Écossais et Catalans ont voté leur avis…
Samedi les Bretons interpellent leurs députés car la démocratie est entravée.
Les Écossais ont largement participé au référendum officiel pour dire qu'ils ne voulaient pas d'indépendance. Mais ils ont amené Londres à devoir négocier un meilleur partage de la richesse nationale. Cependant leur parlement légifère afin d'adapter le droit administratif propre à l'Écosse qu'il gère comme il l'entend : car c'est cela, la démocratie.
Dimanche dernier, les Catalans se sont déplacés en masse - 2,3 millions - pour une consultation interdite par les lois de Madrid. À plus de 80 % ils ont demandé l'indépendance : pour l'heure, ça c'est de la démocratie entravée.
Quel chemin leur conseillera l'ONU que la Generalitat a consulté dans le cadre du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, démarche signée par l'Espagne dans le cadre des droits du “peuple espagnol” en son entier ?
Ainsi cadrés dans leurs frontières nationales, faisant fi des vieux peuples qui les composent, les États voient celles-ci garanties. Ainsi perdure l'ambiguïté sur le mot “peuple” et ses droits. Ainsi l'Espagne change sa façon de voir lorsqu'elle lorgne vers Gibraltar qu'elle estime être son territoire… sous couronne britannique. Couronne que ses habitants veulent garder car elle leur assure une plus grande liberté !
Même lors de la décolonisation, l'aspiration des peuples à s'administrer eux-mêmes n'a pas été respectée d'où les conflits sanglants où l'État français parfois, et les Casques Bleus, ont eu à intervenir - Katanga, Biafra, Rwanda, Soudan, Érythrée, entre autres -. Combien de morts lors de ces guerres, blessures encore ouvertes. Et que dire de l'indépendance accordée au Kosovo mais refusée à l'Ukraine de l'est où le conflit dégénère dans un bain de sang.
Pourquoi le droit des peuples est-il à géométrie variable ? Ce n'est pas cela la démocratie. L'ONU aurait besoin de revoir sa copie à l'aune du XXIe siècle où la mondialisation appelle à de meilleures racines pour ne pas sombrer en un magma où l'humain n'aurait plus sa place.
Mais rappelons le rapport de Mme Gay Mc Dougall, experte de l'ONU, suite à la rencontre avec des associations, dont une Bretonne, à l'UNESCO à Paris le 20 septembre 2007 juste avant la Breizh Touch du 23 sur les Champs Élysées. Elle écouta et reçut les doléances du peuple breton - non reconnu par l'État français - et son aspiration à l'autonomie administrative sur l'ensemble de son territoire historique.
Sans ambiguïté cette experte a désigné les manquements les plus élémentaires de cet État à la démocratie vis-à-vis de ses peuples de territoire ou d'émigration.
Avant d'entériner le diktat d'un premier ministre - Catalan d'origine ! - et d'un président monarque, nos députés devraient réfléchir à cette démocratie entravée.
C'est pourquoi samedi, il faut être nombreux devant les permanences de nos députés et discuter avec eux… Auront-ils tous l'élégance démocratique d'être présents à cette rencontre ?