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- Communiqué de presse -
Diviser pour régner, la Bretagne trinque
Le SPACE, l'un des premiers salons agricoles d'Europe, vitrine de l'agriculture bretonne, vient de fermer ses portes sur un constat de crises multiples. Au même moment, à Sainte Anne la Palud, deux rencontres improbables, l'une, écologiste réclamant de vraies mesures, bien justifiées, d'éradication des algues vertes, l'autre, composée d'agriculteurs prônant l'union bretonne nécessaire, autour d'une volonté d'un 'vivre ici' tous ensemble.
Yves Pelle Par Parti Breton - Strollad Breizh le 28/09/10 17:36

Le SPACE, l'un des premiers salons agricoles d'Europe, vitrine de l'agriculture bretonne, vient de fermer ses portes sur un constat de crises multiples. Au même moment, à Sainte Anne la Palud, deux rencontres improbables, l'une, écologiste réclamant de vraies mesures, bien justifiées, d'éradication des algues vertes, l'autre, composée d'agriculteurs prônant l'union bretonne nécessaire, autour d'une volonté d'un 'vivre ici' tous ensemble.

La vision de ces deux mondes que la ruralité et l'urbanisme séparent de plus en plus, donne une image d'incompréhension et de division assez catastrophique… peut-être pas pour tout le monde !


Impact social :

Le 'miracle agricole Breton' des années 1990 devient cauchemardesque tant au niveau environnemental, qu'économique, qu'humain… 40 % des élevages sont dans le rouge et on ne comptabilise même plus les multiples suicides ! La société bretonne est dans une situation de fracture sociale au moment même où se profile un risque imminent d'effondrement de son activité économique. Notre monde agricole et ses activités associées représentent pourtant 30% de nos emplois et 40% de notre PIB. Depuis trois décennies, la population agricole bretonne a été divisée par trois et ce rythme s'accélère. Nous avons les compétences techniques mais nous sommes de plus en plus en perte de compétitivité face à nos concurrents qui ont restructuré et diversifié leurs activités avec les bioénergies notamment. Cet état de crise permanente devrait encore s'amplifier avec la modification de la PAC en 2013 qui exposera nos producteurs aux aléas des cours mondiaux; nous devons donc nous attendre à une forte augmentation des faillites agricoles et du chômage; la Bretagne va rentrer dans une crise sociale profonde et il faut espérer qu'elle ne nous soit pas fatale!


Des structures conservatrices :

Il faut comprendre que nous vivons depuis longtemps sous le contrôle d'une république parisienne qui orchestre sa politique agricole avec le soutien efficace et obéissant de ses relais locaux : Crédit Agricole, Chambre d'agriculture, syndicat majoritaire, établissements d'enseignement, firmes… Le conformisme a gagné l'agriculture bretonne qui, de frondeuse, est devenue servile et légitimiste. Nous constatons même depuis quelque temps un durcissement de ces positions hégémoniques et conservatrices au point de se demander si l'État français n'organise pas efficacement la disparition de notre agriculture familiale au profit d'une agriculture industrielle et libérale de type américain (la nouvelle Loi de modernisation agricole va dans ce sens). La collusion de nos organisations professionnelles est troublante et visiblement intéressée ! Elle est avant tout coupable et l'aveuglement de ses dirigeants irresponsable ! Il faut être conscient que la France peut se passer de l'agriculture bretonne et qu'elle n'hésitera pas à le faire.


Des intérêts économiques exogènes :

Cette gestion opaque et cette évolution inquiétante sont pourtant aux antipodes des intérêts de la majorité de nos agriculteurs qui souffrent tous les jours du mépris et de la précarité de leur revenu. Nous sommes gérés par une économie de type coloniale qui consolide les revenus de la grande distribution et de l'État (TVA et impôts). Ce même État soigne parallèlement l'intérêt des firmes fussent-elles multinationales ainsi que des céréaliers (amis du Fouquet's) qui se voient en plus gratifiés de primes PAC alors même que les prix des céréales sont au plus haut !


Un environnement sacrifié sur l'autel de la productivité :

L'agriculture durable ou biologique n'est dans ce pays qu'une gentille chimère. Notre environnement est lui aussi gravement impacté avec cette conception productiviste. Les algues vertes dégradent l'image internationale de la Bretagne en faisant même la Une du New York Times, mais là aussi, force est de constater qu'il n'y a aucune volonté politique pour régler ce problème ! La Bretagne est perdante à tous les étages ! Quand nous nous réveillerons, il sera trop tard ! Les jeunes désertent déjà le métier, le monde rural se délite et la Bretagne après quelques soins palliatifs, sera vidée de sa substance ! Cette violence nous est insupportable !


Au Parti Breton, nous n'opposons pas agriculteurs et écologistes humanistes

Le combat à mener doit prioritairement cibler la cause de nos problèmes. Les algues vertes divisent alors qu'elles devraient rassembler la société bretonne en responsabilisant agriculteurs et consommateurs autour d'un objectif commun : combattre la politique française qui organise la disparition de notre économie et de nos emplois. Ce combat est celui de tous les Bretons qui, avec nous, souhaitent plus de justice et de démocratie. Pays à taille humaine, la Bretagne doit s'imaginer un avenir et le mettre en œuvre. La prise de conscience est réelle et l'envie d'agir aussi et, comme André Glon, nous affirmons sans ambigüité : "Notre problème, c'est la France !"


Un plan d'urgence :

Face à cette situation, la Bretagne a besoin d'unité. À son époque, le CELIB avait fédéré les décideurs d'horizons politiques différents, pour relever l'économie bretonne. Le Parti Breton souhaite que des mesures rapides soient prises pour sortir de cette situation. Nous voulons pour la Bretagne, une agriculture productive et créatrice d'emplois, respectueuse des producteurs, des consommateurs et de l'environnement.



Nous demandons que le Conseil régional s'accapare rapidement de la compétence agricole et nomme auprès de Bruxelles un représentant permanent pour y défendre les intérêts de la Bretagne (nous n'avons pas un seul député européen !).


Nous demandons que les aides PAC (1er et 2ème volet) soient, comme cela se fait dans toutes les autres régions européennes, gérées par notre assemblée régionale. Nous demandons une gestion paritaire et une représentativité équitable des agriculteurs dans les instances professionnelles afin de responsabiliser l'ensemble des filières.


Nous demandons le transfert rapide de la compétence sur l'enseignement agricole et sur la gestion de l'eau afin de résoudre rapidement la problématique des algues vertes.


Nous demandons au Conseil régional d'œuvrer rapidement pour améliorer la compétitivité de nos agriculteurs (aides à la conversion vers une agriculture plus durable, mise en place rapide de stations de méthanisation, aide à la limitation du travail du sol, incitation des systèmes herbagés, limitation des intrants exogènes, production de protéines végétales…)


Nous demandons une aide sociale pour les agriculteurs en difficulté, une valorisation des productions et des revenus par la relance des exportations et de la recherche.


Nous demandons également une revalorisation sociale et salariale des métiers liés à l'agro-alimentaire. La Bretagne a des compétences et des atouts, ne comptons pas sur les autres pour les défendre à notre place ; pour que la Bretagne vive, soyons unis, solidaires et déterminés, l'heure n'est plus à la division!

Hervé Le Quéré, chargé des affaires agricoles

Secrétaire fédéral 56 du Parti Breton

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Cet article a fait l'objet de 1305 lectures.
Vos 5 commentaires :
parisse philippe Le Mercredi 29 septembre 2010 15:05

la division des Bretons vient des Bretons eux-mêmes: la preuve à Ste Anne la Palud ...
deux conceptions différentes qui s' opposeront toujours : celle du profit , du productivisme et du corporatisme qui ne date d'aujourd'hui , cf le remembrement et une conception humaniste , proche de l' individu et du respect de son environnement ...
à chacun de choisir son camp mais je constate que le PB a été très discret sur le rassemblement de Ste Anne !
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Yann Kristoc'h C Le Mercredi 29 septembre 2010 15:05
C'est un fait connu : "toutes les régions d'Europe gérent eux-même leurs aides de la PAC" et "disposent de représentants à Bruxelles". L' "Etat Français est le seul pays d'Europe à s'accaparer ce qui est légitimement du ressort de ses régions" et cela contre la volonté de l'UE.
Nos paysans bretons semblent être les seuls paysans européens à ignorer ce fait vital à leur survie. A part en Bretagne, quel paysan européen laisse un état central gérer son avenir surtout quand ce dernier lui est historiquement aussi peu favorable?!
Surprenant, les écologistes politiques même après 30 ans d'une catastrophe écologique continuent de manifester et de s'opposer aux paysans mais jamais ils ne demandent le tranfert légitime au Conseil Régional de la gestion de l'eau et de l'agriculture. D'ailleurs pas plus que leur nouveaux amis de l'UDB! Surprenant est un euphémisme!
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erwan le bourhis Le Jeudi 30 septembre 2010 07:40

ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tous les partis bretons qui parlent d'agriculture durable veulent inciter a la limitation du travail du sol (je comprend par cette phrase le sans labour).
certes le sans labour diminue la consommation de gazoil, peut dans certains cas limiter les transfert d'azote et la lixiviation des nitrates, mais ce n'est pas le cas pour toutes les cultures.
cependant en contrepartie, le sans labour augmente fortement la pression maladie (dans une région déjà très exposée en raison de la climato) et limite moins fortement que la labour le développement d'adventices, ce qui conduit inévitablement a une augmentation de l'utilisation de phyto......
donc a mon avis la solution pour limiter de façon intelligente le développement des algues vertes n'est pas la, il faut prendre le problème de façon globale et bien penser aux autres conséquences qu'entraine les changements de pratiques...
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Pierre Morvan Le Vendredi 1 octobre 2010 11:19

Ce que dit M. Y K C n'est pas exact. Bien sûr que l'UDB demande le transfert des compétences "eau" et "agriculture" à la Région Bretagne. Elle le fait notamment dans son projet de "Statut particulier pour la Bretagne" publié il y a quelques années. C'est l'objet des articles 8 - 8 et 8 - 9 du titre II de ce projet.
Un lien pour le vérifier : http://www.udb-bzh.net/spip.php?article325&lang=fr
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SPERED DIEUB Le Jeudi 31 mai 2012 22:54
le saupoudrage des subventions pac en faveur des petites exploitations comme l'a si bien expliqué Yann Le Bleiz !!! bravo pour la cent quarantième (environ ) fortune de l'hexagone
Détenu à 80% par la famille Doux et à 20% par BNP Paribas, le groupe est le principal bénéficiaire français de la politique agricole commune (PAC), avec 59 millions d'euros d'aides versées lors du dernier exercice.
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