Alors que le tribunal administratif de Rennes va statuer ce lundi 5 septembre sur les recours contre l’extraction de sable coquillier en baie de Lannion, et sans préjuger de ce que sera le verdict, il nous paraît intéressant de relever quelques points emblématiques dans le déroulé de cette affaire.
Tout d’abord, il faut remarquer que la proposition d’extraction a été formulée en septembre 2015 par un certain Emmanuel Macron, ministre qui vient de démissionner avec fracas, ce qui montre la volatilité de certains de nos dirigeants, et le peu d’entrain qu’ils mettent à accompagner jusqu’au bout la plupart de leurs décisions.
Ensuite, comme dans l’affaire des boues rouges en Méditerranée, il faut noter que le point de vue écologique n’a pas pesé lourd en Manche face aux considérations financières.
Et que, face à ces arguments écologiques qui semblent tout à fait fondés en baie de Lannion également, on a le droit, comme à Gardanne, à un chantage à l’emploi, l’arme fatale des productivistes lorsqu’ils veulent clore un débat qu’ils ne maîtrisent plus.
Surtout, il est fondamental de noter qu’en région de Lannion la majorité des élus locaux sont vent debout contre cette décision.
Mais nous sommes en France, et les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, se moquent bien de l’avis des élus locaux d’une manière générale.
Il a donc suffi que l’intérêt d’un grand groupe industriel soit avéré, et que deux préfets, celui du Finistère et celui des Côtes-d’Armor, signent un arrêté d’autorisation d’extraction pour qu’une opération de ce type soit mise en branle.
Rappelons que les préfets, une autre exception française, ne sont pas des élus du peuple, et qu’ils représentent les intérêts de l’État et rarement celui des Bretons.
Au final, en dehors de la manière très peu démocratique dont des mesures souvent délétères pour l’environnement sont prises dans ce pays, nous pouvons conclure que le Conseil régional de Bretagne et ses représentants, sont bien des nains politiques puisque leur avis n’est ici même pas sollicité.
Cependant, cette machine étatique autrefois bien huilée n’est plus à l’abri de grains de sable.
Il faut donc suivre avec vigilance ce qui se passera dorénavant en baie de Lannion, parce que les Bretons ont souvent du mal à supporter des mesures imposées mettant en danger leur écosystème.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa