Plus jeune élève admise à l’ENA, Anne-Marie Idrac avait déjà un métro d’avance. De l'administration à la politique, elle a mené son parcours à un train d'enfer.
Rien d’étonnant à voir cette grande spécialiste des transports prendre la tête de la SNCF succédant à Louis Gallois nommé co-président d'EADS, après avoir dirigé ces quatre dernières années la RATP. Portrait de cette Bretonne de 55 ans née à Saint-Brieuc qui fait partie des P-DG qui comptent.
"Faire de la RATP une entreprise publique réactive, exemplaire, compétitive dans le cadre du développement durable“ était son objectif dès son arrivée à la tête du groupe public en septembre 2002. En 2004, les résultats sont là avec un résultat net de 23,2 millions d’euros, une augmentation du trafic de 6,3% et des recettes de 4,4%. Ses recettes ? Gérer la RATP avec le management d’une entreprise privée et une maîtrise hors pair du secteur des transports acquise lors de sa carrière administrative au ministère de l’équipement.
Fine politique
Pour faire évoluer les mentalités de ses 43 000 salariés et apaiser la situation sociale – il n’y a plus de grandes grèves à la RATP – elle a su se montrer fine politique. La politique, Anne-Marie Idrac connaît. Elle a été secrétaire d’État aux transports en 95, Député des Yvelines en 97, conseillère régionale d’Île-de-France en 98 et secrétaire générale de l’UDF. Grâce à son père André Colin, homme politique breton, elle a été formée à bonne école. “Je suis 100% bretonne. J’ai cette chance et cette fierté. Mes valeurs ont été forgées chez nous”, revendique cette mère de quatre filles qui a grandi dans le Léon. Cette Européenne convaincue s’était fixé comme priorité de développer le groupe RATP en France et à l’étranger. Louis Gallois succédant à Noêl Forgeard à la tête d'EADS, elle quitte donc la RATP pour la SNCF avant le terme de son mandat fixé à 2009.
ABP/RLF