Yvonig Gicquel, le président de Skol Uhel Ar Vro - l'Institut Culturel de Bretagne - s'en est allé : au-delà de la tristesse de voir disparaître cette grande stature, gardons de lui les meilleurs souvenirs, les moments de poids qui ont compté. Ô combien nombreux et dans tant de domaines ! Outre l'économie, dans laquelle il a compté par le développement des chambres de commerce, il a œuvré pour le devenir de la langue, de la culture sous toutes ses formes, de l'histoire de Bretagne dans un « Pays » qu'il aurait tant aimé voir réunifié.

Il aimait l'histoire par-dessus tout et l'a prouvé avec ses livres écrits d'une plume trempée dans l'encre d'un passé si vivant. L'histoire, dont il aurait tant voulu qu'elle soit enseignée aux jeunes Bretons.

Ce fut un homme de conviction, de passion, celui qui, il y a trente, signa la Charte culturelle proposée par le président Giscard d'Estaing. Une autre époque. Elle ouvrit le chemin à ce monde culturel d'aujourd'hui qui transcende toute la société. Celle-ci s'en est emparé. Et dès lors, ce monde n'a plus été le même.

Mais il restait et il reste encore, à l'arrachée, tant de chemin à parcourir pour faire avancer la Bretagne. Il l'aura parcouru jusqu'au bout de son possible.

Pour nous, il restera celui qui a toujours répondu présent. Entre autres, véritable partenaire pour cette conférence de presse de Galv Karaez au Berlaymont à Bruxelles avec des délégués du Conseil Culturel, de Bretagne Réunie, en lien avec des Bretons de Belgique. Il accueillit ensuite nos invités à Rennes et Vannes à l'Institut culturel, des députés européens gallois, irlandais, Nelly Maes la présidente de l'Alliance Libre Européenne et le président et l'avocat de la Ligue des Droits de l'Homme de Flandre, venus pour un tour de Bretagne de nos problèmes culturels depuis Nantes jusqu'à Carhaix.

C'était en 2001, et ces points d'orgue ont créé des liens, qui en ont amené tant d'autres. Il serait illusoire de vouloir faire en quelques lignes le panégyrique complet de cette vie en perpétuel mouvement.

Démarches et projets, colloques pour lesquels il sollicitait les meilleurs spécialistes, cet homme possédait l'esprit de persuasion, la rondeur des propos qui rabote les angles et permet de rassembler : pour tout cela,