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Yves Le Bahy
Yves Le Bahy
- Reportage -
La Bretagne réunifiée est aussi une réponse au changement climatique
La métropolisation entreprise par l'État a une pure logique économique, elle n'a aucune dimension régionale ou sociale et accélère le réchauffement climatique.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 16/01/20 10:15
Metropolisation, mondalisation, mutations climatiques et réunification :

Lors du colloque à Vannes, samedi 11 janvier, sur les initiatives européennes citoyennes en faveur des régions, le géographe Yves le Bahy, est brillamment intervenu dans le cadre d'un débat sur la réunification de la Bretagne face à la métropolisation. La métropolisation entreprise par l'État a une pure logique économique, elle n'a aucune dimension régionale ou sociale et est en fait une vision parisienne qui sert Paris.

La mutation climatique et la mondialisation doivent être les clés des orientations géo-politiques "et là la Bretagne a une carte fondamentale à jouer", explique Yves Le Bahy. Le retour à la dispersion de l'habitat est nécessaire pour répondre à la mutation climatique: "c'est en diffractant les populations sur l'ensemble des territoires que les solutions seront trouvées, et non pas par la concentration". Les métropoles sont problématiques car elles élèvent la température ambiante, la pollution de l'air, la demande en eau, et la demande en énergie.

La qualité de l'air comme la cohésion sociale des petites villes bretonnes ne sont plus à démontrer. L'habitat dispersé en Bretagne qui existe depuis des milliers d'années présente un équilibre raisonnable, une échelle humaine, et une réelle possibilité pour l'homme de se réintégrer dans les cycles naturels de la nature. Elle sera une solution aux concentrations urbaines. Dans cette optique ce n'est plus la Bretagne qui a besoin de Nantes, mais Nantes et Rennes qui ont besoin de la Bretagne.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 1 commentaires
Lucien Le Mahre Le Vendredi 17 janvier 2020 12:17
C’est une intervention éclairante qui vient inscrire son argumentation dans les préoccupations du temps. Elle vient ainsi s’ajouter - sans la remplacer - à la revendication politique qui demeure, quoi qu’on dise, le socle et le fondement de la question bretonne.
"L’habitat dispersé" des pays celtiques de l’ouest européen n’est pas la résultante de directives d’Etat. Elle est la signature d’un climat, d’un type d’économie, d’une conception de société ainsi que l’expression d’une expérience structurée, d’une culture ancienne etc...
Comment pourrait-il être considéré favorablement par des technocrates hors-sol qui croient avoir tout compris en isolant - comme en laboratoire - le facteur économique à l’exclusion de tous les autres déterminants, notamment territoriaux et humains. Au contraire, alors que l’économie numérique ouvre des libertés nouvelles, les vieux réflexes pavloviens de centralisation reviennent en force par le biais d'une métropolisation jacobine des villes «provinciales», ce qui au final renforce la centralisation parisienne en détruisant les organisations humaines séculaires.
La «Métropole», modèle parisien répercuté à l'échelon régional, qui fut récemment promu au rang de type de "développement d’avenir" par nos décideurs éclairés, nous ramène, en fait de nouveauté, vers le schéma «Château /Campagne» présumé disparu et dans lequel la périphérie rurale de service n’était là que pour fournir le Château seigneurial en revenus, en domesticité et bien entendu garnir sa table, en plus d’être le terrain privilégié de ses loisirs aristocratiques …
Il n’est pas difficile de comprendre que seule une Bretagne réunifiée et bien entendu dotée des moyens d’action légitimes de son temps - à l’instar d’une Généralité espagnole ou un Land allemand par exemple - permettra de garantir la pérennité de son modèle d’organisation mieux distribué, plus équitable et plus durable. En toute objectivité, dans sa forme et ses ambitions actuelles, le Conseil Régional tronqué en place accuse en effet et un bon demi-siècle de retard fonctionnel sur l’actualité moyenne des pays occidentaux comparable.
Et les élus ne sont pas les seuls responsables de cet état de fait navrant, puisque, précisément, ils sont élus par nous.
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