ou acculturation », in Dominique GARCIA et Hervé LE BRAS (dir.), Archéologie des migrations, La Découverte-Inrap, Paris, 2017, p.148.

(15) Idem, p.147.

(16) GAUBERT, Camille, « Débat scientifique : que peut-on vraiment conclure des analyses ADN ? Le cas des origines européennes », Sciences et Avenir, le 09.09.2022 à 09h54 :

(17) Idem ; Carte :

(18) KRUTA, Venceslas, les Celtes, histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2000, p. 10.

(19) LAMBERT, Pierre-Yves, « la Langue des Celtes », l’Archéologue, numéro 103, août 2009, p 14.

(20) LYONNET, Bernard, « Mythe indo-européen et réalités linguistiques : pour une sémiotique historique », Semen [En ligne], 49 | 2020, consulté le 2 septembre 2022. URL : ; DOI :

2) BRUN, Patrice, « La formation de l’entité celtique : 1migration ou acculturation », La formation de l'entité celtique : migration ou acculturation », in Dominique GARCIA et Hervé LE BRAS (dir.), Archéologie des migrations, La Découverte-Inrap, Paris, 2017, p.140.

(22) LYONNET, Bernard, « Mythe indo-européen et réalités linguistiques : pour une sémiotique historique », op.cit.

(23-24) Idem.

(25) GENDRY Mickaël, « Identité, peuple et nation dans la Bretagne médiévale : évolution de l’historiographie », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 129-1 | 2022, 11-45.

Référence électronique :

Mickaël Gendry, « Identité, peuple et nation dans la Bretagne médiévale : évolution de l’historiographie », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 129-1 | 2022, mis en ligne le 1er janvier 2025, consulté le 30 août 2022. URL : ; DOI :

(26) BRUN, Patrice, « Le complexe culturel atlantique : entre le cristal et la fumée », in OLIVEIRA JORGE S. (ed.), Existe uma Idade do Bronze atlântico ? Lisbonne : Instituto Português de Arqueologia, p.43.

(27) Idem p.43.

(28) MORVAN, Malo Morvan. « ”Régimes d’origination” et ”archéonymie” : des notions pour rendre compte de la resémantisation du terme ”Celtes” ? », Magali Coumert ; Hélène Bouget. Histoires de Bretagne 6. Quel Moyen-Âge ? La recherche en questions, CRBC, 2019, p p.337-354

(29) BRUN, Patrice, Idem, p.44.

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Mickaël Gendry est professeur d’histoire, spécialisé dans l’étude du patrimoine et l’Histoire de la Bretagne Ouvrages : - "L’Église, un héritage de Rome. Principes et méthodes de l’architecture chrétienne", 2009 ; "Genèse et développement d’un bourg castral", 2012 ; "De l’Armorique à la Bretagne", 2016 ; "La Bretagne racontée à ma fille", 2018 ; "Histoire de l'Armorique et de la Bretagne" 2018 avec V. Béchec ; " Petite Histoire de Bretagne", 2019 réédition d'un manuel de 1911, préface avec V. Béchec ; "L’immunité du monastère de Saint-Méen et de l’île de Malo", CeRAA ; "Les minihis en Bretagne. La grande Troménie de Locronan", ABPO ; "Minihis et troménies", "Les sources hagiographiques, enjeu des origines de la Bretagne", Britannia Monastica n°21 ; "Le Tro Breiz, entre mémoire et Histoire", ABPO, juin 2021 ; La Bretagne mystérieuse. Contes et légendes de Bretagne, La Geste éditions, avril 2021 ; Rues de Quintin, édition Stéphane Batigne, avril 2021 ; Troménies bretonnes, édition Yorann Embanner, 2022 ; Histoire de Quintin, éd. Gisserot [à paraître 2022]
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Vos 9 commentaires
Pierre Robes Le Mardi 30 août 2022 19:55
Je fais juste une mise au point, à aucun moment la population d'Armorig ne se revendique "Celte", la réponse à César est qu'il lui ont dit qu'ils sont une Confédération d'Armorican. Et c'est césar qui les classe parmi les Celtes au vu de leurs rites païens, lui même ne parlant pas leur langue, et étant accompagné par Vercingetorix, son allié, alors que les venetes sont ennemis des Arvernes et des Pictons au sud de la Loire. Cette Confédération est liée militairement et commercialement aux Britons.
(2) 
Jean-Luc Laquittant Le Mardi 30 août 2022 21:28
Pierre Robes je ne sais pas si à aucun moment la population d'Armorig (nom celtique gaulois) s'est revendiquée "Celte" ou pas ( seul l'ADN pourra le dire) ce que je sais c'est que les Osismes, Coriosolites,Venètes, Redones et Namnètes, parlaient une langue celtique (gauloise) proche du celtique des Brittons, avec lesquels ils commerçaient, comme vous le dites. De là à écrire que Vercingétorix était l'allié de César et que les Armoricains étaient militairement lié avec les Brittons, je veux bien que la mode est à refaire l'histoire, mais là je ne suis plus d'accord ..
(3) 
Michael Smith Jr Le Mardi 30 août 2022 21:36
@Pierre Robes : Soyons sérieux, le texte attribué au personnage légendaire appelé "César" auquel vous faites allusion date en fait... du 9ème siècle. Cela fait bien longtemps que cette imposture a été démasquée. Merci, au revoir.
(2) 
Penn Kaled Le Mardi 30 août 2022 22:16
Jean Claude Even a fait des recherches sur le sujet .Armorique et Bretagne ne se superposent pas entièrement .
(0) 
Naon-e-dad Le Mardi 30 août 2022 22:28
ces populations sont considérées comme « barbares »,
Selon une conférence entendue à Kemper, le terme français « barbare », d’origine ancienne, fait sémantiquement référence au parler d’étrangers incompris parce qu’incompréhensibles. Pas étonnant donc que les « Keltoi » » (les » autres », parait-il) aient été considérés comme des populations ou des peuples avec lesquels il est difficile de s’entendre. De « s’entendre » : encore une histoire de sonorités.
Notons que la notion est réversible. Romains et Grecs ne pouvaient qu’être perçus comme des étrangers à l’idiome incongru parce qu’indécodable. Dommage que nous n’ayons pas de littérature écrite pour étayer par témoignage d’époque ce simple raisonnement. Chacun est donc un peu, beaucoup, inévitablement le « barbare » de l’autre.
Dans ce pays peu doué pour les langues - peut-être parce que l’oreille francophone très filtrante ne détecte qu’ un spectre sonore plus réduit que dans d’autres aires linguistiques européennes - il serait temps d’arrêter de plaquer des connotations négatives et méprisantes sur autrui au prétexte que la langue d’icelui, nimbée d’étrangetés sonores, de modulations musicales inaccoutumées, architecturée parfois selon une mécanique syntaxique étonnante et cependant efficace, bref différente, serait perçue comme… « borborygmes » ! Car en France trop souvent l’intelligentsia n’est pas loin de considérer comme lumineuse la seule langue supposée digne d’être un support pour la réflexion, vous avez déjà deviné laquelle….
Un autre usage du qualificatif « barbare », à peine moins antique ressort du domaine du religieux. Exemple : Clovis était un chef de guerre « barbare », jusqu’à ce que, embrassant la foi chrétienne, il se fasse baptiser avec quelques centaines de rudes ou rustres cavaliers... En un clin d’œil, il devint « civilisé » (enfin, il faudrait demander à sa femme Clotilde). Quoi qu’il en soit des passés aux couleurs de légende dorée, avec leur part d’historicité, les préjugés ont la vie dure.
C’est ainsi que sur une carte historique, de facture française contemporaine, et présentée comme culturelle je découvris une flèche indiquant la migration de « bretons », depuis la Britannia insulaire, vers les rivages continentaux, les nôtres donc, portant la mention « Migrations barbares ». J’en reste encore songeur… Or les Bretons arrivèrent en groupes christianisés ou guidés par des moines bien formés, déjà structurés ou qui allaient bientôt l’être, apportant même des auges de pierres, lest technique fonctionnel sur des bateaux légers en même temps que souvenir du pays quitté et promesse de confiance en l’avenir. Alors oui, nous pouvons être fiers de nos « plou » et de nos « lan », qui sont des repères civilisationnels.
Mais tant de parti-pris et d’ignorance à l’égard des navigateurs Bretons et de leurs descendants ne vont-ils donc jamais cesser?
Kement a zispriz hag a ziouizegezh e-keñver ar Vretoned deuet war o bigi hag e-keñver o mibion, ne baouezint ket. Biken ?
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Anne Merrien Le Mercredi 31 août 2022 15:16
A ce qu'il me semble, les Bretons insulaires étaient des citoyens romains. On pourrait même considérer la Cambrie ou la Bretagne armoricaine comme un des rares endroits de l'Empire romain qui a échappé aux invasions germaniques.
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Jean Le Lundi 5 septembre 2022 15:47
La religion Celtique était présente en Armorique avant l’arrivée des Bretons. Les druides étaient là sciemment de toutes ces peuplades Avernes, Curiosolites, Britons avaient les mêmes dieux !!!
(0) 
Mickael Gendry Le Jeudi 29 septembre 2022 15:47
@ Penn Kaled
Armorique renvoie à deux réalités différentes.
Grégoire de Tours1(† 595), métropolitain en titre de la IIIe lyonnaise est le premier à parler de la "Bretagne" (Brittania) comme entité territoriale. Le cadre géographique qu’il décrit est réduit aux seules marches orientales de la péninsule, celles que Frédégaire décrit comme les marches bretonnes (Brittanorum limes) autour de la Vilaine et de l’Oust, vers 600. La Bretagne est, pour lui, un territoire étranger qui échappe à son autorité de métropolitain ou chef religieux. Il donne à voir le territoire de la Bretagne en négatif. L’historien byzantin Procope de Césarée, au milieu du VIe siècle ne le nomme pas mais précise qu’il est « en face de l’île de Brittia [la Bretagne insulaire] ». À la même époque, le poète Venance Fortunat († 600) et le chroniqueur Marius d’Avenches († 593) appellent Brittani (Britones), les Bretons, des communautés de peuplement d’origine bretonne qui se sont installées le long du littoral armoricain. En 789, Éginhard, reprenant le moine Gildas dans le De Exidio et Conquestu Britanniae (Ve siècle), rapporte que les Bretons insulaires, chassés par l’invasion des Angles et des Saxons, auraient été établis dans la péninsule armoricaine2. Le nom de Bretagne est également repris entre le VIIe et le début du IXe siècle dans la Vie de Samson, opposant Brittania et Romania, soit « Bretagne armoricaine » et « Romanie » (territoire sous domination directe des Francs, autrement dit la Neustrie). A la même époque, la Cosmographie de Ravennate, compilation en latin du IXe siècle, donne « la Bretagne des marais », « près de la Gaule Belgique », par opposition à « la Bretagne [insulaire] qui est une île dans l’Océan ». Les annales de Saint-Bertin vers 884 introduisent la notion de Britannia minor ou « petite Bretagne ». Le processus de l’identification de l’Armorique à la « petite Bretagne » par opposition à la « grande » (la Grande-Bretagne) appliqué à la péninsule est achevé avant le XIIe siècle dans l’Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth où il parle de : « petite Bretagne, alors appelée Armorique ou Létavie ».
"Armorique" (pays devant la mer) est un nom propre d'origine gauloise, qui désigne depuis l'Antiquité classique le territoire situé entre la Loire et la Seine ou entre les estuaires de la Gironde et de la Seine. Il renvoie à un système de défense transmanche entre Bretagne et Normandie à l'époque romaine appelée Tractus Armoricanus.
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Mickael Gendry Le Jeudi 29 septembre 2022 15:49
@ Penn Kaled
Lire : "Armorique" et "Bretagne" renvoient à deux réalités différentes.
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