L'élection présidentielle qui approche va être, à nouveau, l'occasion d'entendre des promesses, encore des promesses, et rien d'autre que des promesses sans lendemain.
Chaque association bretonne, chaque électeur breton responsable va aller, bon train, quémander un peu plus de respect, un peu plus de démocratie auprès des candidats. Et la ratification de la Charte des langues régionales ou minoritaires va revenir sur le tapis, avec toujours, la même réponse bloquée : l'article 2 de la Constitution, alors qu'il avait été rédigé contre la prédominance de l'anglais (!). La réunification de la Bretagne historique, et, ne l'oublions jamais, économique, va être à l'ordre du jour des réunions électorales, mais avec une échéance reportée aux lendemains - lointains - de cette élection présidentielles. L'enseignement de notre Histoire passera à la trappe, ainsi que celui de la langue bretonne. . .
Or, une seule revendication et rien qu'une seule peut tout résumer : la Reconnaissance des minorités dans leur entité territoriale.
Les autorités européennes ont, d'ailleurs et depuis longtemps étudié, rédigé et adopté une charte sur ce sujet. Pourquoi le Pays "auto-proclamé" des Droits de 'Homme ne l'applique-t-il pas ?
Parce que, depuis des siècles, la France n'a cessé de tenter de vouloir faire disparaître notre Bretagne, en s'appuyant sur :
• la terreur, avec toutes ses invasions au temps de notre indépendance ou de notre autonomie, invasions terribles, dont nous avons, par exemple, le témoignage accablant des "Lettres" de la Marquise de Sévigné, lors de la Révolte des Bonnets Rouges, en réalité une insurrection nationale, suite au non-respect du Traité d'Union (qui n'était pas un traité d'annexion) entre la France et la Bretagne. Et ne parlons pas de la répression contre la Chouannerie, cette lutte de la Liberté contre le pouvoir central parisien !
• une haute noblesse achetée que ce soit lors de notre défaite de Saint-Aubin du Cormier (1488) ou lors du vote du Traité d'Union entre la France et la Bretagne (Vannes 1532) ;
• une bourgeoisie "emparisiannée" à l'affût de profit, qui accepta l'annexion pure et simple, lors de l'abolition des Droits et privilèges dans la fameuse nuit du 4 août 1789, abolition qui ne fut jamais validée par les États de Bretagne (assemblée souveraine) ;
• des partis politiques et leurs associations satellites qui ne sont que les défenseurs les droits de "l'homo ...parisianus" et les meilleurs représentants du pouvoir central.
Aujourd'hui il n'y a aucun changement dans la mise en œuvre de cet ethnocide. Bien des exemples quotidiens confirment la non-volonté de la France à aider les minorités sur les territoires dont elle a la charge. Bien au contraire, nous constatons une volonté de plus en plus forte de vouloir les écraser.
Ensemble et tout de suite, il nous faut peser, de toutes nos forces, pour faire passer le message de la Reconnaissance des minorités dans leur entité territoriale, ce message qui n'est rien d'autre que la solution, que la réponse positive (à l'exception, n'ayons pas peur des mots, de l'indépendance) à toutes nos revendications formulées ici et là.
Il faut donc que cette Reconnaissance des minorités dans leur entité territoriale figure, dès 2007, en tant qu'ajout à la Constitution.
Nous retrouverons ainsi notre légitimité, notre droit à la Vie, notre fierté : notre Identité bretonne !
Lionel Chenevière
10 octobre 2006
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