Anthony Marchand  espoir région Bretagne  lors du prologue au 
Havre de la Solitaire du Figaro  le 25 juillet 2010
Anthony Marchand espoir région Bretagne lors du prologue au Havre de la Solitaire du Figaro le 25 juillet 2010

Il a succédé à François Gabart en remportant le Challenge Espoir Région Bretagne à l'automne dernier. Anthony Marchand, le nouveau skipper Espoir Région Bretagne, porte les couleurs de sa région pour deux années et prendra le départ de sa première Solitaire du Figaro demain mardi 27 juillet au Havre

Il a succédé à François Gabart en remportant le Challenge Espoir Région Bretagne à l'automne dernier. Anthony Marchand, le nouveau skipper Espoir Région Bretagne, porte les couleurs de sa région pour deux années et prendra le départ de sa première Solitaire du Figaro demain mardi 27 juillet au Havre. En quelques mois, Anthony a déjà beaucoup appris au contact des plus expérimentés avec lesquels il s'entraîne au Pôle France Finistère Course au Large. Il n'a aucun complexe à clamer son objectif : viser la première place au classement bizuth …

Bizuth sans complexe.

Anthony Marchand est l'un des huit bizuths de la Solitaire du Figaro, parmi 45 concurrents, une chance unique, une fois dans sa vie. Ses concurrents, il les connaît autant qu'il les observe. Il a navigué enfant en régate contre certains d'entre eux, il en a découvert d'autres sur les courses d'avant-saison. Il ne les craint pas mais il a pleinement conscience de leur bon niveau et de leur combativité.

Anthony Marchand : « Mon objectif est clairement de courir pour le classement bizuth. Je m'étais toujours dit que ce serait l'objectif de ma première Solitaire du Figaro, j'y suis et je n'ai pas changé d'objectif. La pression monte parce qu'il y a du monde, il va falloir se battre ! Mais ce n'est pas ce qui va me faire oublier la course et les options possibles. Je ferai ma route, je ne serai pas focalisé sur le classement. Les autres sont comme moi, personne n'a envie de rater cette chance là … »

Huit mois mais deux années gagnées.

Intégré au Pôle Finistère Course au Large depuis le mois de novembre 2009, Anthony s'est retrouvé plongé dans l'ambiance du sport de haut-niveau avec des skippers de référence. Entraînements sur l'eau, séances de formation théorique, débriefings communs, il vit au quotidien avec le groupe, un atout exceptionnel dont le Skipper Espoir Région Bretagne a pleinement conscience : « J'ai du mal à mesurer ma progression depuis que j'ai intégré le pôle mais globalement, je suis étonné de mes résultats depuis le début de la saison, je ne pensais pas m'en sortir comme cela.

Par rapport à un skipper qui n'est pas intégré au pôle Finistère Course au Large, je gagne deux années : l'atmosphère de performance et de progression constante qui règne au pôle ainsi que l'échange sont des moteurs incroyables. Je n'arrête pas de le répéter mais je suis vraiment étonné de l'échange entre les coureurs. Ceux qui ne sont pas au pôle ne le savent pas et ne s'en rendent pas compte. Par exemple, hier je suis allé voir Nicolas Lunven pour mesurer son gréement. Peu de choses sont secrètes, les discussions sont ouvertes entre tous, il y a un véritable échange et c'est ce qui nous donne une valeur ajoutée. Ce n'est pas un hasard de voir qui étaient les premiers au prologue hier. »

Les derniers jours : retarder la pression … Parce qu'il se connait bien, Anthony Marchand a organisé la semaine précédant le départ avec quelques jours de coupure : « Dès le début j'ai mis le bateau en configuration puis j'ai eu besoin d'oublier la course. Je suis rentré chez moi à Lorient pour ne revenir que 5 jours avant le départ. La pression remonte seulement la veille du prologue. Aujourd'hui, à la veille du départ, je me consacre à la météo et je fais les dernières petites courses du bord que j'aime bien faire moi-même parce que je choisis ce qui me plait dans les rayons ! A part le lyophilisé, j'emporte des conserves et une grande salade de pâtes froides, mais peu de sucrerie. »

Première étape, premier marathon.

La première étape de 515 milles entre le Havre et Gijon en Espagne demandera une attention soutenue. Entre le raz blanchard, la côte bretonne nord et sud et le golfe de Gascogne, Anthony ne prétend pas tout connaître : « Je trouve cette étape compliquée, il peut y avoir de gros écarts de temps à l'arrivée. Mais on m'a souvent dit que c'est sur les grandes étapes où l'on craint les plus grands écarts qu'il y en a le moins … Et c'est sur les petites étapes que les choses se jouent ! Je ne suis pas habitué à faire ce type de course côtère en été avec des conditions thermiques, des vents mollissants, des conditions anticycloniques. La mistoufle me terrorise ! Je ne connais pas très bien les effets de site de la côte nord bretonne. J'ai navigué en baie de Saint-Brieuc en Laser mais autour de trois bouées. Lorsque j'ai commencé à courir en habitable, c'était en Bretagne sud. La Bretagne nord, je l'ai découverte sur les Tours de Bretagne, le Tour de France, mais c'est récent. Ce sera peut-être plus facile après le raz de Sein. »

Le sommeil, cet inconnu.

A terre, Anthony Marchand ne s'endort jamais très tôt mais il aime dormir le matin, sans toutefois avoir besoin d'un grand nombre d'heures de sommeil. En mer, il n'a aucune idée de la façon dont il gèrera son sommeil. Ce qu'il sait c'est qu'il est hors de question de s'endormir sur un bateau mal réglé … Il ne faudra donc pas douter mais ce n'est pas une chose facile lorsque l'on découvre. Anthony Marchand : Le départ de la Solitaire du Figaro sera donné demain mardi 27 juillet à 14h au Havre. L'arrivée de la première étape devrait être jugée vendredi 30 juillet, soit après trois jours et trois nuits de course.