L'hebdo du Parti Socialiste vient de publier l'intégralité du discours de clôture du premier "forum de la rénovation", tenu par François Hollande, premier secrétaire du PS, à Avignon le 24 novembre. Extraits.
"Jusqu'où aller dans la diversité culturelle ? Quelle place pour les langues régionales ? Quelle place pour la reconnaissance des communautés ? Des religions ?" interroge François Hollande qui ajoute aussitôt : "Là, nous devons apporter des réponses adaptées, mais claires." Sauf qu'il n'apporte aucune réponse à la question pqu'il vient de poser sauf à nous dire que "la laïcité est la réponse." N'en cherchez pas plus...Il n'en a pas dit plus. Sauf, et c'est bien inquiétant, à caractériser la nation selon deux définitions qui seraient celles de la droite et de la gauche.
Selon François Hollande, "pour la gauche, la Nation se confond avec la citoyenneté ; elle est un contrat entre des hommes libres, définissant par leurs représentants la volonté générale. Elle est donc une universalité, un combat commun. C'est l'idée de la Nation ouverte, de la Nation qui se donne aux autres, qui donne à voir son modèle. Dans la conception de la gauche, c'est l'idée de la Nation comme chance pour les autres et qui ne voit pas en eux un ennemi."
Et le premier des socialistes de continuer : "Pour la droite, en revanche, la Nation puise sa légitimité dans l'origine, dans l'héritage, dans le sang, dans l'histoire, dans la langue. La réponse est donc identitaire ; c'est l'idée d'une Nation qui se méfie des autres, qui se méfie de l'étranger, de l'immigré, du voisin. Nous voyons bien que cette conception de la Nation est fondée sur le danger."
Encore un pas... et les défenseurs des langues régionales seront tous des hommes (et des femmes) de droite ?
Eh bien non ! On peut être homme (ou femme) de gauche et défendre les langues régionales ! On peut être homme (ou femme) de gauche et avoir une conception de la citoyenneté qui ne se résigne pas à cet Etat-nation ! Il est vrai que, dans son discours, François Hollande semble bien résigné : "Le capitalisme est là, le marché s'est imposé" Il faut donc l'accepter ?
Avec de telles orientations, une chose est sûre : il sera de plus en plus difficile de voter à gauche en votant PS ! Si Jaurès entendait...
PLF
Pour lire l'intégralité du discours de François Hollande, suivre ce lien (voir le site)