Cela pourrait être une plaisanterie d'un goût douteux à ceci près que ça ne l'est pas. Et dans le cas présent s'il y avait plaisanterie, elle serait pour le moins saumâtre.
Les faits : depuis maintenant plusieurs années, EDF - aujourd'hui ERDF - soustraite le relevé de ses compteurs à des sociétés privées. Jusqu'à ces derniers jours, la société ODE-ISTA était en charge de ce marché pour la Cornouaille. Le contrat arrivant à terme, un nouvel appel d'offres a été lancé et remporté par une société brestoise, Atlantech. Fort notamment de l'article L.1224-1 du code du travail, la règle, jusqu'à présent, voulait que le nouvel adjudicataire reprenne les salariés avec armes et bagages.
À ce jour, la société Atlantech - par ailleurs injoignable - se refuse à appliquer la loi et à se soumettre à une décision de justice... Malgré un référé du tribunal des Prud'hommes de Kemper en date du 28 août avec astreinte de 50 € /jour par salarié. Aujourd'hui, une rencontre entre un représentant du Préfet et les délégués des salariés s'est déroulée à Kemper avec espoir de voir débloquer la situation. À l'heure actuelle, la situation semble être au point mort.
Selon les syndicalistes, la stratégie d'Atlantech est de faire traîner au maximum l'affaire, attendre, par exemple, le tout dernier jour pour faire appel du jugement. Il faut également savoir que d'ici à 3 ou 4 ans les compteurs seront relevés automatiquement. Fort de quoi, la société adjudicatrice ne souhaite pas intégrer du personnel avec plusieurs années d'ancienneté, qu'il lui faudra un jour, sans doute, licencier. Toujours selon les mêmes sources, ces contraintes étaient clairement stipulées en annexe de l'appel d'offres.
Depuis le 1e septembre, les neuf agents concernés ne sont ni salariés, ni demandeurs d'emploi et ne peuvent donc prétendent à aucune indemnité. Dans l'attente d'un hypothétique déblocage, ils occupent un rond-point à proximité des locaux ERDF, là où encore tout récemment ils venaient chercher leurs ordres de mission.