Georges Kersaudy, polyglotte parlant 50 langues différentes, a écrit un très beau livre : "Langues sans frontière" paru aux éditions "Autrement".
Quand, à la maternelle, un enfant peut apprendre une puis deux ou trois langues étrangères à la sienne, il lui devient très facile de s'adapter à d'autres apprentissages. Il développe ainsi ses facultés intellectuelles. A l'heure de l'Europe et de la mondialisation c'est essentiel.
Mais pour que ces apprentissages aient une âme, il est nécessaire de connaître la langue de son appartenance. La qualité du lien social en dépend. La révolte dans les banlieues de jeunes coupés des langues de leurs diverses origines, le taux des suicides en Bretagne, plus élevé qu'en France et que partout ailleurs met en évidence un échec du lien social.
L'école de la république a fait beaucoup de mal aux langues régionales, en toute bonne foi à l'époque. Mais nous savons désormais quelles erreurs ont été néfastes et il convient d'en tenir compte.
Certains pays du Nord de l'Europe, et la Suisse, tous très démocratiques favorisent l'apprentissage de plusieurs langues dès l'enfance. Ils nous montrent que c'est possible. Ne nous privons pas de l'intelligence et de la diversité qui font la richesse et le bien-être des citoyens.
Balayons les convictions jacobines qui n'évoluent pas et nous empêchent de respirer.
Bien sincèrement
Colette Trublet
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Lettre reçue par le site Oui au breton en soutien aux parents de Bulat-Pestivien et de Languidic. Continuez de signer la pétition en ligne (voir le site)
Colette Trublet est une des fondatrices de l'association Savenn Douar, elle-même à l'origine de "Bécherel, Cité du livre©" (voir le site)