Hier, je me suis rendu chez monsieur le curé. Et oui, au bourg de Porspoder, nous avons encore un curé, une rareté puisqu'il paraît qu'il ne reste plus que 35
Hier, je me suis rendu chez monsieur le curé. Et oui, au bourg de Porspoder, nous avons encore un curé, une rareté puisqu'il paraît qu'il ne reste plus que 35 curés en activité dans le Finistère. Vous me direz, mesdames, messieurs, tout fout le camp. Et oui ! Où sont les milliers de prêtres que le Finistère comptait encore dans les années 50 et les dizaines de milliers qui peuplaient la Bretagne. Il y en avait tant que la Bretagne en envoyait partout en France et dans le monde. Et maintenant plus rien. Et en plus, ils sont en majorité vieux.
Donc, je me suis rendu chez le curé pour lui demander un service. Rassurez-vous, pas pour moi, mais pour une grand'tante, âgée de 98 ans – il paraît que c'est la doyenne du village- mourante. Sans enfant, c'est moi qui m'en occupe. En lui donnant du « mon père », je lui ai demandé de se rendre à son chevet pour lui donner les derniers sacrements, l'extrême-onction. Qu'ai-je fait là, messieurs-dames ? Mais c'est que je l'ai dérangé, le bon père. L'accueil fut glacial. Il a fallu insister. Et mes bras m'en sont tombés lorsqu'il m'a demandé si la famille était en prière auprès de ma pauvre tante – une ancienne « bécassine » (elle a inspiré mon livre) très croyante et très pratiquante. Le « pauvre bon père » s'imaginait-il revenu au bon vieux temps où tous les membres de la famille étaient agenouillés autour du lit mortuaire priant tous ensemble, attendant dans la dévotion ancestrale, l'arrivée du curé ? Bref, je me demande sérieusement s'il ne s'est pas cru au siècle passé. Il est vrai que ma demande était saugrenue. Pour finir, il m'a proprement fichu à la porte.
Sont-ils tous comme cela les curés d'aujourd'hui ? Nous savons qu'ils sont vieux, pour beaucoup d'entre eux. Mais vivent-ils dans le passé, dans un passé glorieux où ils dominaient la société, une société où on les adorait ou on les détestait ? Aujourd'hui, on s'en fiche complétement. Savent-ils que la majorité des enfants de 12 ans des paroisses les plus pratiquantes de Bretagne ne connaissent strictement rien du christianisme ? Bien sûr ils connaissent le nom de Jésus, mais le nom du Christ, c'est une autre histoire. Est-ce bien ou est-ce mal ? Le problème est qu'un pan entier de la culture s'est écroulé, et bien sûr de la culture bretonne.
Et où sont les curés ? Repliés ou peut-être même terrés dans leurs magnifiques presbytères et celui de Porspoder est très beau, avec une des plus belles vues sur mer de Bretagne ? Qu'ils ne connaissent pas leurs paroissiens, on veut bien puisqu'aujourd'hui, ils s'occupent d'au moins une dizaine de paroisses. Qu'ils ne cherchent pas à les connaître, pour le cas de ce curé, c'est clair et net. Mais de là à ne plus s'occuper de leurs paroissiens pratiquants, je dois avouer que c'est un peu choquant. Je me demande bien ce qu'il fait alors : est-il plongé dans ses prières ? Ecrit-il des livres de théologie ? Ses mémoires ? Prépare-t-il une Mission d'évangélisation ? S'occupe-t-il uniquement de ses ouailles qui viennent à lui ? Fait-il le tri entre ceux qui sont importants et ceux qui ne le sont pas ? Mais selon quel critère ?
La semaine dernière, je me suis rendu à l'enterrement religieux de ma voisine, très pratiquante elle aussi. Le service était rendu par des diaconesses. Pas de curé. Je peux vous dire qu'à la sortie, les vieux en ont parlé. Si comme certains, vous croyez que vous allez avoir un prêtre pour le service de votre enterrement, vous vous trompez lourdement. A l'allure où cela va, si vous avez une diaconesse, vous aurez bien de la chance. Peut-être n'aurez-vous qu'une vidéo ou un hologramme ? Un robot ? Mais je m'égare.
Monsieur le curé, savez-vous que les églises sont vides ? Et ce n'est pas avec les comportements de la corporation ecclésiastique que cela va s'améliorer. Un de mes amis, aujourd'hui prêtre, trop moderne, trop intello, a eu un mal de chien à être ordonné. Et oui, les vocations ne sont pas encouragées. Les églises sont vides, les monastères sont transformés en maisons de retraite, les biens des congrégations religieuses – et dans de nombreuses communes bretonnes, elles en étaient très bien pourvues - sont vendus massivement. Et pourtant, il y a un an, j'ai assisté à une messe de communion, rigolote, pleine de vie, où les assistants même maladroitement participaient. L'église était pleine à craquer. Et le prêtre, jeune, venait d'Afrique...
Monsieur le curé, savez-vous qu'il y a une autre religion monothéiste, un peu moins compliquée ? Parlez aux enfants de 12 ans de la sainte Trinité, vous allez adorer les réactions. Pour certains, Jésus est un alien. Savez-vous monsieur le curé que de bons Bretons et de bonnes Bretonnes se convertissent à l'Islam et que certains partent en Syrie ? Savez-vous que cette religion en pleine expansion, manquant de lieux de prière, lorgne sur vos églises ?
Commentaires (26)
Les curés bretons s'en fichent complètement de leurs paroissiens! Il se cache de honte républicaine dans leurs presbytères!
A mon mariage, je voulais une chanson en Breton, une au-moins!
Le Curée m'a demandé si j'était "traditionnaliste" (vous s'avez le Cardinal Lustiger et toutes ces choses là...)
Puis, j'ai découvert que ce Curée si réfractaire à la langue bretonne (langue des extrémistes chrétiens : le Breton est la langue des tous les extrémismes, c'est connu!) était un britophone!
J'avais demandé à tous les bretons (très majoritairement non britophones d'apprendre le texte). A ma grande surprise, ce fut le chant qui fut le plus chanté de toute la cérémonie!
Le plus surpris fut très certainement ce curée!
J'ai une photo de lui, quelques secondes après le début du chant! Il chante de tout son c½ur dans le micro, avec une expression qui semble exprimer... une libération!
Une photo de ce curée britophone, opposant à la langue bretonne, et qui chante en breton avec une joie indescriptible dans une église qui elle aussi chantait!
Suite à cela des amis non bretons m'ont dit : Ca chante pas beaucoup dans les églises en Bretagne, par contre, quand ça chante en breton, c'est impressionnant, tout le monde chantent comme du jamais vu! (les pauvres, s'ils s'avaient la vérité...!)
En conclusion :
N'est-ce pas ABJEAN (le Tro Breizh et la Vallé des Saints) qui disait : "En Bretagne, les Curées ne font plus leur travail, donc nous sommes obligés de le faire à leur place!"
En fait il faut peu pour les liberer ... un chant .
@Yann: curé s'écrit avec un é à la fin, la curée c'est autre chose... ou alors c'était à lire au troisième degré, dans ce cas oui, ce sera la curée si l'on n'y prend garde
Sauf qu'avant de le chanter ce chant, il faut à ce Breton que tous les autres le chante pour qu'il ose le faire lui-même!
Je connais nombre de Bretons favorables au retour de leur souveraineté, mais même dans le secret de l'isoloir ils ne relâchent leurs fesses (désolé, je voulais dire : leur stress de mal faire) qu'en votant PS ou UMP... voir maintenant FN!
Un peu comme mon Curé, qui à mon avis ne s'attendait pas du tout à chanter lui-même ce chant qui pourtant était programmé et qu'il connaissait par c½ur!
@ Youri
Il y a aussi quelques belles fautes de grammaire. Mes instituteurs avaient grand désespoir, ils n'avaient jamais vu un gamin qui lisait autant de livres et qui faisant autant de fautes!
Mais comme j'aime à le dire depuis, le Français n'est pas ma langue maternelle (langue de sa mère), c'est juste la langue qu'on m'a appris... et mal en plus!
Je connais bien des Français (des vrais) qui en font plus que moi pour que cela ne me perturbe plus trop!
@ Jack le Guen :
Demain quand la République considérera une autre religion provenant elle aussi du moyen orient et actuellement en plein développement, comme mieux compatible de l'idéal Républicain car s'opposant au Christianisme, je peux vous assurer qu'il n'y aura plus besoin de se poser des questions.
Du moins, si l'on veut garder sa tête (une tradition commune avec la République à ses débuts... Ca noue des liens!)
Comme de nombreux d'amis, qui pour faire moderne ou progressiste, oppose le paganisme pour taper sur la Chrétienté en ne sachant pas qu'en Bretagne les 2 religions étaient étroitement imbriquées jusqu'au milieu du 20ème siècle et que la déchristianisation à également entrainée la disparition de pratiques et croyances qui remontent à l'aube de notre histoire!
Voir nos chères têtes blondes bretonnes qui pensent qu'Halloween est une fête américaine (vu à TV!) où l'on se déguise en vampires et où l'on reçoit des bonbons en jetant des sortilèges!
Leurs Arrières-Grands Parents, qui pourtant allaient à la messe bien plus qu'eux, seraient très désagréablement surpris de voir cela, eux qui allumaient des lanternes dans les cimetières et mettaient une assiette de plus sur la table à la maison!
Ce qui me rassure, c'est que je connais des gens qui bien qu'Athées prônent le respect de toutes les religions historiques des Bretons comme composante de notre identité.... à l'exception toutefois du Républicanisme! Tout n'est donc pas perdu!
Quand à quelques-uns (suivez mon regard...) qui critiquent le peuple de ne plus fréquenter les églises, je leur répondrais tout simplement qu'il ne s'agit pas de pointer tous les dimanche au clocher du village. Etre croyant c'est l'être 24 heures sur 24.
L'Eglise étant autrefois un Etat dans l'Etat, il était profitable aux princes de la voir disparaitre. Un évêque qui commenterait une loi serait remis de suite à sa place. Les valeurs seraient-elles uniquement laïques ? Un prêtre, un recteur, un curé, n'aurait-il pas le droit à la parole ? N'est-il pas considéré comme un simple citoyen ? ayant droit de vote...
A titre personnel, je constate comme d'autres ici lorsque les officzes sont chantés en breton, il y a une véritable participation. C'est une autre ambiance, les fidèles sont heureux. Quand on pense à l'imbécilité des hiérarchies qui refusent d'encourager le breton dans les cérémonies religieuses, on peut admettre que c'est l'institution religieuse qui est partiellement la cause elle même des désertions de fidèles. La nature ayant horreur du vide, des jeunes vont chercher des réponses dans les mosquées. C'est aussi une grande partie de l'Emsav, qui ne s'est jamais intéressée à la promotion du breton dans les églises comme si ce n'était pas l'affaire de tous les Bretons conscients. Qu'on le veuille ou pas, c'est aussi par là que le breton peut trouver une place dans la vie publique car c'est là aussi dans les églises qu'elle s'exprime même si on prétend (par lâcheté parfois) que c'est du domaine privé.
Salud deoc'h-c'hwi,
Feu le cardinal Lustiger, traditionaliste ?
Certainement pas! C'est tout le contraire. Issu de famille juive, venu au Christianisme - qui plus est comme prêtre - contre l'avis de sa famille, mère morte à Auschwitz (l'un des plus emblématiques camps de concentration hitlériens, comme on le sait), grand innovateur quand il fut cardinal de Paris (radio Notre-Dame, Ecole Cathédrale, télévision KTO, etc..), excellent connaisseur de la société et très à l'aise dans les médias, c'était un caractère et à ce titre il avait ses détracteurs. On était Luluphile ou Luluphobe.
Personnellement, j'ai eu occasionnellement le plaisir d'écouter certaines de ses homélies le dimanche soir en la Cathédrale Notre-Dame. Juste et profond. Il les faisaient Bible en main, n'hésitant pas à feuilleter le texte à la volée, pour retrouver une citation biblique. De ma vie, je n'ai jamais vu personne d'autre procéder ainsi!
La dernière fois que je le vis ce fut à Nantes, en Bretagne, où il s'était déplacé.
Alors oui, mille merci à notre cher Lulu, un cardinal révolutionnaire ou évolutionnaire (comme vous voudrez).
Pour tout ce qui concerne les messes en breton, ou plus généralment le breton dans la liturgie, les lecteurs de l'ABP pourront consulter notamment le site finistérien du Minihi Levenez http://www.minihi-levenez.com/
A noter que le tout nouvel (juillet 2015) évêque de Kemper et Léon (autrement dit du Finistère) a adopté une devise déclinée dans les deux langues: Joyeux dans l'Espérance / Laouen en Esperañs!
Surtout, il semble avoir compris que la langue était importante. Sous son impulsion, les choses pourraient donc évoluer fortement dans les prochaines années.
Pour le reste, sachez que les curés comme vous dites - chez moi, on disait "recteurs" - sont aussi des hommes comme les autres, avec forces et faiblesses.
Je suis d'avis qu'il ne faut pas se priver - surtout lorsqu'ils sont eux-même bretonnants - de les inciter à inclure chants et prières en breton, dans les célébrations. Ils sont au service de la population. A chacun de trouver le bon dosage, et la bonne manière de faire entre breton et français, dans la pratique liturgique. Le breton dans les églises est en train, désormais, de sortir de l'anecdotique ou de l'exceptionnel, pour devenir non seulement une réalité, mais aussi une exigence attendue. Bretons, bretonnes, ou habitants concernés, n'hésitez pas à éduquer vos recteurs ou curés sur ce point!
En cherchant un peu, vous en trouverez bien un prêtre (ou alors un diacre) dont le tempérament et la disponibilité vous conviendront, j'espère.
A galon,
Pour le reste, c'est dérisoire : nous assistons simplement à la fermeture de la boutique. Depuis qu'ils ont décidé dans une fausse interprétation de Vatican II de ne plus confesser et d'abandonner toute la pastorale traditionnelle comme la visite aux malades, la quête de maison en maison en septembre, c'est devenu une admiistration. Peu importe si il n'y a plus de fidèles.
Il y a eu des fidèles qui ont protesté : ils sont allés voir Mgr Lefebvre ou la messe ecclesia dei, ou bien encore sont en relation avec des communautés nouvelles telles que le Verbe de vie ou l'Emmanuel.
De toutes manières, dans l'histoire de l'Eglise jamais aucun renouveau n'est jamais venu des diocèse. Il vient toujours par un mouvement de communautés (benedictins, cisterciens, franciscains, dominicains, jésuites...)
Enfin une chose me console : certians ici reconnaissent le lien consubstanciel entre la religion catholique et la Bretagne, la mainère unique au monde d'uneincarnation de la foi poussée à un sommet jusqu'à ce que la République des coupeurs de têtes aient r"ussi à eradiquer et la foi et la culture liée à la langue aussi.
Solution : adhérer à l'alliance catholique des familles bretonnantes ! http://emglev.wordpress.com
Vatican II a rapproché l'Eglise catholique du protestantisme.
En gros, dans la doctrine protestante de Luther, il n'y a que deux sacrements (Baptême et Eucharistie), qui ne sont plus que des mémoriales, des symboles.
Alors que dans la doctrine catholique d'avant Vatican II, il y a 7 sacrements (Baptême, Eucharistie, Pénitence : confession des péchés, Confirmation : infusion de l'Esprit-Saint, Extrême-onction : sacrement des malades et des mourant - C'est ce sacrement dont il est question dans l'article - , Ordre : prêtrise, et enfin Mariage. Ces sacrements catholiques ne sont pas des symboles, des mémoriales : mais des signes sensibles, visibles et efficaces qui infusent la grâce de Dieu dans l'âme de celui qui les reçoit dans de bonnes dispositions.
En gros depuis Vatican II, en Bretagne les curés catholiques sont devenus plus ou moins des pasteurs protestants : finis la Confession, l'Extrême onction, Le Sacrifice Eucharistique : la messe. Le Mariage n'est plus qu'une bénédiction, plus un sacrement. La messe n'est plus un sacrifice : le sacrifice de Jésus prolongé à travers les siècles, mais un simple repas amical en mémoire de Jésus : comme chez les protestants.
Si vous voulez recevoir ces sacrements catholiques, il faut aller voir de vrais prêtres catholiques, on les trouve généralement dans les communautés qui opposent une certaine réserve au Concile Vatican II : Fraternité Saint Pierre, Fraternité Saint Pie X (Mgr Lefebvre), Institut du Christ Roi, etc.
Vous les reconnaitrez assez facilement : ils sont en soutane, ils connaissent le latin, ils sont souvent assez jeunes : moins de 60 ans, ils sont plus ou moins persécutés par la hiérarchie ecclésiastique (les évêques de France), ils aiment Benoît XVI et ils n'ont pas peur d'enseigner un catéchisme complet,... Mais ils ont quand-même un gros défaut, ils ne parlent pas breton...
Dans le pays de Brest, ils ont un prieuré à Guipavas, (Prieuré Saint Yves, rue des Sitelles). Demandez le Père Guillaume Gaud.
"Le Mariage n'est plus qu'une bénédiction, plus un sacrement. La messe n'est plus ../.. [qu'un] simple repas amical en mémoire de Jésus. : comme chez les protestants."
Ben voyons! Mais d'où tenez-vous celà? Vous pointez, cependant et à juste titre, ce qui sépare le protestantisme du catholicisme.
Au passage, l'Orthodoxie, de culture et tradition orientale (Byzance) est très proche du catholicisme (Rome), quand les protestants, pourtant de culture et tradition occidentale, sont eux loin de Rome.
Il s'agit ici de généralités, des cas personnels pouvant contredire cette appréciation. Par exemple la regrettée France Quéré,théologienne protestante (au nom bien breton) était très proche, du point de vue de la Foi, du catholicisme.
Sur le fond, nul n'a le pouvoir, au sein de l'Eglise romaine (c'est-à-dire catholique) ou des Eglises orthodoxes de modifier ou supprimer les sacrements.
En particulier le Concile Vatican II, qui émet plutôt des conseils et directives - il vaut la peine de jeter un coup d'oeil même rapide aux documents conciliaires pour se rendre compte de l'esprit dans lequel ils sont rédigés.
Alors bien sûr, certains aspects du formalisme liturgique (notamment les autels désormais tournés face à l'assemblée) ont été modifiés. Ceci n'impacte en aucune façon le contenu de la Foi ni la validité des sacrements, contrairement à ce que vous semblez sous-entendre, à mon avis hâtivement.
Tout ceci pourra paraître un peu technique pour les lecteurs de l'ABP. Pourtant, cela relève de la culture générale, plus encore au moment où l'Islam fait une irruption fracassante sur la scène médiatique.
Pa vez anñv eus ar sevenadur ne c'heller ket chom hep ober gant al lodenn gristen eus ar sevenadur.
Plusieurs choses toutefois, en vrac car pas facile de répondre à partir d'un petit écran :
- Vatican II n'est pas en soi la cause des problèmes, mais c'est une mauvaise interprétation du Concile, dévoyé par une idéologie dans la ligne directe de Mai 68, mais qui couvait bien avant. Si les paroisses appliquaient véritablement les textes du Concile, la liturgie serait respectée (cf Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium), la langue bretonne aurait réellement sa place dans cette liturgie (cf Ad Gentes, Instruction sur la Piété populaire, etc... ou encore le paragraphe 14, article 36 de la cinquième instruction "pour la correcte application de la Constitution sur la Sainte Liturgie", "l'introduction des langues vernaculaires dans la Liturgie de la part de l'Eglise, peut avoir un effet sur la progression de telle langue particulière, ou même décider de son sort.")
Rien que sur ces points, on peut clairement dire que de nombreux clercs et laics engagés n'appliquent pas réellement le Concile, notamment parce qu'en fait, on s'aperçoit que certains n'ont jamais lu les documents concernés !
C'est suite à cette mauvaise interprétation et en s'y référant que tout part en cacahuète, y compris les vocations. Comment veut-on en effet faire naitre et grandir des vocations lorsque'une liturgie morose et hors-sol est proposée ?
Au passage, citons un document très intéressant que nous avons relayé sur AR GEDOUR concernant la liturgie : http://www.ar-gedour-mag.com/archive/2015/07/15/profonde-reflexion-du-cardinal-robert-sarah-sur-la-liturgie.html
- @ Alain Reun : Dans le Pays Pourlet, il y a aussi des jeunes qui participent à l'évolution de la place de la langue bretonne dans la liturgie. Ne les oublions pas ;)
J'utilisais le terme "traditionnaliste" associé à Lustiger, non par conviction mais parce qu'il était présenté ainsi par les médias bien pensant mais aussi par l'Eglise.
@ le Gall François
"En gros depuis Vatican II, en Bretagne les curés catholiques sont devenus plus ou moins des pasteurs protestants"
Sauf que les églises protestantes sont pleines et les églises de Bretagne sont vides! Bretagne qui, il y a moins d'un demi-siècle, était avec l'Irlande et la Pologne le pays le plus chrétien d'Europe!
Je connais nombre de paroisses protestantes en Europe qui par le dynamisme de leurs activités culturelles et sportives me font penser aux patronages (aujourd'hui disparus) que l'on connaissait! Pour les jeunes, c'est formidable!
Qui se souvient encore que nombre de Bagadou ont été créés par des Curés... C'était à une époque ou les Bagadous avaient en plus de la musique une conscience politique bretonne qu'ils ont aujourd'hui perdue. Ces curés n'avaient pas honte de parler la langue de leur mère!
Si les Prêtres que vous évoquez ne parlent pas breton, c'est qu'ils n'ont très certainement pas la compréhension de la relation historique qui existe entre la Bretagne et la Chrétienneté et encore moins de sa spécificité due à ses origines celtiques, et du respect nécessaire à y associer.
A mon sens, la légende du don miraculeux de la Langue Bretonne au Père Maunoir qui se serait mis à parler breton en 1 nuit, n'existe pas sans raison!
Pourtant "TAD MAD" était Breton, mais pour évangéliser son pays, ce qu'il fit très bien, il devait en premier le connaître et le respecter!
En tout cas, c'est comme cela que j'interprète cette légende!
@ Gwir vreton
Le succès de la Vallée des Saints nous démontre que ce n'est pas la fin.
Mais reste à savoir si la suite se fera avec cette Eglise qui a intégré localement le Républicanisme à ses valeurs! Ca c'est moins sûr!
Avant d'avoir internet j'étais passionné par les émissions de la chaine histoire ,le sujet que vous avez mis en lien m'avait particulièrement intéressé .Il semblerait que Jesus était d'abord un rebelle face à l'occupation romaine ,seulement le double jeu ,l'hypocrisie de ses compatriotes sont des facteurs qui ont contribué à ce qu'il est devenu pour nous le fils de Dieu .Cependant des dernières découvertes scientifiques m'amènent à pencher pour une intervention surnaturelle à un moment donné dans l'évolution des ancêtres communs à l'homme ,à moins que ce soit une divergence de modes de vie qui ont produit cette évolution
http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/20150715.OBS2623/la-main-du-chimpanze-plus-evoluee-que-celle-de-l-homme.html?xtor=RSS-25
Si pouvez aller cette semaine à la cathédrale de Vannes, vous y verrez une exposition qui arrive de Ste Anne D'Auray. Il s'agit de l'histoire de christianisme de l'origine à nos jours. On y parle de Clovis, de Pépin le Bref, de Dagobert, de Charlemagne, de tous les rois de France, de St Louis qui brûlait les Cathares, de Ste Brigitte de de Suède, de la Vierge de Guadalupe et j'en passe. Cela se termine par René Coty, Pompidou, Giscard et Mitterrand le tout illustré par les seules église de Paris.
Le mot Bretagne y est une seule fois...en référence à la guerre de Vendée... On cite les voyage de Jean Paul II... sauf celui en Bretagne.
Comment voulez-vous que le peuple s'y retrouve.
On m'avait appris qu'il y a des mensonges " par action et par omission"
Là encore, en présentant cette expo en Bretagne vous avez les deux. Elle est en contradiction avec l'enseignement de Rome sur la question.
Kenavo Yannig BARON
D'abord concernant la disponibilité des prêtres dans les années 50 on disait qu'en Loire Atlantique il y avait 1000 prêtres à l'intérieur (dans le 44) et 1000 prêtres à l'extérieur (à l'étranger). Aujourd'hui il ne reste plus que 250 prêtres dans le diocèse ce qui n'est pas si mal, et une dizaine à l'étranger.
L'an dernier j'étais le seul prêtre de moins de 80 ans pour une paroisse de 27000 habitants. Comment être disponible, aller voir les personnes âgées pour leur donner la communion, rencontrer les malades, organiser des camps de jeunes, lancer une aumônerie dans un skolaj Diwan, faire 100 baptêmes par an et 160 enterrements ? Je propose aux gens qui se plaignent de me suivre une journée complète, souvent ils refusent, c'est dommage.
Le catholicisme a régressé, la religion est devenu un loisir comme un autre, ça se voit particulièrement quand on parle du catéchisme aux parents. Parmi les raisons le philosophe Marcel Gauchet parle du désenchantement du monde, et je trouve son raisonnement intéressant: regardons autour de nous, qui croit que Dieu est présent dans la nature, dans la vie de tous les jours, que Jésus agit dans les gestes de générosité et de solidarité et qu'il sauve le monde ? Pas grand monde. Allons dans d'autres pays où les chrétiens sont nombreux et nous serons étonnés de voir toute cette religiosité, cette ferveur qui fait que les églises sont remplies. Cette ferveur n'existe plus chez nous sauf dans de rares familles et ce n'est pas Vatican II qui a découragé les chrétiens, les séminaires et les églises ont commencé à se vider dès les années 50 et parfois même avant.
Alors pour Frédéric Morvan, l'auteur de l'article je suis désolé, l'image du prêtre qu'il a est dépassée. Aujourd'hui il ne peut plus y avoir un recteur par village, disponible aux demandes des paroissiens. Il y a moins de chrétiens, c'est logique qu'il y ait moins de prêtres. Par contre un autre visage de l'Eglise se dessine, encore flou, sera-t-il plus traditionnel ? plus festif et ouvert ? plus spirituel ? Quand je rencontre des personnes qui se posent la question, je les invite à prendre part à l'ouvrage. Ra vezo spi ganeoc'h holl.
Félicitations pour votre démarche de demander les derniers sacrements pour votre tante âgée. C'est une forme de respect pour elle, on pourrait dire de "pitié filiale". Trop souvent les personnes âgées sont considérées par leurs enfants comme soumis à "Nuit et Brouillard" dans la domaine spirituel.Ce sont souvent des personnes qui ont été pratiquantes toute leur vie. Avec le grand âge, demeurés dans leur famille,ce qui est une autre forme de dévouement respectable, celle-ci n'en parle pas à la paroisse.Les prêtres nouveaux venus ne connaissent pas leur existence sinon lors de leur décès où les enfants révèlent leur vie chrétienne fidèle.
D'autres, ne peuvent plus se déplacer pour la messe ou les pardons. Heureux quand des voisins les prennent dans leur voiture. Je vois leur bonheur de rejoindre les autres.
Certains aussi se chargent de leur porter la communion et arrivent souvent à la fin de la messe télévisée du dimanche. Je pense que beaucoup reste à faire pour tous nos anciens.
Le samedi, je célèbre la messe dans une Mapa et je suis témoin du dévouement des bénévoles de la paroisse pour aider les anciens à se déplacer, des gestes d'entraide entre eux, de leur participation à la célébration en particulier par les chants.
Je suis heureux de recevoir des demandes comme la votre.
Je ne suis pas en soutane: j'ai trop souffert d'en enlever la boue recueillie dans les cours de fermes en hiver dans les années 50. J'ai plus de 60 ans. Je connais le latin et le grec; Je parle le breton que j'ai appris sur la cour d'une école publique et sur les chemins de l'école (après il est vrai 5 ou 6 ans d'immersion dans une campagne où tout le monde parlait breton). Dans les paroisses où je suis, on aime chanter les cantiques bretons tous les dimanches et à d'autres occasions, en particulier les pardons. la messe est célébrée en breton quand il y a demande.
° Dans la suite des échanges, bien d'autres choses pourraient être discutées, élargies, précisées.
J'en ajoute seulement une: les prêtres ne sont pas génération spontanée: ils naissent dans des familles (je suis le seul fils avec une soeur plus jeune). La vocation est un appel qui met du temps à mûrir. Je crois que chacun est invité d'abord à vivre selon l'évangile. C'est là le coeur de la crise que vit notre Eglise en Bretagne et ailleurs: la découverte personnelle du Christ en symbiose avec la vie de notre monde. Je trouve que le pape François nous ouvre la voie. Kalon vad de beb unan. Hermé
Et pourtant, il suffit de lire et de comprendre les éléments fondamentaux du christianisme pour comprendre qu'il n'y a rien de sorcier à s'aimer, à s'entraider, à ne pas se figer sur des valeurs matérielles, mais morales (qui de toutes façons vous apportent plus), etc.
Petite précision, la religion est au départ orthodoxe (la vraie foi), avec le siège de Constantinople, puis, les diverses tensions entre les pouvoirs des princes, amenèrent la scission pour créer la religion catholique ayant son siège à Rome. Par la suite les Protestants (les mals nommés, car ils protestent contre l'autorité romaine, jugée trop princière), se détachèrent du grand vaisseau romain pour retrouver les vraies valeurs de la religion chrétienne (mariage, abandon de hiérarchie).
J'aurais tendance à penser comme un auteur breton célèbre, qui préconnisait la venue d'une "autre religion", sorte de fusion entre diverses communautés pronant des valeurs somme toutes identiques.
La religion de nos pères, si longtemps méprisée, amena bien des conflits. La relation foi et nature n'était pas alors à l'ordre du jour. L'est-elle plus aujourd'hui ?
Quand à l'Islam, religion présente en Bretagne, elle serait un bon complément, dans le respect basique de ses valeurs, à nos croyances (Pardon des Sept Saints d'Ephèse au Vieux-Marché). Et n'est-ce pas un musulman (?) qui participa activement à la résurrection de la Rigole d'Hilvern ? abandonnée à son triste sort.
de St Louis qui brûlait les Cathares,
Et la phrase célèbre
Tuez les tous Dieu reconnaitra les siens a été prononcée par Simon de Monfort ancêtre de la famille ducale de Bretagne, par contre qui n'était pas de souche bretonne contrairement aux Penthièvre (Penter )
Croyez-vous qu'il soit normal de trouver une église fermée, de prendre rendez-vous avec un prêtre lors d'une situation de détresse, d'être chrétien et de ne compter que sur soi-même. Si les pasteurs ne guident plus le troupeau qui le fera ? Aide-toi et le ciel t'aidera, pourriez-vous me répondre, mais croyez-vous que cela soit suffisant pour contenter vos fidèles ?
Mais vous avez parfaitement raison quand vous évoquez le rôle de certaines personnes qui pourrait vous épauler. Ces bénévoles que l'on voit dans de nombreuses églises ou cathédrales allemandes, vous conseillant, vous écoutant... Où sont-ils en France ? (ils existent, mais trop peu nombreux), devant un nouveau maissi nommé télé !
Ceci étant votre rôle est un sacrifice au quotidien,personne n'en doute, et si le message que vous apportez doit nous éclairer dans notre quotidien, il serait alors bon de se rapprocher du peuple placé sous votre bonne garde spirituelle.
Bonne continuation !
Herménégilde. Votre allusion à "Nuit et brouillard" est plus que douteuse. Elle me ramène à des jours tristes et noirs de la barbarie. Je suppose que cela est involontaire de votre part, car en lisant votre vécu vous semblez être dans la continuité de votre compatriote et intervenant précédent : " chacun est invité d'abord à vivre selon l'évangile ." En clair, vivez avec vos acquis !
Si le catholicisme à régressé comme l'affirme Benoît, il faudrait en définir les causes et y remédier. Face à l'envahissement d'une religion foraine, il est plus que temps de se positionner et de marquer son territoire avec force conviction. Les Bretons en auront-ils le courage ? Je pense que oui. Certains sont sur une bonne voie...
KENAVO !!
Le fichier pdf ( http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ab8447bd4828e4ec80f95e5da2d28425.pdf , environ 30 Mo) du AVIEL JEZUZ-KRIST est disponible (gratuitement) sur le site du Diocèse de Kemper. Il s'agit de l'Edition publiée en format poche en 1982 par Ar Skol dre Lizher et que l'on peut trouver en vente, dans sa version-papier à la libraire de l'abbaye de Landevenneg.
Par expérience – je l'utilise tous les dimanches depuis une dizaine d'années – je peux témoigner que, en dépit de quelques coquilles à l'impression, ce petit livre est un véritable bijou. Avec lui, vous pourrez :
. entretenir et/ou améliorer votre breton au fil du temps et des saisons
. porter un regard différent et stimulant sur le texte que vous entendrez en français (ou en n'importe quelle autre langue) en parallèle. Il n'est pas rare, en effet, que la manière de dire du breton ouvre des horizons insoupçonnés à la réflexion et à la compréhension des choses.
Cette excellente traduction (réalisée il y a une bonne trentaine d'années par l'équipe de Kenvreuriez ar brezoneg : V. Seité hag all) est présentée en graphie universitaire brestoise (dite falc'huneg), mais ceci ne doit pas contrarier les tenants de la graphie rennaise (dite peurunvan), car – c'est mon observation – la qualité et la simplicité du texte breton le rend très facilement lisible, quelle que soit la préférence du lecteur par ailleurs. Plaisir de lecture assuré donc.
Plijadur ha magadur !
° Nuit et brouillard, évocation maladroite sans doute mais, sans citer l'expression allemande, c'est pour frapper de ce qui se passe. Dans une société où la vie privée domine, les familles se dévouent pour aider leurs ascendants âgés ou malades. En dehors du cercle de famille, on n'en parle pas.J'espère que ceux de leur génération leur rendent visite mais est-ce si sûr Ils disparaissent du monde où ils avaient été connus et actifs, souvent dans leurs paroisses. Par expérience, je sais que les prêtres de la paroisse ne connaissent pas leur existence. Je dois reconnaître que certains parents le font. Tant mieux.
°"En clair, vivez avec vos acquis"...Ce n'est pas exact. D'accord, chacun est invité à faire le lien entre sa vie, ce qui se passe dans le monde , à faire le lien avec la Bible et l'évangile. C'est une invitation à partager ses découvertes avec les autres proches ou lointains. A partir de là, des choses se passeront entre chrétiens. La communication qui se fait jour dans les commentaires est déjà un signe et il elle met au jour ce qui se fait.
Merci et merci à tous.