Je reçois assez régulièrement des leçons de bretonnitude qui me gavent, mais alors… grave ! Et "je suis plus breton que toi"... et "tu es un petit patron régionaliste"...
Je reçois assez régulièrement des leçons de bretonnitude qui me gavent, mais alors… grave ! Et "je suis plus breton que toi"... et "tu es un petit patron régionaliste"... et "tu profites de la Bretagne"… et "tu parles breton comme une vache espagnole", etc.
Stoooop ! Jeunes blanc-becs, respectez vos anciens ! Grâce à nous, vous héritez d'une situation bien plus favorable que celle que nous avons connue. Dans les années 70, quand j'avais votre âge, revendiquer la Bretagne n'apportait que des ennuis. On y mettait en jeu sa réputation, sa liberté, son avenir. Des dizaines d'hommes et de femmes de ma génération sont passés par la prison. Combien d'entre vous y sont passés, je vous le demande ? Les flics ne vous attrapent pas parce que vous courez vite ? Ouais, la bonne blague !
Bon, puisque c'est comme ça, puisque vous continuez à nous prendre pour des ringards et des timorés, je vais vous raconter l'histoire de ma grève de la faim.
- Arrêtes, pépé, tu vas nous faire pleurer !
- Si si, je vais vous la raconter... Et pour plomber l'ambiance tout de suite, je balance une citation de Georges Bernanos : "Celui qui met sa vie dans la balance peut tenir n'importe quel enjeu".
- On t'écoute, pépé, mais arrête de faire l'intello. D'accord ?
- En 1982, j'étais président d'un parti politique breton, à la fois indépendantiste et libertaire, le Strollad Pobl Vreizh. Ce parti a disparu depuis longtemps. Il était mal vu d'à peu près tout le monde. Cela nous donnait une grande liberté de pensée et d'action.
J'ai été arrêté par la police sur des accusations plutôt graves: constitution de groupe paramilitaire, détention d'armes de guerre, intelligence avec des puissances étrangères. J'ai été interné à Pontaniou, la vieille prison de Brest. Oh, je garde le souvenir de ces cellules mal éclairées, avec une voûte de pierre au lieu d'un plafond… Comme dans les vieux films !
Si je ne voulais pas moisir pendant plusieurs années, il fallait que je passe à l'offensive rapidement. J'ai commencé une grève de la faim.
Au bout de quelques jours, j'ai vu dans mes rêves des plateaux de fruits de mer énormes, comme vous n'en avez jamais vu et que vous ne verrez jamais. L'autre avantage d'arrêter de manger, en plus des rêves de grosse bouffe, est que vous n'avez pas à vous déplacer pour aller aux toilettes. Vous n'avez plus rien à y faire.
Les grèves de la faim ne sont pas exceptionnelles en prison. Le plus souvent, elles s'arrêtent spontanément au bout d'un jour ou deux. On vous envoie en isolement dans une cellule d'infirmerie. On vous fait savoir qu'il y aura forcément des séquelles pendant toute votre vie et que personne ne s'intéresse à vous. Mais que voulez-vous, j'étais un foutu idéaliste plus ou moins psychorigide. De plus, il arrive un moment où vous n'avez plus faim. La perspective de continuer n'est pas liée à une souffrance. Vous avez seulement une difficulté de plus en plus grande à bouger et à réfléchir.
Des visiteurs que je ne connaissais pas venaient me voir et me portaient les encouragements de l'extérieur. Comment avaient-ils pu accéder à ma cellule ? Je l'ignore. J'essayais de faire bonne figure, mais j'avais du mal à tenir debout.
Les infirmiers s'occupaient de moi. Ils me pesaient et me faisaient des prises de sang. Je perdais un kilo par jour. Comme je suis maigre de nature, j'étais en acétonémie dès le dixième jour. Cela veut dire que je commençais à consommer mes propres protéines. Le sang s'intoxiquait et l'accident cardiaque devenait possible. Le directeur de la prison et le juge se sont affolés. Et sans doute aussi des politiques au plus haut niveau, d'après ce que m'en a dit mon avocat, Yann Choucq. J'ai été libéré le douzième jour.
Le plus dur a été de se remettre à vivre, après une descente mortelle pour laquelle je n'avais pas fixé de limite. J'avais des transpirations et des vomissements bizarres. Alors, plutôt que de me laisser seul, dans ma petite maison de Plounevezel, mes parents m'ont repris en charge. En Bretagne, les bons parents sont comme les animaux sauvages ; ils montrent les dents et défendent leur progéniture quand ils sentent qu'elle est en danger, même si elle a quitté la tanière depuis longtemps. Ils m'ont réinstallé dans ma chambre d'adolescent et m'ont servi de la soupe aux légumes pendant plusieurs jours, le temps que mon estomac retrouve une taille normale.
- J'aurais bien aimé que tu sois mort de faim, pépé… Dis donc, tu nous as privés d'un martyr, alors que la Bretagne en a bien besoin. Tu n'es pas un bon Breton, conscient de ses devoirs patriotiques, et en plus, tu as raté ta sortie !
- Oui, c'est ça... les jeunes nous prennent pour des minables. Ensuite, quand on leur raconte notre histoire, ils nous considèrent comme des givrés. Et puisqu'on s'en est sorti et qu'on a rebondi vers d'autres aventures humaines, ils nous voient comme des traîtres.
Hors de ma vue, faux givrés ! Ah oui, vous êtes faciles à reconnaître. Vous chantez la même rengaine sur tous les tons, de l'extrême droite à l'extrême gauche. C'est toujours : "Prenons les armes !… et battez-vous !".
Vous reviendrez me voir quand vous aurez été en prison !… Ou, au moins, puisque vous courez si vite, quand vous mériterez d'y aller !
Jean Pierre LE MAT
Commentaires (37)
revendiquer la Bretagne n\'apportait que des ennuis. On y mettait en jeu sa réputation, sa liberté, son avenir.
gwir eo atao
Hélas c\'est toujours vrai mais sous des formes plus sournoises voir impénétrables et complexes la police de la pensée est plus que jamais à l\'oeuvre à ce niveau ,sous la forme d\'auto dictature dont les bretons sont eux mêmes les propres acteurs ,conformément à l\'article 1 de la constitution de la république une et indivisible c\'est là qu\'est la frontière de la démocratie française celui qui la franchit est un dissident et les régionalistes dignes de ce nom n\' échappent pas à cette règle c\'est une des causes de la marginalité du mouvement breton
Voici une anecdote
Je me rappelle quand j\'étais gamin de dix ans j\'avais abordé le thème avec un oncle il me dit surtout ne dit ne te revendique pas de l\'idée bretonne tu seras mal vu avec tout le monde
Puisse cet article apporté de la clarté d\'esprit à ces jeunes qui ne comprennent pas grand chose à notre lutte pour la Bretagne, qu\'ils plongent leur nez dans les archives.....
Merci pour votre témoignage.
Je n\'ai pas d\'acrimonie particulière vis à vis des jeunes d\'aujourd\'hui (de l\'âge de mes enfants), j\'ai souvent l\'occasion de les côtoyer et fonde beaucoup d\'espoirs en eux... même s\'ils m\'arrive de les trouver parfois trop timorés.
Je pratique régulièrement le jeûne à des fins de santé (de corps et d\'esprit...), jusqu\'à une dizaine de jours. Je le pratique toujours en de bonnes dispositions psychologiques et dans un environnement propice. Je mesure la difficulté et le danger à le faire sans expérience, en milieu hostile et sous la pression du corps médical...
Et pour ceux qui recherchent un martyr : \"dalc\'hit soñj mibien eus Yann-Kel,den marv evit e vro\".
Hep stourm ne vezer ket treac'h.
Pas de censure, pas de minimisationC ou d'ironisation de la part du magazine...!
Juste une personne respectée qui parle de son engagement!
J'ai également un ami qui a fait de la prison (1,5 an) pour appartenance au FLB. Un homme discret et d'une grande sagesse, qui a réussi dans la vie, et dont j'apprécie les conseils. Un type bien!
Pour beaucoup de Bretons, FLB-ARB ou simplement être militant breton, est de fait un signe d'immoralité!
Le courage de penser comme Paris le demande!
Il est grand temps que les anciens parlent, et montrent aux citoyens bretons, qu'ils étaient loin d'être la caricature qui a été faite d'eux!
Le silence est peut-être la seule chose qui peut leur être reproché!
Pour le reste... Je pense qu'on leur doit beaucoup!
A nous de continuer à reconstruire le pays et l'avenir pour nos enfants!
Merci à vous tous!
Toutefois, j'estime que l'inventaire du courant "libertaire" dont vous vous reclamez (réclamiez ?) doit être fait, et bien fait.
A mon humble avis, si mai 68 a dans un premier temps permis une renaissance miraculeuse et remarquable de la culture bretonne, c'est vrai, le courant libertaire qui fut la matrice de cette période s'est finalement révélé mortifère pour la société bretonne, comme pour l'ensemble des sociétés traditionnelles en Europe.
Chez nous, elle a, entre autres, généré une génération de bretonnants totalement "hors-sol", linguistiquement parlant, c'est un fait, mais également d'un point de vue sociétal, car imprégnée de valeurs d'extrême gauche étrangères à l'esprit breton et à celles de la société traditionnelle de notre pays.
Je constate malheureusement que ce phénomène s'est réalisé sous l'influence d'une génération d'enseignants gagnées au idées franco-cosmopolites et je pense les militants de cette époque portent là une très lourde responsabilité.
La bretagne me semble être aujourd'hui une coquille vide, dénuée de spiritualité véritable ou règnent les idées d'extrême gauche et la laïcité à la française (jusqu'au sein de Diwan !).
Cela explique, à mon sens, une certaine désaffection du (jeune) Breton pour la chose bretonne.
En effet, rien dans l'Emsav, dans l'idéologie dominante du mouvement, ne se distingue aujourd'hui de l'idéologie française, si ce n'est dans la promotion d'une certaine langue bretonne (à très petite dose) et dans celle de la Bretagne française à 5 départements.
Vous conviendrez que cela est maigre. Pas de quoi exalter la jeunesse, en tout cas, dans un monde en plein boulversement.
La jeunesse ne peut s'enflammer que pour des idées nobles, grandioses, véritablement patriotiques et sans pudeurs honteuses. Pour un véritable idéal et un projet de société novateur et réellement nationaliste.
Mais sans pudeur honteuse, sans cette repentance tellement française qui nous a fait nous aligner sur la ligne de pensée dominante de l'envahisseur jusqu'à l'étouffement. Nous sommes sinon invisibles, du moins inaudibles.
La Bretagne est pour moi une belle jeune fille aux yeux rieurs. Elle mérite les plus folles courtises. Elle n'est pas une vieille femme savante, sérieuse et sage, qui mériterait le respect ou la vénération.
Je ne partage pas votre analyse, mais je partage votre préoccupation concernant la perte de la spiritualité ou ce que l'on pourrait appeler une "communion" dans un certain nombre de valeurs communes. Je ne crois pas que la question puisse être ramenée à une notion de droite ou de gauche (actuellement, le patriotisme fiscal est moqué par la droite française). Il faut articuler l'adhésion à des valeurs communes et le choix individuel, pour les plus énergiques, de l'insoumission.
Faire appel aux fondamentaux de l'être humain breton.
LA SEULE IMMORALITE EST CELLE QU'ON NOUS IMPOSE!
J'en veux pour illustration les appels de certains militants bretons à la non présence de ceux dont je parle à certaines manifestations.
Cela me déplait, car j'ai l'impression que ces lanceurs d'anathèmes se sentent avant tout d'(extrême)gauche avant d'être Bretons.
Je suis avant tout Breton. Je me sens plus proche d'un militant nationaliste d'Adsav, même si je ne partage pas toutes ces idées, que d'un trotskyste français. Car je suis nationaliste Breton, sans honte de ce que je suis.
J'ai hélas la forte impression que les lanceurs d'anathèmes sont en fait manipulés par la pensée dominante et le Pouvoir parisien afin de contribuer à la division stérile d'un véritable Emsav mature et décomplexé, dans lequel chacun pourrait débattre avec son adversaire politique dans le respect mutuel. Entre patriotes.
En cela, je vous rejoint tout à fait sur la nécessité de dégager une plate-forme de valeurs communes... sans anathèmes en raison de la couleur politique.
Par nos divisions, nous faisons le jeu de nos adversaires. J'en appelle à BREIZHISTANCE autant qu'à ADSAV : soyez responsables, vos querelles nous décrédibilisent politiquement. Soyez avant tout BRETONS, parlez vous, unissez vous... respectez nous et nous pourrons enfin être fiers. Pour la "la belle fille aux yeux rieurs". Elle est tellement belle et c'est notre amour commun à tous. Unité = crédibilité.
Je me demande si vous faites la même critique des militants Bretons des annéés 30-44 car eux aussi ont été influencés par leur époque, une époque faschisante dans toute Europe et même au delà. Certes les militants de cette époque ont été influencés par le francais Charles Mauras mais ils baignaient tous dans une atmosphere anti-semite et fasciste généralisée en Europe. Je crois que vous confondez l'influence d'une époque et l'influence de la France. Ce que vous appelez mai 68 n'est pas uniquement français mais un phénoméne général à tout le monde occidental et qui a eu même des répercussions en Europe de l'Est. Le phénomène a eu ses origines aux Etats-Unis avec l'opposition des jeunes à la guerre du Vietnam et s'est généralisé en une opposition à toutes les hypocrisies du moment : religieuses, politiques, morales. Le négatif étant que certains ont jeté le bébé avec l'eau du bain comme le refus de toute forme d'autorité ce qui a eu des conséquences néfastes sur l'éducation et la société, on peut en convenir avec vous. Les militants Bretons qui ont eu 20 ans dans les années 60 ne pouvaient pas vivre hors contexte__ pas plus que ceux des années 40. Si nous appartenons tous à une nation de fait ou de choix, nous appartenons aussi tous à une génération et chaque génération comme chaque nation se manifeste avec certaines différences dans les systèmes de valeurs et les priorités; ce qui est accepté et ce qui est refusé, ce qui loué et ce qui est honni.
L\'inventaire doit être complet, vous avez parfaitement raison.
Les errements de l\'extrême-droite, ses excès, doivent être soulignés ET condamnés. Mais ils le sont assez, par tout le monde, tout le temps, pour que je m\'en fasse moi aussi l\'écho. Là résidera mon \"insoumission\" à la pensée dominante, si vous le permettez.
Ne pas jeter le bébé avec l\'eau du bain, c\'est aussi accepter que certains principes de ce que nous appellons communément \"l\'extrème droite\" (terme généraliste et tellement pratique pour l\'exercice de l\'anathème, et qui en fait veut à la foi tout et rien dire) sont tout à fait respectables.
Je ne vous ferais par l\'injure de vous rappeler que les premiers résistants \"français\" au nazisme étaient issus de ce courant d\'opinion, \"maurassien\", \"monarchiste\" ou du moins très conservateur, pour faire court.
\"Maurassien\" ne signifie donc pas \"faciste\", Estienne d\'Orves n\'aurait certainement pas dit mieux que moi.
Le PC n\'a, quant à lui, rejoint la résistance au Facisme qu\'un 1941, sur ordre de Staline, après une période assumée (à l\'époque) de collaboration éhontée avec le Nazisme. Les idéologies totalitaires sont si souvent compatibles entre elles!
Le courant (ultra) nationaliste de droite (je préfère cette définition au terme ED), breton ou français, n\'a donc pas particulièrement et A PRIORI à rougir, pas davantage que les principes \"travail\", \"famille\" et \"patrie\" pris séparemment et hors contexte vichiste. Ces trois principes ne sont d\'ailleurs rien de moins que ceux de la société bretonne traditionnelle, vous pourrez y rajouter un trisième: \"feiz !\".
L\'inventaire n\'a pas été fait après guerre, et l\'anathème a été jeté sur tout ce qui ressemblait, de près ou de loin, au nationalisme et au patriotisme, à la société traditionnelle... au \"biniou et à la bourée\", comme dirait BHL, grand ami de la Bretagne !
L\'adhésion à cette idée, sans recul et souvent par repentance voire soumission honteuse fut une erreur du mouvement breton post-68.
Comment en effet réclamer l\'indépendance de la Bretagne sans être nationaliste et patriote ? Cela n\'a pas de sens. Ce non-sens, cette schizophrénie de l\'Emsav actuel est pour moi l\'une des raison de son insuccès, car il consiste à réclamer en ayant honte de réclamer : ce n\'est pas crédible, tout simplement.
Cessons d\'avoir honte, assumons notre Histoire et notre culture, des premiers Bretons à 1968.
Regardons enfin les choses en face, rejettons les erreurs communes du passé et du présent et unissons nous, BRETONS, de gauche comme de droite HA KAOC\'H D\'AR STAD C\'HALL ! Respectons nous, Bretons, au delà de nos différences parce que justement nous sommes BRETONS ! Bevet Breizh !
Alors le bouillon de légumes je connais... je suis d\'accord avec toi sur un point... c\'est plus dur pour les maigres que pour les autres... La nature humaine étant tellement bien faite, l\'inutile disparait bien plus vite que l\'essentiel... Mais finalement tout est dans la tête... (Et peu de choses ailleurs comme tu le soulignes..°
A l\'époque j\'avais fait un article expliquant les différentes saveurs qu\'on apprécie au maximum quand on passe de l\'eau d\'Evian à l\'Isabelle ou à la Plancoët...
Bon; Jean Pierre, tu es un amateur... mais comme je suis pragmatique je te propose un truc. De même qu\'il y a Produit en Bretagne, ne pourrions-nous pas fonder l\'amicale des \"Affamés de Bretagne\" ? Tous les grévistes de la faim bretons, avant que ce ne soit la fin, se réuniraient une fois l\'an pour un banquet... Nous serions nombreux, depuis nous, à ceux de N D des landes du mois dernier.
On ferait une collecte de fonds auprès des jeunes pour payer le restaurant...et pour leur expliquer des trucs du métier en cas ou ils seraient tentés d\'utiliser l\'inaction comme mode d\'action.
Bons réveillons en attendant..
Yannig BARON
Dis donc, grand pépé, tu devrais en raconter plus ! J'aurais sûrement des remarques à faire sur ton action. C'est vrai qu'une amicale des anciens grévistes de la faim, dont la seule finalité serait d'organiser des banquets, cela nous changerait de la mélancolie convenue des anciens combattus. En Bretagne, il y a ceux qui défendent un pauvre pays malmené par l'histoire et il y a ceux qui partent à la conquête d'une nouvelle république.
Ne vous fachez pas, ce sont des gens comme vous deux qui donnent envie aux jeunes de continuer!
"Jeune Bretagne" n'est PAS les jeunes de Bretagne!
Mais pour continuer, il n'est pas nécessaire de faire une grêve de la faim, ou de s'immoler par le feu (version Népalaise).
Jean-Pierre a raison, ce qu'il faut c'est que vous les anciens expliquiez aux jeunes que votre action n'était une rebélion "bobo breton" à l'autorité française, mais un combat pour que demain les jeunes puissent disposer de leur propre république (sans R majuscule)!
Afin que les bretons puissent développer leur pays, sans demander la permission à Paris et à ses préfets!
Avoir, NOTRE ministère de la culture, de l'économie, de l'agriculture, de l'enseignement...
Et non plus être "administré" par l' "Une et Indivisible" mais surtout "parisienne" République!
Afin de pouvoir monter NOS entreprises sans dépendre de la fiscalité française!
Disposer de Notre sytème social sans gabegie d'argent mais avec des médecins et des hopitaux pour tous même à la campagne!
Pouvoir avoir des élus qui représentent le peuple, et non une caste de privilégié intra-périphérique!
Les jeunes s'en fichent de la "mélancolie des anciens combattants", ce qu'ils veulent c'est savoir que les anciens pensaient à eux (les jeunes) quand ils se battaient!
Vous avez ouvert la voie!... Gardez là ouverte!
Stourmomp ouzh ar \\\"politically correct\\\" hag adsavomp Breizh.
Comme l\'a très bien écrit Jack Leguen plus haut, la révolution des années 70 a été quasiment universelle. Il est difficile de comprendre, pour ceux qui n\'ont pas vécu cette époque,le culte de l\'obéissance et l\'autoritarisme stupide qui permettait à ceux qui avait un âge ou un grade supérieur au vôtre de vous imposer n\'importe quoi. Le mouvement breton d\'après-guerre fait partie de ce mouvement d\'émancipation. Les normes, dont vous n\'imaginez pas la pesanteur, étaient chez nous celles de la République française et, d\'une autre façon, de l\'église catholique. Nous apprenions la Marseillaise et le Chant du départ à l\'école, nous apprenions à marcher au pas et à saluer le drapeau tricolore. Les curés et les militaires pouvaient dire n\'importe quoi ; tout le monde baissait la tête. Nous connaissions le prix de l\'insoumission : refus d\'obéissance à l\'armée, c\'était 24 mois de prison militaire. Nous en avions moins si nous étions soutenu à l\'extérieur. J\'ai écopé de 15 mois.
Nous sommes passés de cette période où l\'insoumission avait un prix à une période où elle ne coûte rien. Elle est donc accessible à tous les profiteurs. Je comprend le désarroi de la jeunesse qui voit que l\'individualisme paie, alors que cette jeunesse rêve de donner un sens collectif à sa vie.
L\'autoritarisme ancien ne reviendra pas, et heureusement. Il faut imaginer, dans l\'ambiance actuelle de déclin occidental et d\'individualisme exacerbé, ce que peut être un \"bien commun\" breton, et comment l\'organiser. C\'est votre grand défi, jeunes Bretons. Vous pouvez trouver dans le passé des références, des exemples, des \"héros\" qui vous ressemblent. Mais c\'est à vous, et à vous seuls, d\'inventer votre avenir. Cet avenir se construira dans un monde occidental crépusculaire, égoïste, en voie d\'appauvrissement. Vous avez le choix de la stratégie, pas de l\'écosystème.
Je m\'initie au travail subtil de \"modérateur\".
Dans mes précédents articles sur ABP, j\'ai laissé passé toutes les contributions qui étaient conformes au code éditorial (hors insultes, racisme, incohérences, etc.). Il s\'avère que cette acceptation faisait que les contributions s\'entassent de façon désordonnée et qu\'aucune discussion constructive ne pouvait se mettre en place.
Cette fois-ci, j\'essaye, à titre expérimental, de retenir les contributions qui se répondent. Ici, nous sommes ainsi passés de discussions sur l\'engagement, puis sur l\'emsav d\'après-guerre, puis sur les grévistes de la faim breton, puis retour sur l\'idéologie des années 70.
Pour que ces échanges aient un sens pour le lecteur, j\'ai été obligé de \"censurer\" les contributions qui perturbaient la discussion en cours, même si elles présentaient de l\'intérêt. Bref, j\'ai privilégié l\'intérêt des échanges à l\'intérêt des contributions individuelles.
Je voulais expliquer à ceux dont les contributions n\'ont pas été retenues la façon dont je \"modère\", sachant qu\'il s\'agit ici d\'une expérimentation.
Il cultive depuis le reniement et la honte de soi, jusqu\'aux journalistes parisiens qui, le jour de Noël, souhaitent aux intervenants un très laïque \"joyeuses fêtes de fin d\'année\" de peur de s\'attirer les foudres de la bien-pensance.
Que dire du colonisé breton, qui cultive cette repentance à la puissance 10 !
Il faut que cela cesse. Oui, notre patriotisme et notre nationalisme doivent être intransigeants ! Soyons fiers de nous et de notre Histoire, de Sant Paol Aorelian en passant par Nevenoe ! Nous ne leur devons rien, aux bien-pensants, sinon notre déculturation prochaine !
\"Nous sommes passés de cette période où l\'insoumission avait un prix à une période où elle ne coûte rien. Elle est donc accessible à tous les profiteurs. Je comprend le désarroi de la jeunesse qui voit que l\'individualisme paie, alors que cette jeunesse rêve de donner un sens collectif à sa vie\".
Jean-Pierre, je vous suis totalement lorsque vous le dites.
l\'insoumission est devenue la norme. La jeunesse rejette la norme, c\'est la loi des générations. Un grand changement est donc à venir, qui verra entre autres le rejet du modèle social \"muticulturel\" par les jeunes.
Non pas par haine de l\'autre, qui sera respecté dans sa différence, dans son pays, mais par refus de disparaitre... tout simplement.
C\'est là la loi universelle du combat pour la survie et la Bretagne a sa place dans ce mouvement. Elle en a les moyens.
Vous n'êtes pas le premier Breton que je vois rejeter le "modèle social multiculturel". Cela me semble une revendication assez nouvelle, portée par des groupes de droite. Pourriez-vous l'expliquer ?
En effet, la condition préalable à un tel rejet me semble être l'existence d'une économie autosuffisante et d'un Etat fort. Or la Bretagne ne possède ni l'un ni l'autre. Il n'existe pas de république bretonne et nous sommes dépendants de l'extérieur pour nos ordinateurs, notre énergie, et beaucoup de nos biens de consommation. Ce rejet du multiculturalisme en Bretagne me semble un copier-coller du rejet des nationalistes français. Or, nous ne sommes pas dans la même situation. Que nous le voulions ou non, nous sommes dans le cadre français ; la culture ou la langue bretonne ne peuvent trouver une place dans la sphère publique que si la France accepte une forme de multiculturalisme. Je constate que les Français opposés au multiculturalisme (exemple : Riposte Laïque) mettent dans le même sac le breton et l'arabe, au nom d'une république unie et indivisible.
Nous ne sommes pas aux Etats-Unis où le parti Républicain a voté les "lois indiennes" qui donnent des droits culturels et linguistiques aux peuples "premiers".
Mais cette "société multiculturelle" est un concept qui nous est imposé par le Capital, depuis les Etats-Unis. Ce n'est pas, à mon sens, un concept breton.
Société multiculturelle = disparition des sociétés traditionnelles et des entités traditionelles comme la Bretagne. D'autant plus que ce concept est associé par le gouvernement français et la pensée dominante capitaliste à celui de métissage, ce qui est un non-sens absolu, car le métissage, c'est justement la disparition des spécificités et des cultures.
Il y a donc volonté de génocide, y compris pour la Bretagne, car ce qui nous est proposé n'est pas logique, n'a ni queue ni tête ("métissage et multiculturalisme").
Surtout que les exemples connus de sociétés multiculturelles ont été, du Liban à la Yougoslavie, des échecs monstrueux. C'est un concept qui n'est pas viable, comme l'avait déjà, il y a fort longtemps, un Claude Levy-Strauss ("les peuples ne doivent pas vivre trop éloignés les uns des autres, sinon c'est la guerre. Ils ne doivent pas être non plus trop proches les uns des autres non plus... sinon c'est la guerre !").
A mon sens, pour être viable la Bretagne a besoin d'un socle culturel et civilisationnel solide, d'autant plus que, comme vous le dites, nous n'avons pas encore d'institutions pour nous défendre, défendre l'intérêt du Breton.
Le métissage et le multiculturalisme chez nous sont les chevaux de Troie de notre dissolution dans un grand ensemble où les individus, privés de racines, ne seront plus que des consommateurs, sous la férule du Capital et de ses agents.
Il n'y a là, dans mon refus de cet avenir, aucune haine envers l'Africain (par exemple). Mais il ne faut pas, pour notre équilibre commun, que nous vivions trop près les auns des autres. C'est une question d'équilibre.
Je parle pour la Bretagne, en tant que nationaliste et indépendantiste breton. Je ne pense pas au niveau France (bretagne française). J'essaie d'avoir une vision, un projet pour mon pays. Mais, à l'opposé de certains groupes d'extrême-droite français, je considère l'"autre" (l'étranger) comme mon frère et mon égal. Mais moi, Breton, je ne veux pas voir mon pays "mont da get". la Bretagne, qui n'est pas encore trop défiguée, à les atouts pour s'en tirer !
Amitiés !
Ne pas oublier à destination des \"jeunes générations\" que de nos jours l\'identité bretonne est moins visible qu\'avant (cf. la disparition de nombreux locuteurs de langue bretonne entrainant de fait sa moindre présence dans l\'espace quotidien; la langue française est partout présente, il faut avoir une sacré volonté ou une sacré chance maintenant pour s\'apercevoir que l\'on peut parler autre chose que le français en Bretagne), le décalage total de l\'emsav vis à vis de la population bretonne en général (cf. des revendications de gauche qui oseraient faire croire que le combat breton est avant tout un combat de gauche avant d\'être breton,d\'où le ras le bol de jeunes concernant justement la supercherie d\'un pseudo modèle social multiculturel), la trop grande confiance en des hommes politiques de profession et en la croyance que l\'Etat français allait changer, alors que l\'histoire nous montre que ce dernier ne bouge que si il y a en face une pression; l’oubli de la prise en compte des autres éléments importants à la prise en compte du fait breton (l\'économie, le pouvoir,..) et non pas seulement la sphère culturelle;
et également l\'enjolivement de la culture bretonne en faisant accroire qu\'avant tout était meilleur et que les Bretons d\'avant étaient des purs, non des décadents latins, (et pour certains montrant une résistance à l\'alcool...), que la langue bretonne d\'avant était véritable (sous entendue que la mixture actuelle ne serait qu\'un pâle ersatz de la pureté de la langue originelle des celtes et que donc même pour les plus courageux des jeunes qui voudraient parler breton ne pourront jamais le faire car à partir d\'un ersatz, on ne fait rien...), que les seuls vrais bretons sont ceux qui parlent (de langue maternelle) le breton local (sous entendu pour les autres, vous ne serez que des sous-quelquechose...)
Peut être qu\'avant de critiquer les \"jeunes\", peut être faudrait-il se poser la question du pourquoi les jeunes ne se reconnaissent pas dans le combat ? Comment faire pour que ces jeunes (et d\'ailleurs toutes les générations) se reconnaissent dans l\'emsav. Ne faudrait-il pas que l\'emsav sorte du champ culturel brittophone pour intégrer tous les sujets actuels et devenir l\'égal des mouvements de libération nationalistes d\'Europe occidentale ?
Ce n\'est qu\'à partir d\'exemples fructueux que la jeune génération pourra dire à ce moment là \"chapeau, les vieux, là je suis fier d\'eux\" car là ils ont fait avancer les choses.
En résumé, le droit d\'inventaire existe et de ce qui reste à faire aussi,croyez moi les jeunes n\'attendent que cela (et non surtout pas des discours fumeux droits de l\'hommesques...)
Non ,Monsieur;
les déviances d\'une pensée bretonne ne sont pas dues (je vous cite\"Mais cette «société multiculturelle» est un concept qui nous est imposé par le Capital, depuis les Etats..\")
ni à cela
\"Société multiculturelle = disparition des sociétés traditionnelles et des entités traditionelles comme la Bretagne. D\'autant plus que ce concept est associé par le gouvernement français et la pensée dominante capitaliste à celui de métissage, ce qui est un non-sens absolu, car le métissage, c\'est justement la disparition des spécificités et des cultures.
Il y a donc volonté de génocide, y compris pour la Bretagne, car ce qui nous est proposé n\'est pas logique, n\'a ni queue ni tête («métissage et multiculturalisme»).
Ces thèmes de métissage et de multiculturisme sont des thèmes socialistes assainés depuis des dizaines et des dizaines d\'années par un des chantres (qui n\'a jamais été de droite )M. Chirac avec son \"BBB\").
Ces théories d\'état central ne sont effectivement que du génocide déguisé.
Avez vous compris que l\'état depuis la Révolution ,ne veut qu\'une seule ligne sans une tête qi dépasse .
La société doit être qu\'une seule masse à diriger ,dresser,manipuler.
La droite ligne d\'état est de faire disparaitre les peuplements anciens et de refaire une société en la déstructurant et en la remplaçant par du nouveau sang( ce que nous voyons tous les jours que Dieu fait(émigration à outrance - islamisation à ne plus voir une église,un curé,etc)
Monsieur ,toute cette philosophie d\'état n\'est pas du capitalisme mais de la pure action socialo/communiste,injectée depuis le XIXsiècle.
Notre jeunesse est reformatée dans cet esprit (il n\'y a plus de garde-fous (ni légaux ,ni familiaux)
Nos sociétés se meurent par et dans leurs défauts.
Nos \"penseurs de devenir et de République\" ont voulu faire des individus des robots \"Uniques\" sortant du même moule ,obéissants aux mêmes règles,dans la même communion de l\'être suprême (celui de la République)
Au bout de 220 ans ,cette République et ses relents commence à sentir le vent de l\'histoire fait une auloffée.
Les peuples ne sont plus des jouets manoeuvrables et corvéables \"à MERCY\".
Dernier point,La bretagne a trop été massacrée par des actions de manipulations de masse venant de l\'état par soumission interposée,qu\'il lui sera difficile de s\'émanciper directement par une autonomie suivie d\'une indépendance( là je suis très pragmatique et réaliste).
Un rouleau compresseur ne peut pas s\'ébranler sur le poids de nos propres divisions et sans une véritable unité bretonne.
Sommes nous \"à l\'état de peanut\"?
Je reviens à la question initiale, soulevée avec pertinence par Mark Bihan ou par Ar Vran : Pourquoi les jeunes Bretons ne se reconnaissent-ils pas dans les actes et les idées de ceux qui les ont précédés ? Plus précisément : pourquoi la stratégie qui consiste à acculer la France au multiculturalisme pour faire avancer la revendication bretonne n\\\\\\\'est-elle plus compréhensible ?
Dans mon article, j\\\\\\\'aborde sur un ton rigolard la méconnaissance, de la part des jeunes, de l\\\\\\\'engagement tel qu\\\\\\\'il fut vécu il y a trente ans. La plupart de ceux de ma génération avait, de la même façon, un refus de connaître et de comprendre l\\\\\\\'engagement de ceux qui les avaient précédé 30 ans plus tôt, à savoir les Breiz Atao. Sans doute y a-t\\\\\\\'il, dans la fragilité du mouvement breton, cette idée qu\\\\\\\'il faut repartir à zéro à chaque génération, et que nos prédécesseurs ne valaient rien.
La stratégie du multiculturalisme (c\\\\\\\'est une stratégie, pas un idéal, entendons-nous bien) vaut que l\\\\\\\'on en discute, car elle semble être la pierre d\\\\\\\'achoppement. Mais le cadre des commentaires lié à ma chronique me semble mal adapté à un tel débat. Il faut trouver un lieu pour le tenir, et surtout pour en extraire quelque chose de constructif et de durable.
Bien sûr que l’oligarchie républicaine jacobine (droite et gauche réunies) fait tout pour éradiquer la conscience bretonne, la culture bretonne, la langue bretonne...
Cela a commencé par l'interdiction unilatérale et illégale face au droit international de siéger des États de Bretagne lors de la nuit du 4 aout 1789...
Puis Conlie et 14-18 où les bretons sont considérés comme de la chair à canon... pendant que Jules Ferry demande à ses préfets et instituteurs de TUER la langue bretonne...
A la "libération française", De Gaule reconnaissant aux bretons leur engagement dans la "france libre" est dissuadé par Debré de réunifier la Bretagne morcelée par Vichy, offrant un boulevard à la baronnie des Guichard, Fillon, Auxiette et Ayrault... sur le dos des bretons et de la Bretagne.
Notre langue est sous perfusion, notre histoire non enseignée, et aucun musée en Bretagne ne parlent de nos rois et de nos ducs...
TV Breizh a été saboté à la naissance, le Parlement de Bretagne (le monument) a été incendié sur ordre, puis ses tapisseries les plus bretonnes à nouveau incendiées dans l'atelier de restauration (!!), alors que ses sculptures frontales de parlementaires bretons avaient déjà été cassées à la masse dans les années 60, sur ordre des bâtiments de france...
Volonté en 2000 de noyer notre histoire et notre mémoire sous les ordures à Saint-Aubin du Cormier, puis sabotage des entreprises culturelles des opposants qui ont gagné et sauvés les lieux de l'infamie...
Interdiction pour la Bretagne d'avoir une équipe nationale de foot-ball, une radio bretonne émettant sur toute la Bretagne, etc... La liste est trop longue pour la dresser ici!
Alors OUI monsieur Le Mat, il y a un véritable complot jacobin contre la Bretagne, passé comme un bâton de relais de gouvernements en gouvernements, et ne pas le voir et le comprendre est faire preuve d'une naïveté déconcertante... Vous m'étonnez!
Aucune circonstance atténuante, qui plus est à l'heure d'une europe Fédérale incontournable (c'est celà ou le chaos), ne peut être invoquée pour absoudre les fondateurs de l'ETAT FRANCAIS (monarchie ou République) de leur volonté hégémonique sans partage et, j'ose le dire, sans démocratie.
Ce que je crains dans votre "réalisme", c'est qu'il ne soit que désespérant et démobilisateur. Il mène à une position de repli et d'amertume. Notre capacité à agir, et notre façon d'agir, dépend de l'idée que nous nous faisons de l'adversaire. Si nous le considérons comme un monstre inhumain, nous reculerons, ou alors nous perdrons un peu de notre humanité.
Je ne nie pas les faits, mais je n'en ai pas la même interprétation que vous. J'y vois un projet humain de haut niveau (créer une république une et indivisible)qui passe, entre autres, par l'anéantissement de la Bretagne en tant que nation. Entre autres ! Ce n'est pas un complot spécifiquement anti-breton, c'est une conception de l'organisation sociale que l'on appelle l'état-nation. Cette conception, qui a culminé dans les totalitarismes du 20ème siècle, est en déclin et cède progressivement la place à de nouvelles organisations sociales fondées sur les communautés réelles et virtuelles. La Bretagne, qui est capable d'inspirer des comportements communautaires, solidaires, tribaux, a une place dans ce nouveau monde. La France ne peut s'appuyer que sur des comportements "civiques" et des contraintes légales. Elle est moins adaptée à la révolution sociale et technologique qui vient.
Comme Spered Dieub, je pense que les militants bretons peuvent devenir jacobins. Surtout s'ils ont une croyance trop forte en la puissance et en l'avenir du jacobinisme.
Oui, je dis haut et fort que le régime jacobin que nous subissons depuis plus de 200 ans maintenant, (après un ancien régime monarchique qui lui aussi a eu ses excès anti-bretons), est une injure à l'esprit d'équité et de dignité, une ignominie ethnocidaire mafieuse et égocentrique, souillée de sang innocent et fabriquant souffrances et injustices...
Non seulement leurs représentants d'aujourd'hui ne regrettent rien, mais ils persistent et signent: ils glorifient Jules Ferry et Gambetta comme leurs pères spirituels, refusent obstinément la réunification de la Bretagne, son autonomie, la défense officielle de sa culture, de son patrimoine linguistique et de son Histoire, et surtout la simple reconnaissance du Peuple Breton... Il nous interdisent d'exister, ni plus ni moins!
Que ces gens là soient maudits! Que les bretons arrêtent définitivement de voter pour ces hypocrites menteurs et voleurs, et qu'ils disparaissent à jamais de notre réalité... puis un jour de notre mémoire!
Et je dis tout cela avec grande délectation, sans être ni dans le repli ni dans l'amertume! Et si je considère effectivement le jacobinisme comme une idéologie inhumaine d'un autre âge, celle des coupeurs de têtes de la terreur sanguinaire et révolutionnaire, je ne suis pour autant ni dans la reculade, ni dans une perte quelconque de mon humanité: au contraire, je suis debout, résistant et clairvoyant, sans aucune concession pour la vilenie jacobine qui devra bientôt rendre des comptes, et payer dédommagements au nom de la véritable justice des peuples que nous appelons de nos vœux.
Ceci dit j'aime la vie, j'ai des prédispositions pour le bonheur, et je couve de nombreux projets... tout en gardant à la bouche un seul mot pour notre avenir: LIBERTÉ!!!!
(est-ce si difficile à comprendre?)