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- Chronique -
Carnet d'un Bonnet Rouge n°3 : Les métropoles et nous
Le défenseur des métropoles résume son argumentation en un mot : "externalités". "L'externalité caractérise le fait qu'un agent économique crée par son activité un effet externe, en procurant à autrui un
Jean-Pierre Le Mat Par JPLM le 14/09/14 19:55

Le défenseur des métropoles résume son argumentation en un mot : "externalités".

"L'externalité caractérise le fait qu'un agent économique crée par son activité un effet externe, en procurant à autrui un avantage de façon gratuite" (Wikipedia). Les métropoles visent à créer des relations créatrices de richesses, en concentrant géographiquement les intelligences, les capitaux, les innovations.

Les Bonnets Rouges vivent dans un environnement naturel et culturel qui est celui d'un peuple, le peuple breton. Ils ne sont pas attirés par la "métropolisation", ni par la vie "hors-sol". Ils n'y croient pas. Ils ont au moins cinq bonnes raisons à avancer.

1 – Après la période féodale centrée sur les places fortes, l'Europe a connu pendant cinq siècles une histoire centrée sur les places de commerce et les villes industrieuses ou administratives. Cette période est celle de la puissance citadine, de l'état-nation, de la production industrielle. C'est la "Galaxie Gutenberg". Nous passons aujourd'hui à une autre période historique, marquée par d'autres besoins, d'autres technologies et d'autres rapports humains. Les places de commerce deviennent virtuelles. La production de masse est remise en cause. Les "communautés" sont un défi aux institutions de l'état-nation.

2 - Dans les métropoles, le coût du bien-être est prohibitif : sécurité, transports, etc. Les externalités deviennent négatives dans tous les services publics urbains. L'argent public organise l'inégalité au détriment des territoires. Les plus fortes dotations de fonctionnement par habitant sont accordées aux métropoles et aux villes de banlieues (voir (voir le site) . Cette inégalité n'est pas durable et nous n'en voulons pas.

3 – Comme dans les concentrations en élevage et pour les mêmes raisons, les concentrations humaines posent des problèmes aigus de pollution. Le bassin versant de la Seine concentre 30% de la population française et 18% de l'activité industrielle. Il ne faut pas compter sur les bobos parisiens, qui s'indignent devant les fermes de mille vaches, pour remettre en cause les agglomérations de millions d'êtres humains. Les Bonnets Rouges bretons sont mieux placés qu'eux pour imaginer et construire un avenir vraiment équilibré.

4 – Montesquieu l'a longuement expliqué : la démocratie fonctionne au mieux pour une petite population. La gestion des grandes métropoles, comme celle des grands États centralisés, tend naturellement vers un mode autoritaire. Aujourd'hui, cela se traduit par la bureaucratie, la technocratie, une société de défiance. Ce n'est pas un progrès humain.

5 - Les intelligences se concentraient jusqu'à présent dans les entreprises innovantes ou les institutions publiques. Aujourd'hui, l'intelligence et la créativité sont bien plus grandes à l'extérieur qu'à l'intérieur des organisations (voir http: (voir le site) . De plus, les outils utilisés en privé, informatiques par exemple, sont souvent plus perfectionnés et mieux adaptés que les outils de travail. Le nouveau siècle se structure autour de ceux qui savent attirer des contributeurs sans les concentrer géographiquement. Les logiciels libres, Wikipedia, Facebook, les sites d'échanges, de covoiturage ou de crowdfunding, n'existent que par des contributeurs dispersés, réactifs, aux motivations très diverses. La concentration géographique n'apporte rien. Les externalités positives se situent ailleurs, dans le désir des contributeurs.

Le dynamisme de demain sera-t-il lié au profit des entreprises et à la puissance publique, ou au désir d'exister, de vivre, de s'accomplir ? Si c'est par le profit et la puissance, les métropoles ont une carte à jouer. Si c'est par le désir, ce sont les identités, les territoires, les communautés qui feront l'histoire.

Jean Pierre LE MAT

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Vos 1 commentaires :
Lionel Guillory Le Jeudi 25 septembre 2014 16:14
Les métropoles ainsi que les départements sont des hérésies économiques et administratives.
En gros nos gouvernants centraux veulent créer des petits clones de Paris partout dans l'hexagone et à qui profite le crime, au foncier bien évidement.
A la limite les deux seules métropoles qui devraient exister sont les métropoles de Paris et de Lyon. J'ai pas vraiment le temps d'exposer un argumentaire....
Le département quant à lui ne sert strictement à rien, sauf pour les élus cumulards en quêtes d'indemnités en vue de futur pension.
De mon avis, la Bretagne administrative, c'est la commune, la communauté de commune, le Pays et enfin la Bretagne de Clisson à Fougères.
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