Des affrontements ont éclaté à Saint-Nazaire lors d'une manifestation qui rassemblait au moins 15 000 personnes. La sous-préfecture ayant refusé de recevoir les représentants syndicaux, des jeunes manifestants selon certains, la pression de la foule selon d'autres, auraient alors forcé et ouvert la grille de la sous-préfecture derrière laquelle se trouvaient 25 CRS. Une charge des CRS à partir de la préfecture aurait alors dégénéré en bagarre.
Des gardes mobiles de Nantes ont alors été appelés en renfort. Pour disperser les manifestants, les forces de l'ordre ont lancé des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Une personne aurait été sérieusement blessée en recevant sur ou sous son pied gauche l'un de ces projectiles. A ce sujet, un témoin a déclaré avoir vu les gendarmes mobiles opérer des tirs tendus. Une explication est que la grenade a percuté son dessous de pied alors qu'il s'éloignait en courant.
Au moins une cinquantaine de projectiles auraient été lancés d'après le même témoin qui a ramassé des douilles. Il s'agit de grenades lacrymogènes du type GR LAC PLMP 7B, lancées au fusil et du type GR FL MA LAC F4 CB, lancées à la main. Le type des grenades assourdissantes utilisées n'est pas connu. A noter qu'en 2007 en Cisjordanie, un photographe d'Associated Press avait eu la jambe cassée par une grenade assourdissante et que lors des manifestations de Juin 2008 à Quimper, au sujet de l'hôpital de Carhaix, un manifestant avait été blessé à la main par l'éclatement d'une grenade.
Un groupe de jeunes manifestants au nombre d'environ 150 aurait alors été repoussé vers le centre ville qui resta enveloppé dans une épaisse couche de gaz lacrymogène jusqu'a assez tard dans la soirée. Il y aurait eu une dizaine d'arrestations et 5 autres blessés légers dont certains parmi les forces de polices.
Le directeur du Centre Hospitalier de Saint-Nazaire a confirmé qu'un manifestant avait bien été amené aux urgences et qu'il avait été pris en charge par le service de chirurgie. Il a déclaré ne pouvoir donner d'autres détails en raison du secret médical et aussi du secret d'une instruction lancée par le parquet.
Philippe Argouarch