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A Saint Nazaire, Greenpeace bloque un cargo : un crime forestier Indonésien pour une catastrophe climatique mondiale
Paris, Saint Nazaire (44), jeudi 29 octobre : Ce matin, à 8h45, des activistes de Greenpeace à bord de deux zodiacs ont intercepté un cargo, « l'Izmir Castle », qui doit décharger 15 000 tonnes de tourteaux de palmiste au port de Montoir-de-Bretagne. Ils ont peint sur la coque du navire le message « Climate Crime ». Dans le même temps, 11 autres activistes ont escaladé trois grues censées décharger le contenu du cargo de 200 mètres de long afin d'en bloquer le déchargement. Ils ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Finançons la protection des forêts, pas leur destruction ».
Greenpeace dénonce un crime forestier et climatique. Ces 15 000 tonnes de tourteaux de palmiste (coproduit de la culture du palmier à huile) originaires en grande partie d'Indonésie doivent être déchargé aujourd'hui au port de Montoir. Ce tourteau est destiné à l'alimentation animale en France, mais c'est surtout le moteur de la déforestation qui ravage les forêts tropicales indonésiennes pour laisser place à des plantations industrielles d'huile de palme. Au rythme actuel, la quasi-totalité des forêts indonésiennes auront disparu en 2022.
La déforestation est responsable, au niveau mondial, de 20% des émissions de gaz à effet de serre. L'Indonésie est le 3ème pire pays émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine et les USA et juste devant le Brésil, principalement à cause de la déforestation.
« La cargaison de « l'Izmir Castle » provient en partie de plantations de la province de Riau à Sumatra, dont les forêts naturelles abritaient une biodiversité exceptionnelle et des espèces en voie d'extinction comme les tigres de Sumatra ou les orangs outans. En plus, les forêts originelles séquestrent dans leur sol marécageux, les tourbières, une immense quantité de carbone, explique Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêts pour Greenpeace France. Quand on assèche ces tourbières pour mieux brûler les forêts avant de mettre en place de gigantesques plantations industrielles, cela relâche dans l'atmosphère d'immenses quantités de gaz à effet de serre : les émissions dues à la destruction des forêts marécageuses et tourbières en Indonésie représentent 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ! »
A Copenhague, financer la protection des forêts, pas leur destruction Pour lutter contre les changements climatiques, il faut financer la protection des forêts tropicales et non leur destruction. Que faire pour arrêter la déforestation ? C'est une des questions majeures qui sera au cœur des négociations de la Conférence de Copenhague sur le climat en décembre prochain.
« Par cette action, nous démontrons que la France et l'Europe sont des clients de la déforestation tropicale et deviennent de fait complices de crimes climatiques. France et Europe accélèrent et contribuent à la déforestation tropicales et aux changements climatiques, alors que l'urgence est de contribuer massivement au financement de la protection des forêts et de la sauvegarde du climat » explique Grégoire Lejonc.
Le conseil européen des chefs d'Etat qui se tient en ce moment à Bruxelles doit déboucher sur des engagements financiers concrets de l'Europe notamment pour lutter contre les changements climatiques et arrêter la déforestation. Sur la protection des forêts, la position du gouvernement français dans les négociations qui préparent Copenhague est extrêmement ambiguë. « Le Président Sarkozy et le gouvernement français font beaucoup de beaux discours sur le climat, la préservation des forêts tropicales, de la biodiversité et la prise en compte des populations marginalisées… Mais dans les faits ils refusent d'avancer concrètement dans les négociations climatiques en refusant de s'engager sur la participation financière de la France à l'effort mondial et en continuant à miser sur la seule valeur carbone des forêts » précise Grégoire Lejonc. Pour atteindre « zéro déforestation » en vue de stopper les changements climatiques, de nombreuses ONG dont Greenpeace demandent que soit décidée à Copenhague la mise en place d'un fond mondial de 30 milliards d'euros par an.
Des actions en France et en Indonésie : un chèque de 30 milliards € pour les forêts De nombreuses opérations ont lieu depuis plusieurs jours dans la région de provenance de cette cargaison, la province de Riau. Des militants et activistes de Greenpeace - en collaboration avec des villageois menacés par la déforestation - multiplient les actions pour mettre en échec l'avancée des entreprises qui détruisent les forêts. Leur but : stopper pour un instant la déforestation mais surtout tirer la sonnette d'alarme avant Copenhague Dans les premiers jours de ce « camp des défenseurs de la forêt », les militants ont disposé sur une zone de forêt détruite une immense bannière de 40 x 20 mètres en forme de chèque de 30 milliards d'euros « pour la protection des forêts et du climat », le tout à l'effigie de Nicolas Sarkozy. Parallèlement, l'actrice Mélanie Laurent se rendra prochainement à l'invitation de Greenpeace dans cette province sinistrée de Riau pour témoigner des ravages de la déforestation sur la biodiversité, sur les populations locales mais aussi pour participer à certaines des actions mises en place.
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