Un amendement à la loi sur les territoires ruraux avait, en 2005, prévu de supprimer la protection de la bande des 100m et d'autoriser une urbanisation non limitée sur les rivages des étiers et des rus permettant à la mer de remonter à l'intérieur des terres. Le décret d'application qui rendra cet amendement applicable est en cours de rédaction au Ministère de l'Urbanisme.
Un étier est un canal d'amenée de l'eau de mer dans les marais salants. Les régions de marais salants sont donc très gravement menacées par cet assouplissement de la loi littoral. Par exemple, alors que la côte de la Baule au Croisic est construite à 100%, c'est l'arrière pays de marais salants de la presqu'île guérandaise qui va être l'objet de convoitises immobilières avec les plus graves conséquences sur les paysages et les équilibres écologiques de ces zones sauvages qui accueillent les oiseaux migrateurs, servent de nurseries aux poissons et sont l'outil de travail des paludiers.
Cependant le Ministre de l'urbanisme souhaite élargir la définition des étiers à « tous les ouvrages façonnés et creusés » par la main de l'homme. Autrement dit tous les chenaux et canaux des marais littoraux, non marais salants, tous les fossés, busés ou non, tous les conduits de rejets à la mer qui permettent à la mer d'irriguer des terrains en amont lors des grandes marées, seront autant d'occasion pour les communes de revendiquer la suppression de la bande des 100 mètres. Les abords des marais littoraux et de toutes les zones humides littorales vont devenir les nouveaux enjeux de la promotion immobilière car, au-dessus de ces étendues plates, la vue est splendide sur la mer. Tous les bourgs bretons construits près des marais littoraux, tels Pénestin, Ambon, Billiers, Damgan, Le Hezo ou Mesquer, pour ne citer que le Sud Bretagne, vont voir s'ouvrir des perspectives inespérées d'extensions nouvelles grâce au déverrouillage de la bande des 100M.
L'interdiction de construire dans la bande des 100 m est la garantie que le rivage ne puisse pas être accaparé par quelques privilégiés mais reste ouvert à tous. Alors que la montée importante du niveau de la mer est programmée dans des délais très rapprochés, l'Etat, par ce recul de la loi, prend un risque incompréhensible et qui lui coûtera très cher.
Les Amis des chemins de Ronde du Morbihan demandent instamment au Gouvernement de protéger le Littoral et de conserver, partout où elle existe, la protection de la bande des 100 mètres
Communiqué publié par : ACR 638 route du Lomer 56760 PENESTIN