La voilà donc la deuxième vague, celle que d'éminents spécialistes avaient comparée sur les plateaux de télévision parisiens à une Arlésienne ces dernières semaines. Le gouvernement lui savait, alerté depuis début septembre par le Conseil scientifique.
Qu'a-t-il fait ? A-t-il tiré les leçons de la première vague ? A-t-il fait embaucher massivement du personnel dans les hôpitaux comme en Italie ? Non et non. Au lieu de cela, quelques jours après l'instauration du couvre-feu, alors qu'on ne pouvait plus nier le gonflement de cette nouvelle vague, il a autorisé les Français à quitter les zones sous couvre-feu pour partir en vacances vers des zones moins infectées, dans des trains bondés. Bis repetita…
L’État a surtout, en octobre, investi dans l'achat de 12 Rafales pour l'armée de l'air, pour près de deux milliards d’euros. Était-ce plus urgent que d’armer l’hôpital pour la « guerre » contre le virus ? Ces Rafales allaient-ils au moins empêcher les tueurs djihadistes de frapper dans les rues du pays ? Bien sûr que non. Remarquons par ailleurs que ce sont ces mêmes Rafales que la France vend aux monarchies et émirats bordant le Golfe Persique, autant de pays qui soutiennent en sous-main les tueurs djihadistes.
Les boucles absurdes continuent de se nouer au-dessus des citoyens de l’Hexagone et plus personne n’espère que le bon sens revienne dans la partie.
Et nous voilà à nouveau confinés. Un reconfinement que le président Macron et le premier ministre Castex avaient promis d'éviter. Raté.
On comprend que celui-ci sera moins dur, mais également moins efficace. On s'embourbe dans la définition des produits de première nécessité. On choisit le vin et le tabac encore plutôt que les livres.
On nous dit que cela reconfine ailleurs, et c'est vrai. Et que la France ne s'en tire pas si mal. Mais c'est faux. La sempiternelle comparaison avec le voisin allemand reste déplorable pour la France : moins de 11000 morts pour 83 millions d’habitants outre-Rhin depuis le début de la pandémie et 37000 décès pour 67 millions de ce côté-ci. La France n’a tout simplement pas réussi à mettre en place la politique du « tester, tracer, isoler, soigner » qui a fonctionné en Allemagne, en Scandinavie hors Suède, en Corée du sud. Et voilà que le pays de Pasteur vient de dépasser l'Espagne dans la morbide escalade…
Pourtant une partie de la presse française, cette presse qui est en partie subventionnée par l’État ici, autre exception absurde, nous indique, en bonne élève jacobine, que l'Allemagne ne s'en sort plus de la Covid19 à cause de son système fédéral. Ah bon ?
Qui croire alors, comment décrypter en « absurdie » ? Quand les grands médecins du pays s'envoient des anathèmes de Paris et Marseille. Quand on rouvre des écoles aux classes surchargées, mal aérées, en demandant aux professeurs de ne pas faire de vague justement. On s’y perd…
Prenons d’autres repères alors, et regardons la Bretagne. Où nous constatons que, d’après les chiffres de Santé Publique France, la Bretagne intégrale compte au 3 novembre 2020, 580 morts exactement de la Covid19 depuis le début de l'année sur les 5 départements, pour 4,75 millions d'habitants. C'est toujours trop mais c'est néanmoins un des tout meilleurs ratios de toutes les nations européennes, petites et grandes confondues.
Serions-nous protégés par le grand nombre de groupes sanguins O présents chez les Bretonnes et les Bretons ? Possible. Serions-nous plus consciencieux en ce qui concerne les mesures barrière ? C'est probable. Nos hôpitaux sont-ils mieux gérés ? C'est une hypothèse. Et si, au final, nous avions ici encore un peu de bon sens ?
Vincent Fraval, secrétaire général de Breizh Europa