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La maquette du Mary Rose
La maquette du Mary Rose
Sally TYRRELL, Responsable du Développement a participé aux fouilles sous-marines. Ici à côté du dessin représentant les diverses parties du Mary Rose ( ramenées à la surface et celles encore sous l'eau)
Sally TYRRELL, Responsable du Développement a participé aux fouilles sous-marines. Ici à côté du dessin représentant les diverses parties du Mary Rose ( ramenées à la surface et celles encore sous l'eau)
- Chronique -
Le Mary Rose: le fleuron de la flotte Tudor qui défia les Bretons
Le Musée du Mary Rose qui a ouvert ses portes il y a 2 ans et demie vient de recevoir, outre Manche, le Prix 2018 de l'innovation numérique. Retour sur ce bateau qui participa à plusieurs combats au large des côtes Bretonnes, au 16 iéme siècle.
Par Sylvie LE MOËL pour ABP le 23/12/18 18:12

Sortie des eaux depuis 1982 après 437 années passées dans les profondeurs marines, l'épave du Mary Rose dispose d'un merveilleux écrin au cœur des docks de Portsmouth.

Ce Musée ouvert depuis juillet 2016, abrite en effet le célèbre fleuron de la flotte d'Henry VIII. Il vient de recevoir le Prix 2018 décerné outre-Manche par la Fondation Maritime Britannique (et plus précisément sa section Media Maritime) pour les outils numériques innovants déployés à travers les salles de cet impressionnant lieu de mémoire et d'histoire. Une récompense méritée pour la mise en valeur d'un joyau du 16iéme siècle.

« Ce long travail de fond – au propre comme au figuré!- profite pleinement aux visiteurs et aux amateurs durant leur visite. Il offre des ressources significatives pour mieux appréhender l'univers maritime des Tudor. A ces outils s'ajoutent un important volet de restauration car les chercheurs/ plongeurs continuent à ramener à la surface des objets mais aussi des morceaux d'autres parties de l'épave gisant au fond du Solent. C'est un processus qui se poursuit à travers les mois et les années. On dénombre pour le moment plus de 27 800 expéditions » explique Sally Tyrrell. La responsable du Développement au Musée a elle-même contribué à plusieurs reprises aux fouilles sous-marines. A chaque fois, c'est pour Sally la même émotion, la même passion, consciente du privilège qui lui revient au sein de cette aventure inédite !

Tout en éprouvant un pincement au cœur, le visiteur Breton portera une attention certaine à l'histoire de cette caraque de 500 tonnes.

Le Mary Rose participa en effet à divers combats durant ses 33 ans de service et notamment lors de combats au large de la Bretagne. Le Musée évoque ainsi la Bataille de Brest, encore nommée Bataille de Saint Mathieu qui, les 9 et 10 Août 1512, l'opposa entre autres au navire amiral Breton « La Cordelière » commandé par Hervé de Portzmoguer. Ce capitaine originaire du Léon y trouva d'ailleurs la mort, en sombrant avec sa nef.

L'historien Étienne Taillemite écrit:

« Ce désastre eut un retentissement considérable en Bretagne, et il ne faut pas s'étonner qu'il ait pris, avec le temps, des dimensions presque mythiques. Certains, parmi lesquels le poète Théodore Botrel, ont voulu voir dans l'explosion un acte d'héroïsme désespéré »

La Mary Rose défia une nouvelle fois les Bretons lors de la triste Bataille de Morlaix en juillet 1522 où les Bretons firent face à une douloureuse série de massacres et de pillages par les anglais. Une offense maritime et terrestre menée dans un contexte européen agité, lors de la Foire de Noyal, mais dont les sources (des 2 côtes de la Manche) divergent.

La carrière du Mary Rose s'acheva bien des années plus tard. C'est le 19 juillet 1545, lors d'un combat contre les galères françaises que le bateau coula dans le Solent, ce bras de mer séparant l'Angleterre de l'île de Wight face au château de Southsea, dans lequel se trouvait Henri VIII.

Son épave fut découverte en 1971. L'opération de sauvetage constitua l'un des projets les plus complexes et les plus coûteux de l'histoire de l'archéologie maritime, tout en favorisant de grandes avancées dans ce domaine en Grande-Bretagne.

Depuis 2 ans ½ une muséographie exceptionnelle, répartie sur plus de 1 700 m2 d'exposition permet de redécouvrir non seulement la coque elle-même, mais également une grande partie des objets embarqués. Les artefacts, qui avaient été conservés dans le limon recouvrant l'épave, représentent une étonnante collection d'éléments du quotidien. Ils sont exposés dans de multiples vitrines et présentoirs configurés pour mieux les mettre en valeur. Le travail minutieux de restauration est agrémenté de commentaires audio et d'illustrations invitant le visiteur à « monter à bord » La riche scénographie, doublée d'une mise en lumière spectaculaire en font un lieu inoubliable. La pénombre entretient le mystère d'une immersion dans l'univers Tudor, reconstituant la vie de l'équipage, leurs habitudes, leur quotidien et leur cadre de vie, mais aussi l’utilisation précise des objets.

« Nous montrons les objets dans leur contexte, pour qu'ils puissent raconter leur histoire... Sans eux il n'y aurait pas d'histoire à raconter » souligne Sally Tyrrell.

Les bornes et panneaux d'information interactifs et ludiques entraînent les visiteurs dans cette aventure hors du temps et enrichissent la médiation.

Depuis la création du Musée, tous ces outils proposant une reconstitution instructive et vivante, concourent effectivement à stimuler l'inspiration de chacun mais aussi l'émerveillement de tous... et c'est particulièrement réussi !

Musée du Mary Rose

Main Road, Portsmouth, Angleterre.

Téléphone : 00 44 23 92 81 29 31

Horaires d'ouverture : 10H à 17H (de novembre à mars) 10H à 17H30 (d'avril à octobre).

Fermé du 24 au 26 décembre.

Billet d'entrée : 17£

Plus de 60 ans et étudiants : 16£

Enfants (de 5 à 15 ans) : 8£

Billet Famille (1 adulte et 3 enfants) : 26£ ou 38£ (2 adultes et 3 enfants)

Réservations en ligne : réduction de 20%

(voir le site)

Sylvie Le Moël coopère depuis 1997 dans la presse bretonne, rédigeant des articles à teneur culturelle, sur des initiatives bretonnes ou des profils de Bretonnes et de Bretons, établis soit localement soit à l'extérieur.
[ Voir tous les articles de de Sylvie LE MOËL]
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