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Jakez Bernard président de Produit en Bretagne
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- Conference debat -
Business et culture bretonne : Produit en Bretagne
Qui n'a pas vu le phare dans le petit rond jaune en faisant ses courses ? En quelques années, ce label est devenu incontournable pour le développement économique de la Bretagne
Par Fanny Chauffin pour ABP le 15/08/10 15:49

Malo Bouessel du Bourg et Jakez Bernard étaient tous deux à Lorient dans le cadre de l'université d'été du festival de Lorient organisée par l'Institut culturel de Bretagne. Topo mené tambour battant avec un Jakez très combattif, très séducteur et un Malo plus sur la réserve, mais d'une efficacité redoutable lors d'un exposé illustré par des exemples impressionnants : la campagne de pub dans le métro parisien et son slogan en breton, les tracts bilingues lors de la Saint Yves, la signature de la charte Ya d'ar brezhoneg, identité, langue bretonne et économie, ensemble pour faire avancer la Bretagne.

Produit en Bretagne compte 230 entreprises dont la moitié sont des PME ou même des TPE (très petites entreprises) : le coup de coeur de l'année, pour le Prix de la Meilleure Nouveauté, a été accordé à Ker Ronan, une entreprise de Rohan (56) comptant trois salariés.

Bretagne à cinq départements, une trentaine d’entreprises de la Loire Atlantique ont déjà adhéré et le mouvement s'amplifie. La réunification va-t-elle se faire par l'économique ? Ils préparent aussi une marque à l'export qui sera dévoilée courant octobre et qui proposera une centaine de produits bretons traditionnels et modernes (cidre, whisky au blé noir,...) : le meilleur de la Bretagne.

52% des adhérents travaillent dans l'agro-alimentaire, les autres sont dans l'édition, le transport, les services, et la culture. Tous les distributeurs (grandes surfaces) sont adhérents. Né en Finistère où se trouve toujours le siège, ce réseau compte 47 % de ses adhérents dans le département. Les quatre autres départements sont donc désormais bien représentés.

Les conditions pour adhérer ? Partager les valeurs de l’association : solidarité, éthique et implication. Le produit doit être fabriqué en Bretagne (B5), l'origine des matières premières, la liste des ingrédients, le procès qualité… Il faut que 70 % de la valeur ajoutée soit « made in Breizh » . Car le plus important est l’emploi généré et le savoir faire mis en œuvre.

Produit en Bretagne se soucie également des jeunes en les aidant à s'installer via un « incubateur » : 17 entreprises sont nées du partenariat entre PEB, la Région, l'ESC de Brest. Elles ont toutes abouti, sauf une (un échec en cinq ans).

Le « Breizh corner » est un mobilier conçu pour les grandes surfaces, 100 magasins en sont déjà équipés. Ils enregistrent des progressions de vente pouvant atteindre 40 % (signalétique gwenn ha du, hermines blanches sur fond noir, sortes d'armoires bretonnes).

Son budget : 1,2 million d'euros. 18 % de cette somme viennent des aides publiques, le reste des entreprises. Parfois des entreprises s'associent à PEB pour une campagne à frais partagés (campagne avec des chips et des saucisses, sur des bus, par exemple : « quand l’un craque, l’autre fond ! »).


Le débat qui a suivi a porté sur l'importance de la recherche et son insuffisance en Bretagne. Comment financer la vie associative et culturelle en Bretagne : « Le plus gros bailleur de fonds du culturel, ce sont les entreprises » , répond Jakez Bernard.

Pour lui, certains militants bretons font dans la victimisation ou l'agressivité : « il faut convaincre, je séduis, j'attaque pas » . Si aujourd'hui les banques se « bretonnisent » (Crédit agricole, CMB), c'est parce qu'il y a un intérêt économique à s'afficher breton. Il faut montrer « que ceux qui ne s'intéressent pas à la culture bretonne aujourd'hui seront ridicules demain. Qui aurait cru pensable une campagne de com' en breton dans le métro il y a 15 ans ? » Voir les photos sur ( voir notre article )

Cet article a fait l'objet de 2215 lectures.
Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
[ Voir tous les articles de de Fanny Chauffin]
Vos 5 commentaires
Bonnet Fulup Le Mardi 31 août 2010 23:27

C'est très bien de voir des entreprises de Loire Atlantique , nous devrions d'ailleurs plutôt dire du Pays nantais du oays Guérandais ou encore du Pays de Retz , celà veut dire que les dirigeants de ces entreprises reconnaisent l'apartenance bretonne de ces pays. Mais il est fort triste également de voire certaines de ces entreprises afficher sur leurs véhicules ou publicités BRETAGNE PAYS DE LOIRE , je crois qu'il devrait y avoir une clause dans les contrats avec Produit en Bretagne , qui serait de ne pas utiliser ce terme des pdl.
Fulup Bonnet Sant Nazer
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Bertrand L. Le Mardi 31 août 2010 23:27
Je félicité la marque "Produit en Bretagne".
Grâce à ce nouveau concept, pourquoi un picard voudrait-il acheter breton ? Il aura plutôt intéret à acheter lui aussi dans son pays. Comme la Bretagne est globalement exportatrice, les autres marques "Produit Corse", "Produit charentais", ... pourront grignoter sans problème des parts de marché...
En plus les produits "PEB" ne connaissent pas le mot "qualité"... Leur objectif étant juste de faire du chiffre d'affaire...
Ca risque d'être du bussness négatif... :-)
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Florent Dupont Le Mardi 31 août 2010 23:27
Bertrand L., je crois que tu n'as pas bien compris ce qu'était vraiment Produit en Bretagne. Ce n'est pas juste pour faire du bénéfice. C'est avant tout un réseau pour mettre en avant les produits de notre région. Comme tu as pu lire, PEB s'est associé à l'ESC Brest, la région etc pour créer un incubateur et ainsi aider des petites entreprises nouvellement crées à se développer. C'est donc aussi une association qui s'investi pour l'emploi en Bretagne et qui se soucie de la bonne santé économique de la région mais pas pour faire du gros bénéfice, loin de là.
Tu parles également de business négatif, jusque là ça a été globalement l'inverse et PEB est devenu une référence en Bretagne au court des dernières années. Loin de créer du business négatif, cette idée de PEB est un projet qui a été bien porté et dont le résultat est globalement positif. Les produits PEB sont même plutôt de ceux qui grignotent les part de marché. Rien qu'en regardant l'exemple de produit en Bretagne qui est devenu un vrai concurrent du coca-cola. Il n'y a qu'a regarder l'évolution de ses ventes et dernièrement l'exemple de la campagne de pub de coca-cola qui a pour la première fois dans le monde créé une campagne de pub régionale pour tenter de mettre en avant ses valeurs bretonne (qu'il n'a pas bien sûr) comme le fait le Breizh Cola.
Mettre en avant l'identité culturelle en Bretagne est quelque chose qui fonctionne.
"Pourquoi un picard voudrait-il acheter breton?"
Et pourquoi pas? Les bretons achètent des produits régionaux mais ne se privent pas d'aller au delà de leur région. Le breton est aussi ouvert d'esprit et ne se renferme pas sur lui même. Alors le picard peut lui aussi très bien acheter breton, je ne vois pas où est le problème. L'autre peut avoir une culture différente sans que pour autant on le boycotte.
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Bertrand L Le Mardi 31 août 2010 23:27
Pour comprendre mon raisonnement, il est très simple.
Il existe deux catégories d’entreprise : les anciennes et les nouvelles. Les nouvelles entreprises (Breizh Cola, …) n’ont aucun part de marché (ni en Bretagne, ni dans les autres régions). Les anciennes (Bridel, Kerisac, …) ont globalement des parts de marché conséquents dans les différentes régions.
Pour les premières, baser la communication sur la communauté bretonne pour se développer est effectivement un plus. Par contre, pour les secondes, la même action va avoir des effets négatifs à moyen et long terme.
Un exemple, à Nantes (nàntt), tous les laits frais proposés dans Carrefour étaient PEB (Bridel, …). A cause d’une communication déphasée de PEB, Carrefour propose maintenant d’autres marques. Idem pour le cidre normand et les crêpes picardes qui ont trouvé eux aussi leur place…
Quant aux autres régions, l’exemple picard n’était pas anodin. Pourquoi un picard irait acheter des crêpes bretonnes en sachant qu’il peut acheter des crêpes picardes. Ce n’est pas du boycott mais plutôt un favoritisme que le breton ferait de même.
Je pense personnellement qu’une marque style « Qualité de Bretagne » aurait eu de meilleurs résultats que « Produit de Bretagne ».
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Yann-Kristoc'h C Le Mardi 31 août 2010 23:27
Ne serait-il pas nécessaire que "Produit en Bretagne" veille à ce que ses adhérents "souhaitant mettre une carte de Bretagne sur ses produits" mettent "une carte de la Bretagne et non de la région administrative"... Voir dans la vidéo l'exemple de Mini-Kouign Aman...
Il me semble que communiquer en montrant à tous ses clients que l'on ne connait pas la Bretagne, pour une entreprise bretonne c'est le meilleur moyen de ne pas vendre son produit!
Si les entreprises en question souhaitent dé-crédibiliser leur image d'entreprise bretonne cela les concerne mais "Produits en Bretagne devrait informer ses adhérents que montrer aux clients une telle nullité sur la Bretagne dé-crédibilise également la marque Produits en Bretagne et par conséquence tous les adhérents".
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