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Dans un contexte où le disque se vend beaucoup moins, les maisons de production bretonnes tirent la langue. « Personne ne mesure la gravité de la situation », affirme Gilles Lozac'hmeur, qui a pris les rênes de Musiques de Bretagne.
Coop Breizh, Keltia et L'Oz production qui représentent les trois-quarts de la production bretonne se sont en effet constitués en association pour défendre les intérêts de la profession et la survie de leurs labels (Le lobby Musiques de Bretagne passe à l'action ( voir notre article )). « L'Oz sortait une quinzaine de CD par an, explique Gilles Lozac'hmeur. Maintenant, c'est un ou deux. » Coop Breizh estime à 20 % la chute des ventes de CD depuis 2005. Ce phénomène est général. Rien qu'en 2007, le marché du disque a reculé d'un quart dans l'Hexagone. Cela s'explique d'abord par le prix élevé de la petite galette décourageant les consommateurs au pouvoir d'achat rétréci par la crise. L'apparition de supports numériques comme les mp3, mp4 ou wma et des I-pods a également entraîné l'explosion du téléchargement de musique sur Internet.
Des grandes surfaces moins réceptives
Jean-Yves Le Corre et Gilles Lozac'hmeur montrent tous deux du doigt les grandes surfaces. « Ces enseignes créent la crise », lance le premier. « Les disques faits en Bretagne ne trouvent plus leur place dans les linéaires, renchérit le second. Le produit n'est pas assez rentable pour la grande distribution. » Les enseignes spécialisées suivent la même évolution. « La FNAC ne vendra plus de CD sous deux ans », poursuit-il. « Nos musiques régionales sont sur des niches particulières », constate Jean-Yves Le Corre. Ces entreprises se trouvent en première ligne lorsqu'il s'agit de faire des coupes sombres. L'un des leaders des hypermarchés a récemment usé de son droit de son droit de retour de disques invendus, synonyme de perte sèche de 120 000 euros pour Keltia Musique et Coop Breizh.
À suivre 4) Chute du marqué du disque
Enquête publiée dans le magazine armor