Le 9 septembre dernier, à l’occasion du congrès de la FUEN à Pesc en Hongrie, l’Institut Culturel de Bretagne a présenté sa candidature pour devenir membre de la cette fédération de nationalités. A l’unanimité, les représentants des délégations présentes ont accepté d’intégrer l’institut, qui rejoint ainsi pour la France « Unzer Land » (Alsace) déjà membre de l’organisation.
Le 9 septembre dernier, à l’occasion du congrès de la FUEN (Federal Union of European Nationalities) à Pesc en Hongrie, l’Institut culturel de Bretagne a présenté sa candidature pour devenir membre de la FUEN.
A l’unanimité, les représentants des délégations présentes ont accepté d’intégrer l’institut, qui rejoint ainsi pour la France Unzer Land (Alsace) déjà membre de l’organisation.
Le congrès a aussi été l’occasion d’intégrer quatre autres organisations :
-La sociétà filologica fruilana (Italie) pour la promotion du Frioul
-Le gouvernement autonome des Russes d’Hongrie.
-Le Radgenossenschaft des Landstrasse pour la protection des Yeniches et Sintis en Suisse.
– L’association Humanitarno Udrejenze Nemeta Gerhard pour la promotion du Souabe du Danude (Serbie).
L’importance de la FUEN, qui fédère plus de 100 organisations représentant les minorités nationales en Europe, ses connaissances juridiques dans le domaine de la protection des droits humains notamment ceux des personnes appartenant à des minorités nationales, et ses relais auprès des Institutions Européennes, peuvent apporter beaucoup à l’I.C.B. Avec trois bureaux dont un à Bruxelles, la FUEN est en mesure de diffuser des informations partout en Europe et soutenir des actions ou des manifestations locales.
Un des temps forts du congrès a été la rencontre de dix représentants de gouvernements autonomes de Hongrie (cf photo ci-dessus). Depuis 30 ans déjà, les 13 minorités nationales reconnues par l’état Hongrois bénéficient d’une législation protectrice de leurs cultures et leurs langues.
Ainsi les Bulgares, les Grecs, les Croates, les Polonais, les Allemands, les Arméniens, les Roms, les Roumains, les Russes, les Ruthènes, les Serbes, les Slovènes, Les Slovaques et les Ukrainiens, implantés depuis des siècles en Hongrie, bénéficient de lois protectrices.
Il est évident que pour un défenseur des droits des personnes appartenant à des minorités nationales, la Hongrie sur ce point est beaucoup plus démocratique et tolérante que la France qui persiste à vouloir faire disparaître la diversité culturelle et linguistique sur son territoire.
Mais dans d’autres domaines, la Hongrie se singularise dans l’U.E. : la Commission Européenne, dès 2021, a ouvert des procédures d’infraction et de conditionnalité contre elle pour sa politique qui porte atteinte aux principes de l’état de droit et ces dérives qui vont à l’encontre des valeurs de l’U.E..
C’est justifié, mais on peut s’interroger sur l’aveuglement des institutions européennes concernant la politique ethnocidaire de l’état Français contraires aux valeurs de l’U.E. et les sanctions prises contre la Hongrie. Visiblement les états membres n’ont pas tous le droit aux mêmes traitements.
Le congrès m’a également permis de rencontrer des personnalités intéressantes et notamment la conseillère du Haut-Commissaire pour les minorités nationales de l’OSCE, qui s’est montrée très intéressée par la situation en Bretagne. Cette dernière m’a expliqué qu’à son avis la Hongrie développe une politique de protection et de promotion de ses propres communautés notamment (mais pas que) pour montrer aux états voisins, qui ont des minorités Hongroises sur leurs territoires, comment composer avec elles et protéger leurs langues et cultures.
En ce qui concerne l’initiative citoyenne européenne « Minority Safepact Initiative » l’avocat de la FUEN a confirmé qu’une Instance en appel était toujours pendante devant la Cour de Justice de l’Union Européenne, suite au refus de la Commission de retenir l’initiative qui avait pourtant collecté plus d’un million de signatures. Avec les élections européennes de 2024 permettant un renouvellement des membres de la Commission, on peut espérer une attitude plus tolérante de cette institution vis-à-vis des minorités.
A signaler également que l’Institut Culturel de Bretagne n’était pas la seule organisation bretonne présente, puisque un breton membre de l’association Jeunesse des Nationalités Européennes –The Youth of European Nationalities (YEN) était présent lors du congrès.
Toujours dans le cadre des belles découvertes, dans le centre-ville de PECS une exposition de photographies de costumes traditionnels notamment européens présentée par GEOFOLK suscitait l’admiration des visiteurs. J’ai pu y rencontrer l’auteur Dàvid Botond qui était heureux de me signaler, parmi ses nombreux clichés, ceux de costumes bretons. Une exposition intéressante qui pourrait passionner nos compatriotes, qu’il est possible de consulter
Et pour terminer rappelons que le 20 novembre 1949 à PARIS, lors du premier congrès pour les nationalités, un Breton, Joseph MARTRAY, était élu secrétaire général de l’Union Fédérale des Communautés et Régions d’Europe.
Le retour d’une organisation bretonne au sein de la FUEN n’est donc pas surprenant.
Jean-Pierre LEVESQUE
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