Requiem pour une bibliothèque en langue bretonne !
L’annonce de la fermeture d’une bibliothèque en langue bretonne à Cavan pour le mois de juillet 2025 par le Conseil départemental des Côtes d’Armor, interroge.
Quel symbole que la fermeture d’une bibliothèque ! Symbole encore accru par le fait qu’elle est dédiée à la langue du pays dont personne n’ignore qu’elle se trouve en voie de disparition du fait de l’ensemble des politiques publiques menées depuis des décennies.
Les raisons budgétaires sont invoquées et la priorisation donnée par le Conseil départemental des Côtes d’Armor, à majorité socialiste, aux politiques de solidarité.
Comment penser le fait que la survie de la langue bretonne n’est pas une priorité pour cette collectivité locale située en Bretagne ? Voici le tour de pensée que l’on doit certainement à toutes ces politiques de déconsidération de notre langue et culture menée par l’éducation nationale. De langue menacée de disparition, la langue bretonne est devenue secondaire.
Les politiques de solidarité ? Mais de quelle solidarité le Conseil départemental des Côtes d’Armor peut-il invoquer sur la ruine de notre langue, celle qui nous réunit et fait de nous une communauté solidaire, un peuple distinct ?
La solidarité alléguée n’est qu’une solidarité de pacotille lorsqu’elle est conduite au mépris des peuples.
Le peu de lecteurs assidus ? Une trentaine dit-on ! Mais c’est le socle du renouveau, et c’est ce socle qui aurait dû conduire le Conseil départemental des Côtes d’Armor à en faire une priorité politique !
On aura compris que ces arguments sont de peu de poids face à la tradition anti-bretonne de ce Conseil départemental qui refusait récemment de soutenir le nouveau projet de collège Diwan. Que l’on me permette encore d’évoquer ici le refus de la mairie de Plouezoc’h de rectifier les erreurs commises et reconnues comme telles lors de la mise en place du nouvel adressage et ayant conduit à la débretonnisation de plusieurs noms de lieux emblématiques !
Mais soyons solidaires !
La mise à mort de notre langue est d’autant plus efficace en Bretagne que ce sont les collectivités bretonnes qui l’accomplissent, avec constance et toujours au nom de la solidarité !! Les valeurs portées par la sauvegarde d’une langue minoritaire n’entrent en grâce que lorsqu’il s’agit des langues étrangères.
Certains s’interrogent désormais à la région sur l’opportunité de maintenir l’enseignement Diwan par immersion, alors qu’il s’agissait d’un acte de résistance menée par les militants et qui devrait avoir le plein soutien des responsables politiques bretons.
Est-ce aux Bretons de payer aujourd’hui le prix des dérives d’un système français reposant sur l’endettement et appelé à une cure drastique ? Notre territoire n’a jamais figuré parmi les priorités des investissements nationaux tournés vers Paris et les politique de grandeur.
Il n’y a qu’un seul remède ! Prendre nos affaires en mains ! Récupérer la gestion du produit de nos impôts et l’affecter librement selon nos besoins.
Pour mettre un terme au linguicide, il faudra que les Bretonnes et les Bretons s’engagent massivement en politique.
Yvon Ollivier
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