La première école Diwan parisienne ouvre ses portes dès la rentrée dans le 14e arrondissement, tout un symbole. Grâce au soutien de personnalités des milieux artistiques et politiques ainsi qu'à la ténacité des Bretons de Paris, ce sont 15 enfants qui franchiront le seuil de cette classe de maternelle.
L’effet Diwan Paris
C’est bouclé ! Ur skoll Diwan e Pariz. Paris va avoir son école maternelle Diwan dès cette rentrée. Elle accueillera une quinzaine d’enfants dans une salle de classe nichée dans le 14ème arrondissement, fief historique des Bretons de Paris.
Cette implantation donne un nouveau souffle au réseau Diwan dont la dernière ouverture d’établissement remonte à 2001. Une cure de jouvence aussi à la langue bretonne 27 ans après le début de l’aventure du réseau bilingue à Lampaul Ploudalmézeau. Parions qu’il se trouvera quelques détracteurs ; laissons les pleurnicher et ne boudons pas notre plaisir à voir « La meilleure école de Bretagne bientôt à Paris » . Diwan ne flirte t’il pas chaque année avec les 100% de réussite au baccalauréat ? Le réseau Diwan s’enrichit donc d’une nouvelle école, la 39ème, mais la première hors de Bretagne. Tout un symbole. Quoi de plus logique avec 1 à 1,5 millions de Bretons vivant en Ile-de-France ?
« Cette école ne coûtera rien à Diwan, puisque les fonds récoltés par le comité de soutien de la future école permettront d’équilibrer le budget », indiquait le conseil d’administration de Diwan Breizh le 17 juillet dernier. Skoazell Diwan Paris se réjouit d’avoir convaincu cinq entreprises – parmi lesquelles Coopagri Bretagne, un cabinet d’avocats ou la crêperie Ti Jos - pour participer au financement sur cinq ans du projet à hauteur de 5 000 euros. L’association peut se targuer d’avoir recueilli le soutien d’une belle brochette de personnalités connues : Denez Prigent, Dan ar Bras, Tri Yann, Carlos Nuñez, Michel-Edouard Leclerc, Patrick Le Lay, Denis Seznec, Jean-Pierre Pichard, Patrick Malrieu, Léna Louarn ou Rozenn Milin. Même si la Mairie de Paris reste pour l’instant sourde aux demandes de rendez-vous, l’intense lobbying mené auprès des élus de tous horizons a permis de rencontrer plusieurs anciens ministres, dont Jack Lang, Marylise Lebranchu ou Yves Cochet, des maires d’arrondissement et des conseillers de Paris comme Claude Goasguen ou René Le Goff. Des contacts utiles pour l’avenir.
Claude Nadeau, Didier Berhault, Jean-Yves et Thérèse Le Bras, Ronan Le Flécher et Bernez Audic n’ont pas ménagé leurs efforts pour porter Diwan Paris sur les fonts baptismaux. La présence de Diwan Paris ne s’est jamais démentie deux ans durant à la Mission Bretonne, au Club de Bretagne, à l’ACB, à la Fest’Yves ou aux festoù noz de la région parisienne. Badge Diwan Paris à leur boutonnière, les membres de cette équipe soudée ont su imposer leur style et leur fraîcheur bien au-delà des milieux bretons d’Ile-de-France. En Bretagne bien sûr - pour le printemps de la langue bretonne à Rennes l’an dernier ou le rassemblement pour l’unité de la Bretagne à Nantes en juin 2003 - mais encore sur Internet et dans les médias. Coup de projecteur sur Diwan et sur la Bretagne à Paris : avec ce projet, la diaspora frappe un grand coup et démontre qu’il faudra désormais compter avec elle.
extrait d'ARMOR MAGAZINE (septembre 2004)