Au Sud du lac de Pskov, sur un petit territoire aujourd’hui partagé entre l’Estonie et la Russie, les Setos (prononcé séto) ont développé depuis plusieurs siècles une culture originale qui les distingue de leurs voisins estoniens et russes. Parlant une variante de l’estonien du sud, de confession orthodoxe, ils sont aujourd’hui célèbres pour leur chant polyphonique, le leelo, inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Dans l’Entre-deux-guerres, les Setos ont fait l’objet d’une tentative d’annexion identitaire de la part de la jeune République d’Estonie, qui, tout en valorisant leur culture, a cherché à les persuader qu’ ils faisaient partie du peuple estonien.
À l’époque soviétique, le déclin de la foi orthodoxe et de la culture traditionnelle ont menacé la survie de la fragile identité seto. Celle-ci connaît cependant, depuis les années 1990, un étonnant renouveau. En s’appuyant sur leurs anciennes traditions, les Setos d’Estonie se sont engagés dans un processus exemplaire de reconstruction identitaire, remettant à l’honneur leur langue et leur culture, se dotant d’un drapeau et d’un hymne, d’une organisation représentative, d’un institut culturel, et inventant avec humour de nouvelles traditions festives.
Ouvrage broché, format 12,5 x 19 cm, 160 pages + VIII pages d’illustrations couleurs hors-texte, cartes, illustrations N & B, bibliographie, 12 €
Antoine CHALVIN est professeur des universités à l’INALCO, où il enseigne la langue, la littérature et la civilisation estoniennes. Il est l’auteur d’un Manuel d’estonien (L’Asiathèque, 2011) et de Johannes Aavik et la rénovation de la langue estonienne (ADÉFO-L’Harmattan, 2010). Il a traduit en français de nombreuses œuvres de la littérature estonienne, parmi lesquelles l’épopée nationale Kalevipoeg (Gallimard, 2004).