L'Atlas linguistique et ethnologique de la Bretagne romane, de l’Anjou et du Maine, plus connu sous son acronyme ALBRAM, est issu d'un grand projet du CNRS lancé dans les années 1970.
Il a été réalisé à partir de l’Université catholique de l’Ouest (UCO) à Angers sous la direction de l’abbé Guillaume assisté de Jean-Paul Chauveau, tous deux éminents linguistes. Les trois tomes qui le composent regroupent un total de près de 1 000 cartes établies, pour la partie haut-bretonne, à partir de 75 points d’enquête. S’y ajoutent de nombreuses notes explicatives.
Ce monument de la linguistique du gallo était devenu introuvable. Les Éditions LABEL LN (www.editions-label-ln.com/) ont souhaité le rééditer afin de permettre aux jeunes générations de se réapproprier une source d’informations linguistiques fondamentales sur notre langue.
Cette réédition nécessitant une mise en page en haute définition, l'éditeur a voulu produire en même temps une version numérique pour permettre à tous d’y avoir accès. Dans cette perspective, l'éditeur a sollicité l'Académie du Gallo qui a immédiatement répondu positivement.
D'aucuns se poseront la question « pourquoi une version libre d'accès et un livre payant ? »
« Ces informations ne m’appartiennent pas, telle est en substance la réponse de J.-P. Chauveau sur la question des droits d’auteur. Ma position est exactement la même, reprend en écho l’éditeur, je me considère comme un passeur, quelqu’un qui transmet un savoir. Posséder, garder pour soi ne sert à rien, surtout dans ce monde où l’information circule ultra-rapidement, où l’open source doit devenir la règle. Néanmoins, pour les "anciens" dont je suis, rien ne remplace la version analogique pour son confort d’utilisation, d’où une impression papier. Le gallo reste en très grand danger, même si beaucoup est entrepris depuis quelques années, avec des divergences d’action comme d’opinion. L’Académie du gallo a prouvé son dynamisme et son sérieux, au-delà de ces disparités. Elle est réactive, ce qui lui a permis de contribuer à de nombreux projets extrêmement divers, et son succès (international) montre la popularité de sa démarche. »
Pour conclure, nous ne saurons jamais dire assez que nous devons aussi soutenir les éditeurs qui aident concrètement à la survie et à la promotion des langues minorisées comme le gallo en consultant leur site !