Lors du colloque à Vannes, samedi 11 janvier, sur les initiatives européennes citoyennes en faveur des régions, le géographe Yves le Bahy, est brillamment intervenu dans le cadre d'un débat sur la réunification de la Bretagne face à la métropolisation. La métropolisation entreprise par l'État a une pure logique économique, elle n'a aucune dimension régionale ou sociale et est en fait une vision parisienne qui sert Paris.
La mutation climatique et la mondialisation doivent être les clés des orientations géo-politiques "et là la Bretagne a une carte fondamentale à jouer", explique Yves Le Bahy. Le retour à la dispersion de l'habitat est nécessaire pour répondre à la mutation climatique: "c'est en diffractant les populations sur l'ensemble des territoires que les solutions seront trouvées, et non pas par la concentration". Les métropoles sont problématiques car elles élèvent la température ambiante, la pollution de l'air, la demande en eau, et la demande en énergie.
La qualité de l'air comme la cohésion sociale des petites villes bretonnes ne sont plus à démontrer. L'habitat dispersé en Bretagne qui existe depuis des milliers d'années présente un équilibre raisonnable, une échelle humaine, et une réelle possibilité pour l'homme de se réintégrer dans les cycles naturels de la nature. Elle sera une solution aux concentrations urbaines. Dans cette optique ce n'est plus la Bretagne qui a besoin de Nantes, mais Nantes et Rennes qui ont besoin de la Bretagne.