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façade de la mairie-poste de Pluméliau le 30 avril 2015
façade de la mairie-poste de Pluméliau le 30 avril 2015
la mairie-poste de Pluméliau le 1er mai 2015
la mairie-poste de Pluméliau le 1er mai 2015
Nid d'hirondelles sur le mur arrière de la mairie-poste
Nid d'hirondelles sur le mur arrière de la mairie-poste
démolition de la façade de la mairie-poste
démolition de la façade de la mairie-poste
- Communiqué de presse -
La mairie-poste néo bretonne de Pluméliau inspirée du style Seiz Breur est en cours de démolition.
Ni les recours, ni le label Patrimoine du XXe siècle en attente n'ont arrêté le maire. Devant la presse et un public nombreux, le conseil municipal a approuvé le choix
Par Anne Marie Robic pour Association des Amis du Patrimoine de Bieuzy (APB) le 3/05/15 15:00

Ni les recours, ni le label Patrimoine du XXe siècle en attente n'ont arrêté le maire.

Devant la presse et un public nombreux, le conseil municipal a approuvé le choix de l'entreprise de démolition le 29 avril 2015. Le maire a alors affirmé que la date des travaux n'était pas arrêtée.

Pourtant, le lendemain matin à 7 heures, l'entreprise SOTRAMA installait le chantier. La démolition commença à 9 heures.

Le projet avait été dévoilé le 6 juin 2014. Le maire avait décidé de « rompre la minéralité du centre bourg » et de « créer des espaces de respiration ».

Pour cela, il fallait détruire 2 bâtiments situés place Jean Le Bec : la mairie-poste et la médiathèque située en arrière. Une fois « la minéralité » de la mairie-poste évanouie, un « espace de respiration » serait créé à son emplacement : une pelouse. Et la nouvelle mairie-médiathèque s'implanterait au fond de la place. Quant à la poste, elle serait construite à côté, rue Théodore Botrel, après la démolition du restaurant scolaire et des toilettes publiques. Et qu'en sera-t-il du restaurant scolaire me direz-vous ? Personne ne s'y retrouve plus dans ce projet déjà complètement explosé.

Mais la mairie-poste inaugurée en 1957 avait du caractère. En 1952, quand Léon Bellec, architecte, signa la notice descriptive du permis de construire, le mouvement "Seiz Breur" était éteint. Mais son influence survivait. Il s'en inspira et reprit les lignes, les motifs d'ornementation circulaires et les matériaux. L'édifice est recensé page 269 d'un ouvrage de référence cité par la DRAC « Architectures en Bretagne au XXe siècle » de Philippe Bonnet et Daniel Le Couédic.

Le 25 juillet 2014, le Conservateur Régional des Monuments Historiques et ses collaborateurs, accompagnés de l'Architecte des Bâtiments de France du Morbihan, rencontrèrent le maire. Il s'agissait de le sensibiliser à « l'intérêt architectural et urbain de cet édifice pour le bourg de Pluméliau » comme nous l'écrivit le conservateur Henri Masson.

La contestation s'installa : pétitions, tracts, réunions publiques, lettres de suppliques des doyens de la commune, photo géante de la population réunie devant l'édifice.

En réponse, il y eut, le 21 septembre 2014, une parodie de référendum local. Chacun reçut deux bulletins pour un choix qui en cachait un autre : voter pour une mairie au centre ou à l'entrée du bourg impliquait, dans les deux cas, d'approuver tacitement la démolition de la mairie actuelle.

La désapprobation a été sensible car la moitié de la population n'a pas voté. Et près de la moitié des votants ont voté blanc ou nul.

L'association des amis du patrimoine de Bieuzy a alors attaqué au tribunal administratif de Rennes les délibérations du conseil municipal approuvant la consultation publique du 21 septembre puis le déclassement du bâtiment le 30 mars 2015.

Quant au "label Patrimoine du XXe siècle" toujours en attente, nous savons qu'il a reçu un avis unanimement favorable le 2 avril 2015 à la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) réunie à la DRAC de Bretagne à Rennes. Sera-t-il apposé sur les ruines ?

Le 30 avril 2015, à 8 h 30, avant même que ne tombent les lucarnes et la gouttière où se tenait le nid des petits d'hirondelles pris au piège, un 3e recours était faxé à la mairie et au tribunal, contre la délibération de la veille.

Peine perdue ? En ce dimanche 3 mai 2015, l'entrée majestueuse du bâtiment est encore debout.

Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 1825 lectures.
Veille à la sauvegarde de l'environnement, du patrimoine bâti et des paysages des cantons de Baud et Pontivy.
[ Voir tous les articles de Association des Amis du Patrimoine de Bieuzy (APB) ]
Vos 13 commentaires
Konan Lasceau Le Lundi 4 mai 2015 08:08
c'est Normal, la Mairie a perdu une aile du bâtiment comme la Bretagne a perdu la Loire inférieure (ou Atlantique) et bientôt tout sera oublié. Il ne restera rien, ni de la Mairie, ni de la Bretagne et des Bretons. Que de veilles photos jaunies et de vieux manuscrits par la faute des Bretons eux même incapable de s'Unir face à l'Administration Française.
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Louis Le Bars Le Lundi 4 mai 2015 20:18
Ahurissant !!
Vous pourriez donner le nom du maire (Benoit Quéro, élu départemental de la majorité de Droite)qui a mis en place ce dynamitage honteux du patrimoine Breton
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Louis Le Bars Le Lundi 4 mai 2015 20:42
Il est tout de même incroyable que pour une bourgade pareille, un projet de ce type ne figurait même pas dans le programme de Benoit Quéro (Majorité de Droite départementale) !!
La rapidité de la destruction de ce bâtiment majeur pour cette commune et le procédé effectué en catimini de A à Z (pas dans son programme ce qui est tout bonnement incroyable) et la méthode opérée ces derniers jours (démolition version Blitz Krieg) ne laisse guère de place au doute sur la volonté idéologique de faire du passé breton ou bretonnant (héritage des Seiz Breur), table rase.
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Louis Le Bars Le Mardi 5 mai 2015 10:06
Le site Internet de la commune de Plumiliau (http://www.plumeliau.fr/histoire-de-plumeliau-c148.html) depuis l'élection de Benoit Quéro est assez singulier, tout particulièrement la page historique...l'histoire de la Commune sur 5 items, 3 sont consacrés à la seconde guerre mondiale et au culte gaulliste...le seul item antérieur à 1945 parle dans le même paragraphe des romains et des bretons comme d'étrangers... le blason de la commune présenté sur le site semble avoir été redessiné lui aussi en fonction des lubbies du nouveau maire...va t-il bientôt changer le nom de la commune ?
Franchement, c'est du High Level...sur cette histoire de mairie, il est très clairement menteur et sournois et son histoire de paysage/économies (drôle d'économie que de démolir le patrimoine de la commune et reconstruire une mairie plus loin...) c'est clairement du foutage de g... il est certain que démolir ce bâtiment typé néo-breton Seiz Breur a une visée idéologique.
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Alwenn Le Mardi 5 mai 2015 18:11
"Quant au "label Patrimoine du XXe siècle" toujours en attente, nous savons qu'il a reçu un avis unanimement favorable le 2 avril 2015 à la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) réunie à la DRAC de Bretagne à Rennes. Sera-t-il apposé sur les ruines ?"
Il est difficilement compréhensible qu'on puisse démolir un batîment avant que le recours auprès des monuments historiques ait été statué.
L'histoire telle que racontée sur le site de la mairie est en effet très "répubmlicaine".
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Dewi Le Mardi 5 mai 2015 19:23
Benoit Quéro est passé sur Radio Bro Gwened il y a plusieurs mois. Il s'est expliqué sur cette affaire. (À partir de la 17 minutes). Il n'a pas manqué de dire que les Seiz Breur « était proche des nazis » (24'45") :
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Dewi Le Mardi 5 mai 2015 19:38
Alwenn
« Il est difficilement compréhensible qu'on puisse démolir un batîment avant que le recours auprès des monuments historiques ait été statué. »
C'est la méthode « Républicaine » habituelle en France. Quand une loi risque d'avoir du mal a passé de manière démocratique, on force le passage avec le 49-3 ou avec « la procédure accéléré ».
Ça me rapelle aussi d'une route à Lyon qui a été construite sur le terrain d'un paysan alors que le tribunal n'avait pas encore donné son dernier mot.
Ces gens ne veulent pas de démocratie, c'est d'ailleurs pour ça qu'on les entends souvent parler de « valeur républicaine » ; ça leur donne la conviction d'être légitime dans leur action.
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Moal Le Mercredi 6 mai 2015 09:32
Dans le même registre, à signaler la destruction prochaine des "Salons Mauduit" à Nantes.
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breizh dizalc'h Le Mercredi 6 mai 2015 12:47
RV au Tribunal à Rennes jeudi 7 mai à 14 heures (3 contour de la motte) audience en référé
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Louis Le Bars Le Mercredi 6 mai 2015 13:45
"Dans le même registre, à signaler la destruction prochaine des "Salons Mauduit" à Nantes."
C'est quand même indiqué qu'ils seront reconstruits à l'identique. A Plumiliau, il y a vraiment une volonté de rayer la bâtiment de la carte.
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TY JEAN Le Mercredi 6 mai 2015 14:48
Ici comme ailleurs en Bretagne on détruit le patrimoine.Ce batiment pouvait aussi être reconverti
en logement ,salles pour associations etc...scandaleux
de la part d'un prétendu breton.Il faut aussi noter
que la destruction d'un nid d'hirondelles est strictement interdite et donc répréhensible par la loi.
La connerie humaine est malheureusement sans limite en 2015 !
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TY JEAN Le Mercredi 6 mai 2015 17:15
Suivant l'article L 415 du Code de l'environnement:
" sont interdits la destruction,oeufs, nids,etc... Tout contrevenant est passible d'une amende de 9000euros et/ou d'une peine d'emprisonnement d'une durée maximale de 6 mois"
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An Floc'h Le Jeudi 7 mai 2015 13:25
Il semblerait que la population de Pluméliau se soit assez nettement mobilisée contre cette destruction. Et que le vote proposé était ridicule.
En espérant qu'elle n'oublie pas et scrute les contrats et budgets futurs dans l'immobilier de la commmune. Ils ne doivent pas baisser leur vigilance.
Plus qu'une architecture bretonne visée (mais quand on peut faire d'une pierre, deux coups, pourquoi s'en priver), la motivation doit bassement être financière (j'imagine qu'on a aussi dit que ça donnera du travail... en cette période de chômage de masse, hein, des contrats d'intérimaires, c'est important, voyez-vous).
@Louis Le Bars
Les promesses n'engagent que ceux qui les croient.
Et la valeur d'un message dépend du messager.
Je préfère croire ce texte que celui d'OF:
En plus, l'article illustre bien les errements municipaux typiquement nantais depuis une vingtaine d'années (la prochaine aberration sera le transfert du CHU, il n'a pas commencé, mais cette décision en est une en soi).
Sinon, cette histoire me fait penser au film de Rohmer "L'Arbre, le Maire et la Médiathèque". Pas exactement le même sujet, mais cette nécessaire horizontalité contemporaine qui rend le quotidien déprimant.
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