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- Communiqué de presse -
Plan d'avenir pour la Bretagne : la dimension européenne occultée par le texte gouvernemental
Plan d'avenir pour la Bretagne : une lecture attentive du document fait ressortir plusieurs éléments. La première remarque est que dans l'ensemble des propositions les plus marquantes sont d'origine européenne.
Par Emmanuel Morucci pour Team Europe le 9/12/13 10:49

Plan d'avenir pour la Bretagne : une lecture attentive du document fait ressortir plusieurs éléments. La première remarque est que dans l'ensemble des propositions les plus marquantes sont d'origine européenne. A commencer par les primo financements. Ce sont les fonds européens qui sont sollicités complétés par des cofinancements de l'Etat et des collectivités territoriales.Le problème est que ni le gouvernement, ni l'Etat, ni la région ne le disent de manière claire. Deuxième remarque : on est, et on peut s'en féliciter, dans l'application de la stratégie EU 2020 de la Commission européenne en matière de recherche, d'innovation, de soutenabilité et de formation initiale, continue et d'emploi. Ici encore la dimension européenne n'est pas mise en évidence et l'Etat s'approprie le leadership des propositions sans en répartir les partenariats de manière précise.

Même le dialogue social, largement sollicité, apparait comme une nouveauté alors qu'il est présent depuis 1985 dans les textes européens avec des applications bien modestes et très récentes dans notre pays.

Bien sûr, je rends grâce pour les interventions d'urgence qui visent à sortir certaines entreprises de leurs difficultés actuelles mais c'est oublier les PME dans leur ensemble qui peuvent bénéficier de l'intervention européenne et de programmes spécifiques complétée par celle de l'Etat.

Enfin, on peut s'interroger sur le désenclavement de l'ouest de la Bretagne et de la véritable volonté de ceux qui nous dirigent. L'urgence est, même si les infrastructures ne sont plus financées par l'UE, (la Région ayant déjà bénéficié de ces fonds pour rapprocher Rennes de Paris), de raccourcir les distances. Entre Brest et Quimper à 3 h de Paris, 6h de Strasbourg, 5h de Bruxelles et de mettre d'autres destinations en lien avec l'ouest breton, développer des liaisons intervilles à partir de Brest vers Bordeaux, Lyon, Marseille, Caen par voie ferrée et augmenter le potentiel de liaisons aériennes depuis l'aéroport de Brest sur quelques plateformes aéroportuaires européennes. Enfin on nous avait parlé de ferroutage depuis la Bretagne, il y a quelques années. Où en sommes-nous ? Morlaix devait en être une plaque tournante.

On peut se demander pourquoi l'Europe est si mal perçue par ses citoyens. Et bien nous en avons une réponse. La manière de faire et de communiquer en est une cause. A force de dire que "Ici l'Etat investit pour nous" en occultant systématiquement l'investissement européen, pourtant décidé par les Etats membres de l'UE, on finit par croire que la communauté européenne ne sert à rien et qu'il n'existe pas de projet global. Chaque région européenne est concernée. En fait l'UE est présente quotidiennement notamment au travers du FEDER, FEADER et du FSE qui finance nombre de formations initiales et continue dans notre région. Mais cela personne ne le sait. Et l'UE n'est pas qu'un financeur. Elle porte d'autres dimensions. A quelques mois des élections européennes, il est temps de le dire.

Comme il est temps de demander que le contenu rédactionnel du Plan d'avenir soit repris afin d'en donner une vraie consistance et réponde vraiment aux attentes de Bretons.

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Emmanuel Morucci est docteur en sociologie de l'Europe et des Organisations. Auteur d'une thèse sur les processus d'européanisation (l'Eglise catholique et l'Europe, l'européanisation du Finistère, il est président de la Maison de l'europe de Brest et Bretagne ouest et membre du reseau des conférenciers de l'Union européenne (Team Europe).
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Vos 3 commentaires
Marcel Texier Le Lundi 9 décembre 2013 14:50
Par pitié, ne nous parlez pas de "région" quand il s'agit de la Bretagne, ou alors il s'agit de la pseudo-région Bretagne à quatre départements qui est totalement, inacceptable : à vomir !
Voir une carte de la Bretagne amputée me met hors de moi. Je suis écoeuré. Ma famille vient des confins de la Loire-Atlantique, du Morbihan et de l'Ille-et-Vilaine et ignore le découpage des départements. Ce qui peut donner la mesure de ma colère, c'est que j'ai en ma possession un certain nombre de lettres de mon grand-père maternel, écrites dans les tranchées, la dernière l'ayant été la veille de l'offensive de Champagne (1915à où il est tombé. Il n'est pas question que je les confie aux Archives Nationales, ou à quelque organisation que ce soit, pour les numériser. Le chantage au "sang versé", ça suffit ! Les Bretons ont servi de chair à canons et il faut en plus qu'ils disent merci !
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Jack Leguen Le Mardi 10 décembre 2013 04:12
J'ai aussi remarqué qu'en France quand quelque chose est construit avec des fonds européens , ce n'est pas indiqué sur des panneaux comme on le voit dans d'autres pays de l'union.
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Paul Chérel Le Mardi 10 décembre 2013 10:08
@ Emmanuel Morucci. Vous enfoncez une porte ouverte. La France, c’est l’hypocrisie même à l’égard de l’Europe. Elle se targue d’en avoir été l’une des fondatrices, elle en est aujourdhui la première destructrice. Elle ne se sert de l’Europe que pour lui “refiler” (excusez le terme !) des problèmes intérieurs qu’elle a créés et qu’elle ne sait plus résoudre, mais elle s’irrite d’ingérence dès que l’Europe essaie de lui dicter la moindre mesure, le moindre conseil sur la façon de diriger les affaires. Concernant les fonds européens, elle se met en écran entre ce que donne l’Europe et ce qu’elle rétrocède en réalité aux “Régions”dans la plus grande opacité.
Quant au mot “régions”, merci de bien lire le commentaire de @Marcel Texier. Le découpage territorial de la France et le millefeuille administratif qui en découle ressortent de la plus parfaite hérésie. Je sais que cela n’est pas de la compérence européenne mais alors on ne voit plus bien pourquoi l’Europe veut, ou accepte de, rapprocher Rennes de Paris, alors que la Bretagne a beaucoup plus intérêt à se rapprocher de ses pôles économiques, Nantes et Brest, de remettre en eau et moderniser ses voies navigables, de s’ouvrir sur le monde extérieur au moyen de bonnes liaisons maritimes et aériennes, etc. Il n’y a pas que la «dimension européenne»qui soit occultée par le texte «gouvenemental» baptisé “Pacte d’avenir pour la Bretagne”, il y a surtout et principalement la «dimension bretonne». Paul Chérel
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