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- Communiqué de presse -
Du reuz à Plouared pour être entendu-e-s !
Le collectif Ai'ta ! a tenu à faire entendre son profond mécontentement mardi soir lors de la cérémonie d'inauguration de la gare de Plouaret. En effet, la langue bretonne et ses
Par Collectif pour Ai'ta ! Kreiz Breizh le 5/11/14 1:35

Le collectif Ai'ta ! a tenu à faire entendre son profond mécontentement mardi soir lors de la cérémonie d'inauguration de la gare de Plouaret. En effet, la langue bretonne et ses locuteurs sont une fois de plus méprisés par la SNCF et les pouvoirs publics. L'action pacifique mais déterminée du collectif visait à rappeler que nous n'accepterons pas que la langue bretonne soit absente ou traitée comme une langue étrangère dans les gares et trains de Bretagne, tel que le prévoit le projet élaboré par la SNCF avec l'accord de Gérard Lahellec, vice-président de la Région Bretagne en charge des transports. Nous exigeons une signalétique fonctionnelle bilingue et paritaire (informations complètes en breton et en français, présentées dans la même taille et la même police), à l'instar de ce qui se fait dans toutes les autres régions européennes où existent une ou plusieurs langues minoritaires. Le collectif dénonce enfin l'interpellation de trois de ses militants au cours de cette action légitime, car leur seul crime est d'avoir voulu être entendu et respecté par les dirigeants présents à Plouaret ce soir-là.

Militants et sympathisants du collectif Ai'ta! se sont retrouvés à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle gare de Plouaret pour faire entendre leur colère. En effet, voilà quelques dix ans que nous multiplions les lettres, les actions de sensibilisation et les rendez-vous pour que la langue bretonne puisse trouver toute sa place au sein des gares et des trains de Bretagne… en vain ! La SNCF et les élus concernés refusent de nous entendre. C'est donc muni d'instruments de toutes sortes que nous sommes venus donner de la voix à Plouaret. Mis à part un cache-misère bilingue installé à la va-vite sur le fronton de la gare quelques heures avant son inauguration, la langue bretonne y brille par son absence totale. Les militants ne sont donc pas tombés dans le panneau et ont su se faire entendre à grand renfort de timbales, de casseroles et autres vuvuzelas. Après avoir poussé de la voix en gare de Plouaret, ceux-ci ont pris la direction de la salle communale où avait lieu le vin d'honneur. Les élus ont refusé de les laisser entrer et ont fait appel à la gendarmerie pour les évacuer brutalement. Trois personnes ont été arrêtées pour être interrogées puis finalement libérées peu après 19h, faute de charge contre elles.

Suite à cette action, le collectif Ai'ta ! réaffirme qu'il ne se contentera pas des mesurettes symboliques que propose la SNCF avec la complicité de certains élus. Nous exigeons une prise en compte globale de la langue bretonne dans l'ensemble des gares de Bretagne : signalétique bilingue, complète et paritaire ; introduction de la langue bretonne dans les automates ; annonces vocales bilingues ; valorisation des employés brittophones. Nous voulons que la langue bretonne vive et cela ne saurait être si l'on continue délibérément à la proscrire ou à minimiser le plus possible son usage dans la vie publique. Aujourd'hui, les jeunes générations en ont assez de mendier le droit fondamental de pouvoir vivre leur langue au quotidien. A l'image du combat entrepris en son temps pour le maintien de la gare de Plouaret et l'obtention de liaisons TGV, il s'agit là d'une question fondamentale de respect des Bretons, de leur territoire et de leur identité. Si la SNCF et les élus refusent de comprendre ce message, alors des actions de désobéissance civile d'une autre ampleur s'imposeront.

Voir aussi sur le même sujet : ai\'ta, brezhoneg, breton