Nicolas Sarkozy vient de décider d'octroyer 100 000 € par an au Festival Interceltique de Lorient. Au moins jusqu'en 2012. Une subvention décrochée par Noël Couëdel, patron du Fil, lors d'un rendez-vous à l'Élysée le 7 mai. Le président français aurait-il des choses à se faire pardonner par les Bretons ?
Trois semaines après cette rencontre d'une heure, Noël Couëdel, président du Festival interceltique de Lorient et conseiller éditorial de L'Équipe et du Parisien, recevait un coup du fil du cabinet du ministère de la Culture lui confirmant le passage de la subvention annuelle de 10 000 à 100 000 €. « Le Festival interceltique est un colosse aux pieds d'argile. Nous avons donc besoin de sécuriser nos finances pour les trois prochaines années » , précise Noël Couédel à Ouest France. « Nous avons demandé au conseil régional de Bretagne, aux conseils généraux du Morbihan et de Loire-Atlantique, à l'agglomération du pays de Lorient et à la Ville de Lorient de nous aider. Toutes ces institutions ont joué jeu. Seul le ministère de la Culture, et sa direction régionale des affaires culturelles (la Drac), n'a pas répondu à nos multiples demandes. »
La Drac désavouée
La subvention dégagée par la Drac est ainsi tombée en trois ans de 150 000 € à 10 000 €. « Nous avons considéré que c'était une injustice par rapport à certaines manifestations culturelles d'envergure en France, notamment le festival d'Avignon » , poursuit le président du Fil au moment de justifier sa démarche. « Devant le manque d'explications de la Drac, j'ai demandé à voir le président Nicolas Sarkozy pour réparer cette injustice. Il m'a entendu. »
Le Télégramme de Brest rapporte la réaction du président du conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian ironisant sur cette volte-face élyséenne : « Cette affaire me fait penser à l'histoire d'un Belge qui n'arrête pas de se taper la tête contre les murs. Quelqu'un lui demande pourquoi il fait ça. Il répond, que ça fait du bien quand ça s'arrête. C'est ce qui vient d'arriver au Fil. Un président de la République n'arrêtait pas de faire couper des subventions culturelles jusqu'à ce que ça passe mal. On lui demanda pourquoi il faisait ça. Il répondit : ça fait tellement de bien quand on les rétablit. On croit que c'est un cadeau et tout le monde me félicite. » .
Une histoire belge que Nicolas Sarkozy ne manquera pas d'apprécier...