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- Communiqué de presse -
Communiqué de solidarité avec Yves LETERME
Dans une interview donnée au quotidien français Libération, Yves LETERME(1), Ministre Président de la région flamande a déclaré qu' « apparemment les francophones ne sont pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais ».
- - pour Alliance Régionale Flandre-Artois-Hainaut le 5/09/06 0:41

Dans une interview donnée au quotidien français Libération, Yves LETERME(1), Ministre Président de la région flamande a déclaré qu' « apparemment les francophones ne sont pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais ». Il dénonçait ainsi avec humeur l'insupportable exigence des francophones vivant en Flandre à toujours vouloir adapter le pays où ils s'installent à eux-mêmes.

Comme rien de ce qui concerne l'identité flamande d'Europe ne nous est étranger, nous, Flamands de France, avons prêté une grande attention à cette déclaration et aux réactions passionnelles qu'elle a déclenchées. Nous comprenons et partageons la réaction d'agacement de Monsieur LETERME devant la colonisation rampante de la francophonie que nous subissons nous-mêmes de manière mortelle depuis plusieurs siècles.

Bien que chacun aura compris le véritable sens de ces propos, à savoir que les francophones (en général, parce qu'il y a de très nombreuses exceptions !) avaient des « dispositions intellectuelles » et culturelles sectaires ne les mettant pas en état d'accepter le néerlandais, certains milieux francophones de Bruxelles ont réagi... à la française, en qualifiant ces propos de « racistes ». Il est vrai que les Français considèrent peu ou prou la francophonie comme une race...quand ce n'est pas comme une race supérieure !

Pétition, plaintes pour propos « racistes », groupes de réflexion « citoyens », démarches « citoyennes », la polémique fait rage ! C'est toute la panoplie des sans culottes qui ressort !

Les propos de Monsieur LETERME relèvent davantage selon nous du ras le bol que d'un quelconque « racisme ». Ce dernier terme est instrumentalisé dans les débats d'idées pour stigmatiser un adversaire, comme les mots « fasciste » ou « extrémiste ». L'abus de ces expressions 60 ans après la guerre aboutit à tarir tout débat démocratique et à se soumettre au vocabulaire du marxisme culturel dominant, y compris chez les gogos de droite et dans la presse. La polémique et les propos politiquement incorrects font partie du débat démocratique sain chez les peuples libres ! Les réactions de quelques fanatiques francophones - à ne pas confondre avec le peuple Wallon - qui tiennent des propos de guerre civile sur certains forums internet belges, nous incitent à inviter ces derniers à perfectionner sérieusement leur pratique de la langue française avant d'apprendre le néerlandais. Ceux-là au moins donnent raison à Monsieur LETERME ! Non seulement, ils ne parlent pas la 1ère langue de leur pays, mais ils maîtrisent mal la leur ! Quant à leurs connaissances historiques... !!!

S'il n'est pas question pour nous Flamands de France de nous immiscer dans la politique belge, nous tenons cependant à exprimer notre solidarité avec toute personne et tout mouvement qui milite pour l'émancipation légitime du peuple flamand dont nous faisons également partie depuis toujours.

Si des idéalistes romantiques du 19ème siècle, si des petits curés issus du peuple, si des nationalistes flamingants systématiquement diabolisés n'avaient pas fait courageusement leur devoir face à une bourgeoisie francophile arrogante et dominatrice (en partie d'origine flamande d'ailleurs !) et un Haut clergé hostile, aujourd'hui toute la Flandre « belge » serait francisée et ressemblerait culturellement au Westhoek français, et économiquement à la Wallonie ! Ceci est une certitude ! Beaucoup de Flamands ingrats, ayant la chance de pouvoir s'exprimer en 2006 dans la langue de leurs ancêtres devraient s'en souvenir et assumer leur reconnaissance au lieu de cracher dans la soupe...ou sur leur Ministre !

Cependant, pour nous Flamands de France, annexés par la force il y a 3 siècles, la situation est devenue différente : « de taal is niet gans het volk ! », « la langue n'est pas tout le peuple ! ». Nous ne « réduisons » pas notre identité à la pratique d'une langue, même si celle-ci en est l'élément constitutif essentiel, sinon, nous n'existerions plus en tant que Flamands. Il ne suffit pas de parler flamand ou néerlandais pour être Flamand ! Les Irlandais parlent majoritairement anglais...mais allez leur dire qu'ils sont pour cela des Anglais ! Un peuple ne change pas de constitution ethnique(2) en changeant - a fortiori contre son gré - de langue ! Le « vlaemsch », langue de nos ancêtres depuis 15 siècles, interdit d'enseignement, de radio, de TV, d'usage dans l'administration, méprisé par les « élites », ghettoïsé parfois par ses défenseurs, est en cours de disparition totale. C'est une question de quelques décennies ! La formation de professeurs de néerlandais vient même d'être supprimée cette année dans l'Académie de Lille ! Place aux langues exotiques des nouveaux arrivants !

Malgré cela, nous nous affirmons de plus en plus - et souvent en français hélas !- « fiers d'être Flamands » et « Flamands sans complexes » ! Les succès de nos frères du nord sont un peu les nôtres, par procuration. Nous sommes fiers d'appartenir au même Peuple et nous soutenons sans réserve son émancipation !

Notre identité profonde supplante toute appartenance subie à la francophonie universelle.

Demain, il y aura une République Vlaanderen indépendante... comme il existe une Irlande, une Slovénie ou des Pays Baltes souverains et prospères, et la terre continuera de tourner !

Nous, Flamands de France, francophones ou flamandophones, mais aussi habitants d'Artois et du Hainaut, sommes les Pays-Bas du Sud. Nous n'oublions pas notre appartenance historique aux 17 Provinces des anciens Pays-Bas ! Peut-être y a-t-il là une perspective politique pour demain ? Une perspective transcendant les clivages linguistiques actuels inévitables et qui finiront par se stabiliser. Quant aux rattachistes Wallons inconscients, qu'ils viennent faire appel à notre expertise avant de se suicider dans l'anonyme Hexagone !

Là où il y a une volonté, il y a un chemin !

Note 1 : Rappelons que c'est en grande partie grâce à Monsieur LETERME que le projet français d'autoroute A24 ne traverse pas le Westhoek en France. Monsieur LETERME avait exprimé sa ferme opposition à une prolongation de cette voie dans le Westhoek en Belgique et de ce fait, rendu nul et non avenu le tracé nord qui devait passer par Steenvoorde. Les Flamands de France lui en sont reconnaissants.

Note 2 :Après le génocide par les Romains des Eburons, peuplade germanique de l'ancienne Gaule Belgique, habitant le territoire de l'actuelle Wallonie, d'autres peuplades germaniques voisines (Tongres et Toxandriens notamment) repeupleront le pays laissé vide. Ces Germains adopteront rapidement le latin au contact des nombreuses garnisons romaines restées sur place pour « pacifier » et garder le pays. Quelques siècles plus tard, les Francs , établis de Tournai à Cologne suivront le même chemin et adopteront le latin, langue du Pouvoir et de l'Eglise. C'est de ces peuples germaniques très tôt latinisés que descendent les « Wallons » d'aujourd'hui .La frontière avec les Flamands du nord est donc essentiellement linguistique ! Aucune différence « raciale » entre eux et nous !

Régis DE MOL Président de l'Alliance Régionale Flandre Artois Hainaut

www.alliance-regionale.org Adresse postale : Alliance Régionale Flandre Artois Hainaut BP 40037 59007 LILLE Cedex

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