Le psycholinguiste, ancien expert de l’Unesco en technologies éducatives, Gilbert Dalgalian, est souvent invité en Bretagne pour y expliquer les avantages du plurilinguisme. Il était invité samedi après-midi à Vannes lors du débat sur la situation de la langue bretonne. ABP en a profité pour lui demander de nous expliquer d'où viennent éducation, langues et cultures.
Reprenant les explications du paléo-anthropologue Yves Coppens, Gilbert Dalgalian explique que les pré-humains sont devenus bipèdes suite à une mutation climatique qui a détruit les forêts il y a 10 millions d'années. Les pré-humains ont alors dû quitter les arbres et sont progressivement devenus bipèdes parcourant savanes, steppes et déserts, debout, en permanence.
La conséquence morphologique majeure de la bipédie fut le rétrécissement du bassin des femmes causant des naissances prématurées. Nous sommes tous des prématurés ! L'éducation s'est développée pour pallier les déficiences à la naissance. Les bébés ne savent ni marcher ni parler.
Puis, il y a 3 millions d'années, selon Yves Coppens, nouveau changement climatique avec une sécheresse aussi terrible. Les hominidés se seraient adaptés dans différentes directions selon des mutations biologiques. Un groupe a donné les australopithèques et un autre, devenu omnivore, est devenu l'homo-sapiens actuel avec des dents adaptées pour manger de la viande.
La diminution de la viande et la diminution des ressources nécessaires aux élevages vont-elles favoriser une nouvelle mutation génétique vers l'homo-végan ? On n'en est pas là, mais cela paraît inévitable à l'échelon géologique vu la déplétion des ressources animales et la destruction de la biodiversité.
Grâce à l'éducation, l'évolution des hominidés a été accélérée, ne dépendant plus autant que les autres espèces de l'évolution génétique beaucoup plus lente. La différenciation géographique des systèmes éducatifs aurait créé des cultures et des langues différentes, et rivales, aussi évolutives et adaptatives.
Il est évident que toutes les cultures doivent être préservées car elles font partie de la biodiversité. La diversité culturelle ou biologique est la réponse de la nature face aux instabilités du système solaire, aux mutations climatiques et à nos propres destructions de l'environnement.