Les décisions d'ouverture ou fermeture de classes prises cette semaine par M. l'Inspecteur d'Académie sont une nouvelle démonstration de l'incapacité, volontaire ou non, des administrations d'État à accompagner les choix des familles de Bretagne et les axes définis par les élus.
Ainsi, les mobilisations pour l'hôpital de Carhaix sont-elles l'indice révélant par ailleurs de multiples initiatives de citoyens, d'élus, d'entreprises, pour qu'entre Le Faouët, Glomel et Spezet le Centre Bretagne reste un bassin de vie de qualité.
Mais M. Couturau ayant lu de ses collègues d'autres administrations centrales qu'il ne fallait plus que les enfants naissent à Carhaix, il en déduit qu'en cohérence les mères qui auront fait plus de 60 km pour accoucher comprendront bien qu'il n'y ait pas non plus d'école dans leur lieu de vie. La mise à mort programmée de l'école de la Trinité-Langonnet est à comprendre dans cette logique d'abandon du Centre-Bretagne par les services de l'État, à rebours des élus du secteur et du Conseil régional qui se sont battus pour obtenir des accompagnements financiers européens. L'UDB (Union Démocratique Bretonne) dénonce cette décision irresponsable de M. Couturau, qui nécessite la mobilisation du plus grand nombre.
Ainsi aussi, les progressions d'inscriptions d'élèves dans les écoles Diwan et dans un grand nombre d'écoles bilingues sont l'indice d'un intérêt renforcé des parents pour cette démarche pédagogique et culturelle. La démonstration est faite que là où l'école propose le bilinguisme précoce, les citoyens sont réceptifs et curieux.
Mais M. Couturau ayant lu de sa hiérarchie que l'enseignement bilingue serait réservé à des pôles géographiques aussi proche des élèves (1) que Langonnet de la maternité de Quimper, il s'est déjà trouvé bien courageux d'ouvrir une classe de ce type à Ploeren.
Suffisant, assurément non ! Lors du CTPD (comité technique paritaire départemental) du 9 septembre, il a reconnu devant les représentants syndicaux du personnel qu'il y a bien 45 élèves inscrits dans la classe bilingue de Lorient-Merville. Mais qu'il n'a pas de solution ! Quel aveu ! Ainsi M. Couturau n'aurait pas effectué de prospective à partir des infos des écoles ? Sa hiérarchie et le Gouvernement dont il est l'agent auraient refusé la proposition volontariste du Conseil régional de s'investir dans la formation ? Ainsi, en catastrophe, après ces manquements évidents, on aurait cherché un enseignant sans s'adresser aux organismes compétents en la matière ? (Comment prendre au sérieux ses propos disant qu'il aurait rencontré 23 volontaires incompétents ?) .
À travers ces deux attitudes absurdes sur les dossiers de Langonnet et de Lorient, l'Inspection d'Académie fait la preuve de l'incapacité des administrations centralisées et éloignées du contrôle des élus du peuple. Involontairement, elle aide à la prise de conscience de la nécessité d'une réforme des institutions pour rapprocher les décisions des régions et que les citoyens de Bretagne soient plus autonomes. En attendant, les familles de la Trinité-Langonnet et de Lorient Merville ont besoin d'un soutien massif. La Fédération UDB du Morbihan appelle ses élus et militants à multiplier les initiatives pour que l'I A soit contrainte de trouver des solutions.
Yann SYZ
Responsable des affaires extérieures
Fédération Morbihan
udbmorbihan(AT)yahoo.fr
(voir le site)
(1) Exagération ? à peine : C'est la situation de l'enseignement bilingue en lycée voire, dans certaines zones, de collège.