- Présentation de livre -
Morvan lez Breiz roi des Bretons, roman historique de Gilbert Siou
Pour la Bretagne armoricaine la fin du VIIIe siècle et le début du IXe siècle furent marqués par de grands bouleversements et, des brumes du passé, émerge une figure devenue mythique, celle du roi Morvan, dit lez Breiz, Soutien de la Bretagne.
Par Jean Cévaër pour ABP le 7/05/16 19:07

Pour la Bretagne armoricaine la fin du VIIIe siècle et le début du IXe siècle furent marqués par de grands bouleversements et, des brumes du passé, émerge une figure devenue mythique, celle du roi Morvan, dit lez Breiz, « Soutien de la Bretagne ».

C’est la vie exceptionnelle de Morvan que Gilbert Siou nous conte sous forme d’un roman basé sur les faits historiques tels qu’ils nous sont rapportés par les chroniqueurs francs comme Ermold Le Noir 

Eginhard, Glaber ou Grégoire de Tours et aussi sur la dimension légendaire de la vie de Morvan telle que nous la trouvons dans les « Fragments épiques de la vie de Leiz Breiz » du Barzaz Breiz.

Si dans le roman de Gilbert Siou beaucoup des faits relatés sont, comme l’indique l’auteur, imaginés, par exemple tout ce qui touche sans doute à la vie sentimentale de son héros, par contre les grands faits historiques sont avérés, comme la libération de Barcelone de l’occupation musulmane par Louis le Pieux, fils de Charlemagne, en 801, ou les différentes batailles que Morvan livra en Bretagne et sur ses Marches contre ce même Louis devenu empereur sous le nom de Louis le Débonnaire après le décès de son père en 814 et, bien entendu cette dernière bataille en 818 ou Morvan - Murman pour les Francs - devait périr, sans doute près de Priziac, sans oublier la mission de l’abbé Witkar - Witchaire pour les Francs - envoyé par Louis pour mettre Morvan en garde et lui prédire le sort qui l’attend s’il se dresse contre l’empereur des Francs et ce qu’il en advint.

L’un des mérites de l’ouvrage au-delà d’une histoire romancée fort bien racontée, c’est qu’il s’y trouve pour les Bretons d’aujourd’hui des leçons toujours actuelles et qu’ils feraient bien de garder à l’esprit.

Pendant un siècle les Bretons vont se battre contre les envahisseurs francs, depuis 753 quand le roi Pépin Le Bref impose le pouvoir franc en Bretagne après la chute de Vannes, jusqu’en 852 quand, Charles le Chauve, roi de Francie Occidentale, est défait par Erispoë et que, par le traité d’Angers il reconnait la Bretagne comme un « royaume subordonné » en fait indépendant, dont Erispoë est le roi.

Faut-il souligner que les limites du royaume d’Erispoë sont restées les limites de la Bretagne actuelle, et ont perduré depuis plus de douze siècles au-delà des charcutages administratifs du pouvoir français ?

Donc, dès le coup d’état de Pépin contre les Mérovingiens, ceux qui allaient devenir les Carolingiens s’efforceront de contrôler la Bretagne, l’encerclant par des Marches dont les chefs seront entre autres les célèbres comtes Rolland, Guy ou Lambert. Mais après la mort de Morvan, son neveu Wiomarc’h reprendra le combat, jusqu’à sa mort par traitrise ; lui succédèrent Nominoë et son fils Erispoë qui combattirent les Francs de Charles le Chauve jusqu’à la victoire. Le droit et la justice finissent toujours par triompher de la force brutale.

Il est intéressant de noter que, comme les fonctionnaires français postés en Bretagne au XIXe siècle, même si les termes étaient différents, les Francs, leurs chefs et leurs chroniqueurs, accablèrent les Bretons de leur mépris, aucune insulte ne leur est épargnée, « barbares, bêtes féroces, brutes, ivrognes, sanguinaires, lâches traitres, perfides » le tout accompagné du dégoût « pour le patois stupide qu’ils bafouillent ». Il n’est pas certain que les choses aient vraiment changé aujourd’hui.

L’autre leçon que les Bretons doivent tirer de ces siècles révolus c’est que leurs divisions, l’allégeance de certains de leurs chefs au pouvoir franc, furent la cause de beaucoup de leurs défaites, mais c’est l’indomptable courage de leur peuple qui leur permit finalement de triompher.

Faut-il ajouter que ce n’est que suite à un mariage que la Bretagne fut conquise par le pouvoir français ?

Donc ce petit livre, qui se lit d’une traite, nous rappelle de façon romancée, mais historiquement correcte, un passé lointain et il est aussi l’occasion de relire des pages, souvent oubliées, de l’histoire de la Bretagne et des Bretons dans ces temps reculés et de leurs luttes héroïques et finalement victorieuses contre leurs puissants voisins, les Francs.

Jean Cévaër

Éditeur

Fouesnant, éd. Yoran embanner, 140 pages, 10 €

(voir le site) et (voir le site) pour la page du livre avec le texte de la quatrième de couverture.

Auteur

Gilbert Siou est né en 1943 à Kerhuon et habite Plouzané : (voir le site)

Il est ancien ingénieur des Constructions navales.

Parmi les dix livres qu'il a écrits, signalons :

Portzmoguer. Un corsaire au service d’Anne de Bretagne, éd. Yoran embanner, 2013.

Illustrateur

Nous croyons utile de préciser, pour les lecteurs qui auraient cru que la couverture est un dessin de Xavier de Langlais qu'ils ne connaissent pas, qu'elle est de Marc Mosnier, en hommage aux Seiz Breur, comme il s'en explique sur son blog : (voir le site)

Jean Cevaer est un chroniqueur pour l'ABP
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