A l’heure où la France fait les yeux doux à la Chine, ce pays immense contribue à ruiner notre économie en fabriquant des produits identiques aux nôtres –et souvent copiés sur les nôtres- à un coût parfois 10 fois inférieur au prix du marché français. Les très faibles charges salariales des entreprises chinoises expliquent ces prix très bas. Les premiers touchées sont nos artisans et nos petites entreprises. Parfois, le dépôt de bilan est inévitable. Certaines entreprises, pour survivre, n'ont d'autre choix que de faire fabriquer en Chine des pièces assemblées ensuite en France, afin de sortir sur le marché un produit fini à un prix acceptable ! Le Monde (5 mars (p.13) raconte la démarche de survie de Sunlux, petite entreprise productrice de luminaires, dans les Vosges, ne survivant aujourd’hui que grâce à l’importation de Chine d’éléments à très bas prix utilisés dans la réalisation finale des luminaires. dit Frédéric Lavaille, PDG de Sunlux. La Bretagne souffre des mêmes maux que les Vosges ou autres régions de France. Cette semaine, cet artisan qui travaille la pierre près de Saint-Brieuc, confiait : « Avec l’arrivée des produits chinois sur le marché de la pierre, j’ai du licencier 7 personnes ! » Et de citer telle ou telle carrière de Bretagne, contrainte de fermer depuis l’arrivée des produits chinois. Nos communes bretonnes ont accentué le phénomène en achetant des pavés ou des bordures de trottoirs chinois pour des réalisations de voierie. Certaines ont, depuis, décidé de ne plus acheter chinois… Mais, le vrai problème est d’une réforme globale de notre approche économique. Face à une production chinoise à bas prix, obtenue souvent en faisant travailler, dans des conditions inhumaines, femmes et enfants, nos entreprises doivent, bien sûr, améliorer rapidement la productivité, serrer les coûts à tous les niveaux, valoriser le service. Mais, cet effort interne aux entreprises ne suffit pas. Il faut surtout que l’Etat revoit d’urgence le système français de charges des entreprises. Tout particulièrement pour les petites entreprises et les artisans, qui ne pourront s’en sortir que par une diminution sérieuse des charges. Cet artisan de Saint-Brieux travaillant la pierre rappelait : Un système avait été évoqué voici quelques années : celui d’une péréquation au niveau des grandes entreprises et des petites, basée sur le prélèvement d’un pourcentage du chiffre d’affaires. 1% prélevé sur le chiffre d’affaires d’EDF ou de France Telecom ne représente pas grand-chose pour ces mammouths et peut être supportable pour les petites entreprises et les artisans. Ce 1% mis dans une caisse commune sert à payer la masse des charges des entreprises. Quelle que soit la solution à trouver : répartition des charges en fonction de l’importance du chiffre d’affaires, TVA sociale…ou toute autre formule, il y va de la survie à court terme de nos artisans et de nos petites entreprises. La Bretagne, avec un taux élevé d’artisans, fragilisée par un manque de diversification de sa production industrielle, axée surtout sur l’agro-alimentaire, est concernée au premier chef par une réforme rapide du système de prélèvement des charges des artisans et des petites entreprises. A l’Etat et à nos élus, quels qu’ils soient, de lancer d’urgence une réflexion économique qui aboutisse rapidement à des modifications mettant nos artisans et nos petites entreprises en meilleure position pour affronter le ! Dans le cadre d’un fédéralisme donnant aux régions un pouvoir de décision en matière économique, la Région Bretagne pourrait s’atteler en priorité à cette tâche vitale pour l’avenir de notre économie. Michel Le Tallec Président de Kevredelezh Vreizh, Parti fédéraliste de Bretagne kvpfmlt [at] wanadoo.fr