- Communiqué de presse -
La France : “Faites ce que je dis, mais ne regardez pas ce que je fais”
Enseignement du breton : les clignotants au rouge chez l'un des membres fondateurs de l'Europe, la France : « Faites ce que je dis, mais ne regardez pas ce que je fais ! »
Par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme le 31/10/08 14:47

Enseignement du breton : les clignotants au rouge chez l'un des membres fondateurs de l'Europe, la France : « Faites ce que je dis, mais ne regardez pas ce que je fais ! »


"Le Concours de Recrutement des Professeurs des écoles, disent les enseignants Unvaniezh Gelerien Breizh (UGB),spécial langues régionales, obtenu en 2002 après une dure lutte de plus de dix ans, créé pour faire face au manque d'enseignants diplômés dans les filières bilingues, serait-il menacé ?" Tout à coup, constatent les enseignants de breton, il n'apparaît pas dans les textes."

Et de tirer la sonnette d'alarme : "La suppression de cette avancée majeure pour l'enseignement de la langue bretonne provoquera une crise majeure du recrutement et de la formation des professeurs dans les trois filières d'enseignement bilingue en Bretagne (public, associatif et confessionnel), mettant ainsi l'existence même de l'enseignement du breton en péril. Et cela alors qu'il faut, disent-ils, conforter le concours spécial en améliorant son dispositif de recrutement tout en développant les préformations aux concours et l'accès au métier (formation continue en langue bretonne des enseignants monolingues …)."


C'est ainsi que l'Éducation Nationale organise la mort programmée du breton alors que la demande et l'intérêt de la population grandit pour enseigner ses enfants dans la langue du pays : on phagocyte l'enseignement afin de ne pas répondre à la demande et s'ensuivent les refus de postes et donc d'ouverture de classes !"

Lors de cette rentrée, les cas se sont multipliés, à Carhaix, à la Trinité-Langonnet, et que d'autres, à Merville-Lorient où l'on refuse d'ouvrir des classes alors que 45 enfants étaient inscrits pour l'apprentissage bilingue : c'est révélateur d'une volonté d'éradiquer, d'autant qu'à côté, dans le même temps, les classes bilingues de l'école Saint-Christophe ont été fermées. "Et pourtant, rappellent les enseignants,une des trois grandes priorités de l'Éducation Nationale (…) est une logique de recrutement conforme aux besoins de l'employeur. S'agirait-il, d'un oubli regrettable ?" concluent-ils.

Ouvertures de classe et formation de maîtres sont évidemment liées et l'État désorganise le tout pour mieux refuser le principe de l'enseignement d'une langue régionale.

La formation des maîtres en breton est une nouvelle fois malmenée alors que l'objectif régional ambitieux de 2004 de 20 000 enfants enseignés en breton en 2010 ne sera pas atteint.

Ofis Ar Brezhoneg cite « 12 287 élèves à la rentrée 2008 avec une progression annuelle la plus faible depuis 1981 : 4,6 %, faute d'ouverture de classes. Et que, 95 % des écoles en Bretagne ne sont pas bilingues. »

Et il y a loin de l'intention à la réalité – pour ne pas parler de rêve – alors qu'enseigner en breton ne coûte pas plus cher qu'enseigner en français ou en toute autre langue. Le Pays basque Nord et l'Alsace ont 12 fois plus d'écoles bilingues que la Bretagne. Il y a une décélération évidente de la croissance de l'enseignement du breton. Et une inégalité de traitement flagrante.

« L'égalité est un droit, et pas le fruit d'un acte généreux, rappelait récemment l'Agence européenne FRA. Nous avons besoin de structures appropriées pour assurer le bon fonctionnement de ces droits. Je parle de la création d'organes compétents auxquels les victimes de discrimination peuvent s'adresser.» dit-elle.

Or, cette structure existe en France mais elle est aux ordres !

Car la France s'est affranchie depuis longtemps de telles obligations : La Hald - Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Égalité, mise en place sous Chirac comme le recommandait l'Europe – interrogée par Bretagne Réunie – estime "qu'il n'y a pas de discrimination" envers les Bretons de Loire-Atlantique, coupés par l'arbitraire, de leur histoire et de leur culture.

Il serait intéressant d'interroger la Hald sur la situation actuelle de l'enseignement des langues régionales en cette rentrée 2008 au regard des dernières recommandations européennes et onusiennes sur le sujet.

Surtout que la France s'apprête à légiférer sur le sujet début 2009 mais pas à signer la Charte Européenne des Langues Minoritaires… « Exception française » qui n'est autre que l'expression de la dictature parisienne… sur la province.

On sait le contenu de ce mépris. Pendant combien de temps la France se conduira-t-elle encore en Europe en franc-tireur isolé ?

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