Elections régionales,
l'UMP prise à son propre piège
Le récent sondage portant sur les intentions de vote pour les élections régionales en Bretagne administrative, démontre la forte probalité que l'UMP de Josselin de Rohan perde la région au profit de la gauche. A priori destiné à bipolariser la vie politique au profit principal de l'UMP, le mode de scrutin imaginé par le gouvernement se retourne contre lui. En fait de bipolarisation, c'est une tripolarisation qui se dessine : l'UMP et ses affiliés d'un côté, le PS et ses obligés d'un autre, et le FN comme troisième force d'ores et déjà créditée de 11 % des voix. Voilà le résultat d'un second tour réservé aux listes obtenant au moins 10 % des votants au premier tour ! Sauf à imaginer le FN soutenant l'UMP..., c'est donc une triangulaire qui s'annonce pour le second tour : la liste d'union de la gauche l'emporterait alors. Exit Josselin de Rohan, exit l'UMP "sûre d'elle et dominatrice".
Elections régionales,
l'UDF condamnée à faire allégeance à l'UMP
Le même sondage traduit l'échec annoncé de l'UDF de Bretagne incapable de proposer une alternative à l'UMP, seule attitude qui pouvait lui permettre de franchir la barre des 10 %. A force de déclamer son intention de ne jamais se démarquer de l'UMP qu'elle rejoindrait automatiquement au second tour, l'UDF décourage ses électeurs potentiels : inspirés par le bon sens, ceux-là préfèrent apporter directement leurs suffrages à l'UMP plutôt que de passer par l'inutile case UDF. Créditée de 6 % (mais, la dynamique ainsi cassée, la barre des 5 % sera-t-elle seulement passée ?), l'UDF locale paie son incapacité de construire une force de proposition nouvelle. Surtout, elle n'a su trouver dans le Mouvement breton que des renforts parcellaires, de la part d'individualités qui, toujours, elles aussi, ont été les cautions de la droite parisienne. Celles-là, au second tour, accepteront-elles de faire le jeu de Josselin de Rohan qu'elles accusent par ailleurs en privé de tous les maux ? E!
n tout état de cause, l'UDF est condamnée à passer sous les fourches caudines de l'UMP. En politique, la pusillanimité se paie au prix fort.
Elections régionales,
le MRB renforcé dans sa stratégie
A l'analyse de cette conjoncture, le MRB se félicite de s'être retiré d'une élection truquée à la base par le mode de scrutin dévastatoire imposé par l'UMP. Par ailleurs engagé dans les élections cantonales du Finistère, dans lesquelles ses candidats affronteront notamment les représentants de l'union de la gauche et de l'alliance UMP/UDF (encore !), le MRB entend démontrer qu'il est possible de créer une force politique bretonne autonome. En parallèle, et en toute logique pour le premier tour des élections régionales, le MRB s'oriente vers une consigne de vote en faveur de l'abstention.
Elections régionales et cantonales,
le MRB fidèle à ses engagements
Le vote breton, parce que désormais incarné par le MRB, n'a plus vocation à être instrumentalisé par la classe politique nationale et ses représentants locaux. L'UDB d'un côté avec la gauche, quelques individualités de l'autre avec la droite, acceptent depuis des années de soutenir des partis parisiens qui foulent aux pieds les priorités définies par le Mouvement breton. Ainsi, le MRB dénoncera tout renfort qui serait accordé à une UMP qui, en décembre dernier, par la voix de son député HUNAULT, proposait un projet de loi visant à "réunifier une région grand Ouest" et qui, en clair, visait à la désintégration en son sein de la Bretagne, de la Normandie, du Poitou, du Maine et de l'Anjou. Ce projet fou, par ailleurs soutenu par les "grandes sphères socialistes parisiennes", préfigure une Europe technocratique des grandes régions que le MRB tient pour inacceptable. Dans le même ordre d'idée, le candidat du MRB aux cantonales de Lannilis (Finistère) a récemment dénoncé par une !
lettre ouverte la décision de "l'Assemblée des Evêques de France" de calquer le nouveau découpage des régions apostoliques de France sur le modèle des régions administratives. Enfin, le MRB dénonce la manoeuvre du gouvernement UMP à propos du "procès de l'ARB" : opportunément ressortie à la veille des élections, cette affaire remet en surtout en lumière que des militants sont enfermés depuis quatre ans dans des geôles parisiennes sans jamais avoir été condamnés. Quatre ans !