Force est de constater que la campagne présidentielle offre globalement davantage le spectacle d’une confrontation de chefs de familles velléitaires, soucieux de préserver un héritage et prodigues en promesses et surenchères, qu’une confrontation de constats et de propositions pour faire évoluer un pays en proie à une convergence de crises.
Crise institutionnelle inadaptée à l’Europe, à la mondialisation et que tous appelle à réformer ou remplacer …
Crise organisationnelle avec une tête francilienne hydrocéphale ( 80 % des richesses hexagonales !) …
Crise étatique avec un état omnipotent et surdimensionné, en déficit et sur-endetté, sans subsidiarité locale, un empilement de strates administratives mal définies et générant plus d’incompétences que d’excellence, etc…
Crise économique avec une pression fiscale excessive, une pesanteur législative archaïque, une industrie peau de chagrin, une recherche miséreuse, une culture des monopoles, une énorme absence dans les nouvelles technologies etc…
Crise de société avec un système d’ éducation en désarroi, des élites parisianistes, des médias sous tutelles, des banlieues explosives, une protection sociale inégalitaire et de plus en plus coûteuse, une justice de classe, une surenchère inefficace des moyens de sécurité etc…
Crise environnementale avec un énorme retard dans le domaine des énergies renouvelables, le transport ferroviaire ou maritime, le tout nucléaire, des affrontements stériles (chasseurs, agriculteurs, industriels, citadins, écolos) etc…
Nous arrêtons là car il ne faudrait quand même pas sombrer dans la déprime mais plutôt essayer de rebondir.
On a les institutions que l’on mérite, on a le président que l’on élit et dans ce domaine il faut malheureusement constater que depuis plusieurs élections, les espérances, même les plus modestes ont été plutôt déçues. Il n’y aura pas, cette fois non plus, d’homme providentiel, de vieilles recettes miraculeuses ou de clan génial ; il faudra, comme partout, que de véritables institutions démocratiques s’installent au plus près des citoyens avec tout ce que cela implique : responsabilités financières, économiques et décisionnelles, transparence, contrôle, concertation, projet de société etc… . C’est ce que nous réclamons pour la Bretagne à l’instar de ce qui a été mis en place chez nos voisins : autonomies évolutives en Espagne et Italie, dévolutions en Grande-Bretagne, länder en Allemagne, etc…
Le nouveau Président élu aura l’opportunité, d’expliquer, de convaincre, de décider ; encore faut-il qu’il ait une vision globale, une ouverture européenne, une envie de promouvoir, une liberté d’action .
Seul François Bayrou parmi les candidats éligibles nous donne l’impression d’avoir ces possibilités et l’ensemble des convictions nécessaires ; peut-être aussi parce qu’il n’appartient pas à un clan, qu’il n’a pas d’héritage de pouvoir, pas d’appareil, est-il le seul à pouvoir rompre avec le passéisme, le nombrilisme, l’immobilisme, et la lourdeur étatique ?.
Alors, on continue pour 5 ans ou on essaye de changer ?
pour Askol, le président, Yann Jestin, adjoint au maire de Lesneven le vice-président, Jean-Claude Rivallain, conseiller municipal de Vigneux-de-Bretagne
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