Communiqué N°432 du 01/10/2017
L'Espagne démontre ce qu'est pour elle la Démocratie.
Hier (avant le Brexit), l'Angleterre donna sa version. Elle laissa les Ecossais s'exprimer, même si elle fut bafouée par des trucages lors du dépouillement.
Espagne et Angleterre : deux Etats-Nations sont membres de l'U.E.
Tout comme la France dont le gouvernement appuie celui de Rajoy.
Et la voix officielle de cette Union, reste muette.
Si la garantie de la Démocratie et de son expression fait partie des fonctions régaliennes de ces Etats-Nations, force est de constater que dans son interprétation, des limites sont franchies par certains, au nom de la défense d'une "intégrité territoriale".
Pour faire simple :
La loi encadre normalement ces limites. Son application est assurée en temps réel par les forces de l'ordre et ensuite par la Justice.
Toute loi, en démocratie, devrait être est la résultante d'une volonté populaire exprimée parfois dans la rue, votée en Assemblées représentatives, le respect de son application étant à la charge du gouvernement légitime.
L'actualité catalane nous montre cette contradiction qui réside dans l'interprétation de cette Démocratie. Le droit d'expression, comme le droit des peuples autochtones fait partie intégrante de ces traités internationaux à valeurs contraignantes pour les Etats les ayant signés et ratifiés, dans le cadre de l'UE ou de l'ONU.
Cela vaut pour TOUS ces ETATS-NATIONS !
Pour résumer:
La "guardia civil" vient d'appliquer les ordres du gouvernement espagnol. Le peuple Catalan est empêché de s'exprimer. La légitimité du gouvernement Rajoy est caduque.
L'Union Européenne ne peut que constater qu'elle est dans l'incapacité de garantir les droits de tous les peuples d'Europe, ces droits étant contraires aux intérêts que défendent les Etats-membres. La seule main-mise de la Commission Européenne sur le Parlement prouve que la démocratie n'est pas entre les mains de ceux qui sont sensés nous représenter et nous défendre.
Tous les députés européens auraient dû prendre partie pour les droits du peuple Catalan. Tous les élus se revendiquant démocrates auraient dû en faire de même.
Seule une vingtaine des Dakotés l'a fait...
Aux citoyens européens de prendre conscience que la cause catalane est aussi la leur !
Qui eût cru que de tels événements puissent revenir sur le devant de la scène de nos jours, dans un pays européen, lesquels ne sont pas sans rappeler les pires heures du franquisme ? Les exactions de la Guardia civil qui se comporte telle une armée sort bien au-delà du cadre du maintien de l'ordre. Le peuple catalan n'a pour l'heure, fait preuve d'aucune agression envers elle, tout juste se contente-t-elle de faire un blocage pacifique, bras levés, pour empêcher que les urnes ne soient emportées.
Les résultats du référendum importent désormais. La Catalogne a déjà gagné démocratiquement et l'Espagne vient de démontrer qu'il y avait violation patente des droits fondamentaux des citoyens catalans. Leurs droits, sont nos droits, demain, chacun de nous peut se voir aussi spolié de ces mêmes droits fondamentaux ! D'après vous : la Bretagne subira-t-elle le même traitement dès lors qu'elle sera en mesure de revendiquer pleinement sa liberté ?
Dernières minutes : 18:30
Nos contacts sur place à Barcelona et Gijon nous rapportent à l'instant près de 480 blessés déclarés. L'un d'eux a d'ores et déjà perdu un oeil...
- Gérard Onesta (ex-vice-président du Parlement européen, aujourd'hui président du bureau du C.R d'Occitanie) envoyé par l'U.E en qualité d'observateur sur place à Barcelona nous dit lui-même être choqué. Il centralise tous les témoignages qui lui sont envoyés. L'un d'eux rapporte que "la Police armée et cagoulée de noir a défoncé la porte de notre classe (...) nous nous sommes mis à chanter malgré la peur (...)"
- Notre correspondante H.V, présente depuis 5h du matin devant un des bureaux de vote barcelonais ne donne plus de nouvelles depuis 8h ce matin... (plus de batterie ?). Ce matin elle nous rapportait que pompiers et Mossos d'Esquadra (Police Catalane) faisaient face à la Guardia civil pour protéger les catalans.
- X.T nous confirme que les forces de l'ordre ont fait l'usage de "flash-ball", usage pourtant interdit en péninsule ibérique. Une multitude de villages ont été investis (pour ne pas dire "attaqués") par la Guardia civil, certains d'entre eux réussissent pour l'heure à les repousser. Ses inquiétudes sont surtout tournées vers les petits villages, facilement investis par la Guardia civil et peu peuplés pour être tous défendus, malgré les barricades installées. Certains membres de sa famille y vivent...
( ) Comprenez que nous ne souhaitons pas donner les identités de nos correspondants.
Infos en direct: (voir le site)