Table ronde fort intéressante menée par Nono à Carhaix à l'occasion du Festival du livre avec deux jeunes auteurs de BD, un scénariste et deux dessinateurs de presse, et des éditeurs.
Le débat dans la salle du cinéma le Grand bleu à Carhaix est nourri. Et C'est Nono qui interroge, suscite les questions. Pourquoi si peu de jeunes dans le dessin de presse ? "Parce qu'ils ne sont pas assez connectés à l'actualité ? Parce qu'ils n'osent pas s'engager ? Parce que c'est un art de l'urgence et qu'il faut faire vite ? ". Les jeunes répondent qu'ils sont connectés, qu'ils sont engagés politiquement, mais que ... les dessins de Charlie sont passés par là, que cet engagement quotidien sur des sujets brûlants pour l'instant ne leur convient pas.
Alors on fait l'historique des femmes dessinatrices, de Claire Brétecher, on note leur absence sur ce plateau exclusivement masculin, même si le nombre de filles est un peu en hausse (dont la fille de Nono !). On revient à l'histoire du dessin de presse avec ses périodes privilégiées : la fin du XIXe siècle avec Daumier et tant d'autres, la guerre de 14/18, le gaullisme où il fallait mieux dessiner qu'écrire car les textes étaient censurés, mais pas les dessins. On cite Hara Kiri, le Canard enchaîné, Charlie Hebdo... Et on attend la relève, de ce dessin de presse que rien ne peut remplacer, qui allie humour et critique acide. Une question du public : "avez-vous été censuré". Et Nono de répondre que les questions concernant l'Eglise et le sexe l'ont été bien des fois. Il lui a fallu changer, habiller les nus, ne pas se moquer du pape ou de Berlusconi...