Selon des "indiscrétions", la commission "mobilité 21" présidée par Philippe Duron aurait rendu ses conclusions au sujet des grands projets d'infrastructures. Des conclusions qui, si elles se confirmaient, ne feraient qu'avaliser et renforcer la centralisation française. Car force est de constater que si la Bretagne n'est pas prioritaire, l'étoile ferroviaire héritée du 19ème siècle se porte bien, celle qui exporta de Bretagne vers Paris terrassiers et femmes de chambre. Et demain ses jeunes diplômés?
Selon le rapport, il est "tout à fait légitime de rechercher pour les territoires bretons des liaisons plus performantes avec Paris" ! Ainsi donc, pour cette commission, le seul intérêt de ces lignes serait de rapprocher la Bretagne de Paris, le centre du monde ? Pour l'UDB, l'enjeu de BGV était moins de s'arrimer à Paris que d'irriguer les territoires bretons entre eux, de rénover et d'adapter le réseau ferré. En d'autres termes, d'abord rapprocher Brest et Quimper de Rennes et de Nantes, et réciproquement. La cohésion du territoire breton est un combat qui ne tolère aucune concession.
Alors que des budgets considérables ont déjà été engagés par la Région Bretagne pour la LGV, et par d'autres collectivités bretonnes pour financer les PEM-Pôles d'Echanges Multimodaux, que les entreprises attendent impatiemment ce chantier, l'État prouverait une nouvelle fois que sa seule ambition est de faire de Paris "une grande métropole mondiale", et ce, au détriment des autres territoires.
Si l'État persiste à donner aux régions déjà riches et à abandonner les territoires les plus fragiles, peut-on encore parler d'égalité, de justice et de solidarité républicaines ?
Mona BRAS, porte-parole de l'UDB - Guingamp
Herri GOURMELEN, président du groupe des élu-e-s régionaux UDB-Autonomie & Ecologie - Saint-Malo
Christian GUYONVARC'H, rapporteur général du budget de la Région Bretagne - Brest
Naïg LE GARS, conseillère régionale - Quimper